justification

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».

Philosophie Cognitive

Ce qui garantit la vérité des croyances ou des propositions vraies.

On peut, par exemple, justifier une croyance vraie en montrant qu'elle est la conséquence d'autres croyances vraies considérées comme les prémisses d'arguments déductifs. Une croyance vraie est ainsi justifiée lorsqu'on peut trouver des raisons de la tenir pour vraie. Une croyance vraie que l'on a dans la tête par hasard, et non parce que l'on dispose de raisons de la tenir pour vraie, ne peut pas être dite justifiée.

Se pose dans ce cadre la question de savoir s'il existe un socle de croyances que l'on peut considérer comme fondamentales, ou primitives, au sens où elles n'auraient pas besoin de justification, mais serviraient de justification aux autres ; ou bien si toutes les croyances renvoient les unes aux autres, la cohérence du système étant alors la source de la justification. Selon cette dernière perspective, dite « cohérentiste », une croyance est justifiée si elle n'entre en contradiction avec aucune autre croyance du système de l'agent.

Anouk Barberousse

→ connaissance




katalêpsis


Mot grec pour « saisie avec le poing », d'où, par métaphore, « compréhension ».

Philosophie Antique

« Assentiment à une représentation compréhensive.(1) »

La katalêpsis est une innovation conceptuelle du stoïcien Zénon de Citium, qui en expliquait le sens par une métaphore : la représentation est comme la main ouverte, doigts tendus ; l'assentiment, comme la main repliée ; et la katalêpsis, la main refermée sur son objet(2).

C'est une forme d'assentiment et non de représentation. Elle porte sur la représentation compréhensive (phantasia katalêptikê), c'est-à-dire « celle qui provient de ce qui existe, qui est imprimée et marquée conformément à ce qui existe, et telle qu'elle ne pourrait pas provenir de ce qui n'existe pas »(3). Cette représentation, claire et distincte, se reconnaît à son évidence. Les académiciens en contestèrent l'existence.

rem. : On notera enfin que les traductions des termes comprehensio et perceptio par Cicéron sont restées dans la langue philosophique, mais ont pris un sens très éloigné de celui que ce dernier leur a attribué.

Jean-Baptiste Gourinat

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Sextus Empiricus, Adversus Mathematicos, VII, 153.
  • 2 ↑ Cicéron, Académiques, II, 145.
  • 3 ↑ Sextus Empiricus, op. cit., VII, 248.

→ assentiment, critère, scepticisme, stoïcisme