ésotérique

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la philosophie ».


Du grec esoterikos, « de l'intérieur ».

Philosophie Antique

1. Enseignement ou écrit destiné à être diffusé exclusivement à l'intérieur d'une école philosophique, auprès d'un public restreint de disciples. – 2. Élève de Pythagore admis, au terme d'une sélection et d'une longue formation, à bénéficier directement de l'enseignement du maître.

Le mot apparaît chez Clément d'Alexandrie afin de qualifier, chez les aristotéliciens, des écrits qui ne sont pas « exotériques », c'est-à-dire destinés au public(1). En ce sens, les écrits ésotériques pourraient correspondre aux écrits acroamatiques, qui prennent la forme de notes rédigées par Aristote en vue de ses cours(2) et dont la nature démonstrative les destine à des disciples accomplis. Il convient de noter, cependant, que le mot n'apparaît pas, contrairement à celui d'« exotérique », dans les écrits d'Aristote. Clément lui attribue un sens mystique, qualifiant ainsi un enseignement réservé aux initiés et qui doit donc être tenu secret. Chez Jamblique, les ésotériques sont ces disciples de Pythagore, soigneusement sélectionnés, qui, au terme d'une période de silence de cinq ans, sont admis à passer du côté intérieur du rideau et, donc, à suivre l'enseignement du maître en le voyant, et non plus seulement en prêtant l'oreille du côté extérieur du rideau(3).

Annie Hourcade

Notes bibliographiques

  • 1 ↑ Clément d'Alexandrie, Stromates, V, IX, 58, 3.
  • 2 ↑ Cicéron, Des fins, V, 5, 12.
  • 3 ↑ Jamblique, Vie de Pythagore, 17. 72.

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