Yves Leterme

Homme politique belge (Wervik 1960).

Flamand né d'un père wallon, chrétien-démocrate, il milite dès 1983 au sein du parti populaire chrétien flamand (CVP) avant d'être élu député en 1999. Président du groupe politique CD&V (chrétien-démocrate et flamand, nouvelle appellation du CVP depuis 2001) à la Chambre (2001-2003), il prend la direction du parti après la défaite de ce dernier aux élections de juin 2003. En 2004, il devient ministre-président et ministre de l'Agriculture et de la Pêche du gouvernement flamand à la suite de la victoire du CD&V aux élections régionales.

Après la victoire de son parti aux élections législatives de juin 2007, il est chargé par le roi Albert II de former le prochain gouvernement belge. À la tête d'une alliance entre les chrétiens-démocrates flamands et le petit parti séparatiste Nouvelle alliance flamande (NVA), il échoue par deux fois, en août et en décembre 2007, à rassembler dans une coalition dite « orange bleue » les partis chrétiens démocrates et libéraux, flamands et francophones, malgré la médiation de son prédécesseur Jean-Luc Dehaene pour tenter de déminer la question institutionnelle qui oppose les communautés néerlandophone et francophone du royaume.

Vice-Premier ministre et ministre du Budget, de la Mobilité, des Réformes institutionnelles et de la mer du Nord (décembre 2007) dans le gouvernement de Guy Verhofstadt – formé de manière transitoire dans l'attente d'un règlement de la crise politique –, il lui succède le 20 mars 2008 au poste de Premier ministre. Constatant l'impossibilité de renouer un dialogue entre Flamands et Wallons sur l'avenir institutionnel du pays, il présente une première fois, le 14 juillet 2008, la démission de son gouvernement (refusée) puis une seconde fois, le 12 décembre, à la suite des accusations de pression sur la justice portées contre lui dans le cadre du rachat de la banque Fortis par BNP Paribas.

Ministre des Affaires étrangères (juillet 2009) dans le gouvernement d'Herman Van Rompuy, il redevient Premier ministre (novembre) après la nomination de ce dernier à la présidence du Conseil européen. Ayant échoué une nouvelle fois dans sa tentative de concilier les points de vue francophone et flamand sur la réforme des institutions belges, il démissionne en avril 2010 avant de confier les rênes du CD&V à sa présidente, Marianne Thyssen qui démissionne en juin à la suite des élections anticipées de juin.

Resté à la tête du gouvernement pour expédier les affaires courantes pendant la très longue crise politique que connaît dès lors la Belgique, Yves Leterme cède officiellement le poste de Premier ministre à son successeur, le socialiste Elio di Rupo, le 6 décembre 2011.