Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

acétylcholine (suite)

L’acétylcholine intervient dans la transmission de l’influx nerveux. On a vu qu’elle était sécrétée au niveau des synapses parasympathico-cardiaques. En fait, elle l’est au niveau de toutes les synapses du système neurovégétatif, à l’exception des synapses orthosympathico-viscérales, où c’est de l’adrénaline qui est sécrétée. Encore faut-il signaler que, même dans ce dernier cas, il peut y avoir sécrétion d’acétylcholine et non d’adrénaline (glandes sudoripares humaines).

Sir Henry Hallett Dale (1934) a généralisé cette notion aux synapses nerveuses du système cérébro-spinal. Toutefois, il ne semble pas que cela soit absolu, et deux autres médiateurs chimiques ont été découverts : l’histamine et la sérotonine.

On a tout d’abord pensé à une libération de l’acétylcholine par les boutons terminaux des axones de certaines fibres nerveuses, dites alors « cholinergiques ». À l’heure actuelle, depuis Nachmansohn (1952), on admet que l’acétylcholine intervient directement dans la conduction de l’influx nerveux au niveau du neurone et que, de ce fait, son rôle au niveau des synapses ne serait que la suite logique de son action sur la fibre nerveuse dans son ensemble. On sait que la propagation de l’influx nerveux s’accompagne de microtransits ioniques au niveau de la paroi de la fibre nerveuse, provoquant une dépolarisation transitoire de la surface de cette dernière (potentiel d’action). Ces microtransits (sodium, potassium) seraient favorisés par l’acétylcholine. L’action de celle-ci est toujours de brève durée, car elle est catabolisée (détruite) par une enzyme toujours présente : la cholinestérase, qui sépare la choline du groupement acétyl.


Rôle médical de l’acétylcholine

Il convient de signaler qu’on a découvert d’autres substances pharmacodynamiques qui jouent le même rôle que l’acétylcholine lorsqu’on les injecte dans le système circulatoire et sont aussi parasympathico-mimétiques (muscarine, nicotine à faible dose). À l’inverse, d’ailleurs, d’autres substances sont dites « parasympathicolytiques » car elles annulent les effets du parasympathique (atropine, nicotine à forte dose). Enfin, certaines substances empêchent les effets de l’acétylcholine : c’est, par exemple, le cas de l’ésérine. Toutes ces substances ont donné lieu à des applications médicales : certains sels d’acétylcholine ont été utilisés pour dilater les artères périphériques, résoudre les spasmes vasculaires, renforcer le tonus des muscles lisses et rééquilibrer le système neurovégétatif.

J. Ph.

➙ Adrénaline / Cerveau / Circulation / Cœur / Glandes / Nerveux (système) / Œil / Respiration / Vision.

 V. adrénaline.

Achantis ou Ashantis

Peuple du groupe akan, établi au Ghāna entre le Pra et l’Ofin. Il forme un ensemble de tribus qui fut soumis au Denkyera jusqu’à la fin du xviie s. Le chef du clan de Koumassi, Osei Toutou, aidé du magicien Okomfo Anokye, qui fit descendre du ciel un trône d’or, siège de l’esprit de la nation achantie tout entière et gage de sa survie, imposa alors son hégémonie aux autres clans.


L’achantehene est un roi sacré dont les funérailles donnent lieu à des cérémonies compliquées, accompagnées de sacrifices humains. Il n’est pas absolu. Les décisions sont prises par un conseil, le Kotoko, qui groupe autour de lui la reine mère et certains chefs. Les clans sont dirigés par des chefs héréditaires auxquels l’achantehene essaie de substituer des hommes élevés à sa cour. La centralisation se développe au xviiie s., en même temps que l’armée achantie acquiert une réputation d’invincibilité due à son organisation plus encore qu’aux armes à feu achetées aux comptoirs européens de la côte.

Au début du xixe s., l’Empire achanti a étendu ses conquêtes très loin vers le nord. L’Anglais Bowdich, qui se rend en ambassade à Koumassi en 1817, admire la puissance de l’achantehene, mais s’exagère sa richesse, prenant pour or massif des objets d’un art incontestable, mais faits de bois recouvert d’une mince feuille d’or.

Les Achantis purent maintenir leur domination sur les peuples côtiers soutenus par les Anglais : les annales dénombrent huit guerres achanties pendant le xixe s. Leur renonciation à la suzeraineté sur les peuples compris entre l’Achanti propre et la côte, en 1831, rendit plus difficile leur approvisionnement en armes et encouragea les tendances centrifuges des peuples vassaux. Des querelles de succession affaiblirent l’Achanti, que les Anglais, après avoir détruit Koumassi en 1874, ne se décidèrent à annexer qu’en 1896. Une forte colonne entra sans combat à Koumassi et exila Prempeh, qui, depuis cinq ans, usait de tous les procédés dilatoires, y compris une ambassade à Londres, pour échapper au protectorat. Missionnaires et commerçants affluèrent. En 1900, la répression d’une révolte provoquée par la sottise du gouverneur Hodgson laissa exsangue l’Achanti, qui devint un des trois territoires composant la Gold Coast. La restauration, comme achantehene, du neveu de Prempeh, en 1935, ne pouvait faire revivre ce qui avait été l’un des mieux organisés des États africains.

D. B.

➙ Afrique noire / Ghāna.

 T. E. Bowdich, Voyage dans le pays d’Aschantie (traduit de l’anglais, Gide fils, 1819). / R. S. Rattray, Ashanti (Oxford, 1923) ; Religion and Art in Ashanti (Londres, 1927). / W. Tordoff, Ashanti under the Prempehs (1888-1935) [Londres, 1965].

Achéens

La plus ancienne des familles ethniques grecques.