thémata

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec thêma, « ce que l'on pose », « présupposé ». Le terme a été introduit par Gerald Holton en 1973(1).

Philosophie des Sciences

« Conceptions premières, profondément enracinées, informant la science autant que la perception que nous en avons.(2) »

G. Holton récuse le privilège accordé par le positivisme logique à l'étude exclusive du « contexte de justification » des théories aux dépens de leur « contexte de découverte ». Par l'étude des conditions de possibilité de la découverte, Holton prétend, en effet, amender l'image positiviste de la science, en mettant au jour le rôle constitutif de l'imagination : elle seule fournit au chercheur les « présupposés », notamment d'ordre esthétique, généralement implicites, qui guident son travail. Holton repère dans l'histoire des sciences une cinquantaine de thémata (continuité / discontinuité, généralité, unité, symétrie, etc.).

L'insistance sur la persistance de la plupart de ces thémata tend à réhabiliter l'idée d'une certaine continuité entre les systèmes de pensée successifs, et donc d'une certaine commensurabilité entre les « paradigmes ».

Alexis Bienvenu

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Holton, G., Thematic Origins of Scientific Thought, Cambridge (Mass.), Harvard University Press, 1973.
  • 2 ↑ Holton, G., l'Imagination scientifique, trad. J.-F. Roberts, Gallimard, 1981, p. 11.
  • Voir aussi : Holton, G., l'Invention scientifique : thémata et interprétation, trad. P. Scheurer, PUF, 1982.

→ découverte, paradigme, positivisme