Michel Aoun

Général et homme politique libanais (Haret-Hreik, au sud de Beyrouth, 1935).

1. Un général rebelle

Officier maronite de l'armée libanaise, loyal envers le président Frangié en 1975-1976, il est nommé commandant en chef de l'armée en 1984. À l'échéance du mandat présidentiel de Amine Gemayel, il est chargé par celui-ci de former un gouvernement transitoire (septembre 1988). Il lance un mouvement populiste de libération nationale dirigé contre la Syrie (mars 1989), s'oppose au président Élias Hraoui élu en novembre et s'attaque aux Forces libanaises (février 1990). Vaincu par l'armée syrienne, il se réfugie à l'ambassade de France, avant de s'exiler en France (1991), où il fonde par procuration le Courant patriotique libre (CPL, février 1996), un parti engagé dans la lutte contre la tutelle syrienne au Liban.

2. Le retour à la vie politique

De retour dans son pays en mai 2005 après le retrait des forces armées syriennes, il remporte une victoire inattendue lors des élections législatives de juin, enlevant 21 sièges (Bloc du Changement et de la réforme) sur les 58 à pourvoir dans la circonscription du mont Liban et de la vallée de la Bekaa. Les relations entre le leader maronite et la coalition anti-syrienne (courant « du 14 mars ») se détériorent et son parti s'engage dans l'opposition au gouvernement de Fouad Siniora (juillet 2005-novembre 2009). En février 2006, contre toute attente, il signe un document d’entente avec Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, soutenu par la Syrie et l’Iran. C'est le début d'une longue alliance entre les deux formations.

3. La présidence de la République

Fort du soutien ou du ralliement des principaux partis politiques – dont le Courant du futur de Saad Hariri et le Hezbollah ainsi que de l’assentiment de leurs alliés régionaux respectifs, l’Arabie Saoudite et l’Iran –, il est élu président de la République le 31 octobre 2016.