Nahum Goldmann

Dirigeant sioniste (Wisznewo, Lituanie, 1895-Bad Reichenhall 1982).

En Allemagne, où ses parents ont émigré, il milite dans des mouvements sionistes et collabore à l'Encyclopædia judaica, dont la parution est arrêtée par le régime nazi. Il est en Palestine au moment de l'arrivée de Hitler au pouvoir : Nahum Goldmann est alors déchu de la nationalité allemande et privé de ses biens (fin 1933). Il représente l'Agence juive à la S.D.N. Parallèlement, il organise avec Stephen Wise le Congrès juif mondial (1936). Il gagne les États-Unis en 1940. Naturalisé américain, il contribue à l'établissement du plan de partage de la Palestine avec David Ben Gourion et Chaïm Weizmann, mais refuse de faire partie du premier gouvernement israélien (1948). L'un des principaux animateurs du mouvement sioniste international, il est cependant hostile à toute attitude qui consisterait à nier l'importance de la Diaspora. Il joue un rôle important dans les négociations, principalement avec Konrad Adenauer, qui aboutissent à l'accord avec la République fédérale d'Allemagne pour le paiement d'indemnités à Israël au titre de dédommagement des victimes juives du nazisme. Président du Congrès juif mondial de 1951 à 1977 et de l'Organisation mondiale sioniste de 1956 à 1968, il est naturalisé israélien en 1962 ; en 1968, il prend la nationalité suisse. Après la guerre des Six-Jours, il demande le rétablissement de la paix avec les Arabes, sur la base de la restitution par Israël des territoires conquis en 1967, et l'octroi à Israël d'un statut d'État neutre, garanti par la communauté internationale. Lors de l'intervention militaire israélienne au Liban, en 1982, il préconise une politique de compromis, permettant la coexistence pacifique des communautés palestinienne et israélienne. Il a publié Autobiographie (1969), Où va Israël ? (1975) et le Paradoxe juif (1977).