Sarah Vaughan

surnommée Sassy

Chanteuse et pianiste de jazz américaine (Newark, New Jersey, 1924-Los Angeles 1990).

Elle poursuivit une carrière internationale, dans les domaines du jazz et de la chanson populaire, maîtrisant une technique vocale d'une grande virtuosité, et douée d'une tessiture d'une rare étendue. Parmi ses enregistrements, citons : Lover Man (1945), Lullaby of Birdland (1954), Sassy's Blues (1963), Send in the Clowns (avec Count Basie, 1981), Autumn Leaves (1982).

La « Divine » possède d'immenses qualités (invention harmonique, sens aigu de l'improvisation…), qui font d'elle une artiste à la fois admirée par les musiciens de jazz et adulée par un vaste public. Dotée d'une tessiture égale à celle des grandes cantatrices d'opéra, elle peut se permettre de déjouer (de jouer avec aussi) les plus impressionnantes difficultés (sauts périlleux du registre grave à celui de soprano, insolentes acrobaties) avec une rare élégance, une désinvolture désarmante, une sophistication troublante.

Après des études de piano et de chant, elle gagne un concours pour amateur à l'Apollo de Harlem. Elle sera encouragée par Ella Fitzgerald et commencera sa carrière en qualité de deuxième pianiste et chanteuse dans l'orchestre d'Earl Hines puis dans celui du crooner Billy Eckstine avant de se produire dans les cabarets de New York ; elle sera rapidement attirée par les nouvelles conceptions des inventeurs du be-bop avec lesquels elle enregistrera (Gillespie, Parker…).

Accédant très tôt au statut de vedette, « Sassy », l'impertinente, étendra son répertoire vers les variétés « jazzy » afin de conquérir un plus large auditoire. Qu'elle soit accompagnée par un trio ou par l'orchestre de Count Basie- quand ce n'est pas par une formation symphonique- Sarah s'impose comme LA chanteuse du jazz dit moderne, alternant avec un métier consommé le scat dont elle est virtuose et les standards (principalement les ballades) qu'elle interprète de façon un peu affectée, mais non sans malice.