Fernando Lugo Méndez

Évêque et homme d'État paraguayen (San Solano, département d'Itapúa, 1951).

Entré en 1970 comme novice chez les Missionnaires du Verbe divin, une congrégation catholique active dans plusieurs pays d’Amérique latine, il prononce ses vœux perpétuels en 1975 et reçoit les sacrements de l’Ordre en 1977. C’est à l’occasion de sa première mission apostolique en Équateur durant les cinq années suivantes qu’il découvre – sous l’influence de l’« évêque des Indiens », Leonidas Proaño Villalba –, la théologie de la libération. Il est ensuite envoyé à Rome, où il obtient une licence en sociologie à l'Université pontificale grégorienne.

De retour au Paraguay en 1987, il enseigne à l’Université catholique Notre-Dame de l’Assomption et intègre la Commission doctrinale de la Conférence épiscopale paraguayenne avant d’être ordonné en 1994 évêque du diocèse de San Pedro, une des régions les plus déshéritées du pays. Il s’illustre alors pendant une dizaine d’années à la tête des Communautés ecclésiales de base, fer de lance de l’aile la plus progressiste du clergé paraguayen, engagée au côté des communautés indiennes et des paysans sans terre.

En 2006, il prend la tête d'une grande manifestation contre le gouvernement de Nicanor Duarte Frutos et décide de se dédier pleinement à la politique, une décision qui lui vaut d'être finalement suspendu a divinis par le Saint-Siège en 2007. Dépassant en popularité tous les leaders de l’opposition, il est en effet sollicité dès 2006 pour prendre la tête d’une large « concertation nationale » devenue l'Alliance patriotique pour le changement, et s’impose avec un programme électoral de gauche – comprenant notamment une réforme agraire « radicale » – à l’élection présidentielle d’avril 2008.

Le soutien dont il bénéficie dans le pays et au Congrès s'effritant, F. Lugo finit par être destitué par le Sénat en juin 2012, à quelque mois de l’élection présidentielle prévue en 2013.