Étienne de La Boétie

Écrivain français et célèbre ami de Montaigne (Sarlat 1530-Germignan, Médoc, 1563).

Son œuvre, entièrement posthume, comprend Vingt-Neuf Sonnets, que son ami Montaigne insérera dans ses Essais, d'autres Vers françois, des traductions de Xénophon et de Plutarque, et surtout le Discours de la servitude volontaire ou Contr'un. Le Discours est écrit à la suite de l'implacable répression (1548) de la révolte des provinces du Sud-Ouest par le connétable de Montmorency. Essayant de secouer la passivité des opprimés, La Boétie dénonce avec passion la tyrannie. Montaigne éprouvera le besoin de justifier son ami et de désamorcer la bombe : « Parce que j'ai trouvé que cet ouvrage a été depuis mis en lumière, et à mauvaise fin, par ceux qui cherchent à troubler l'état de notre police […] ce sujet fut traité par lui en son enfance par manière d'exercitation seulement […]. »

Plus prudent que cette œuvre de première jeunesse, le Mémoire sur l'édit de janvier 1562 prône une réforme catholique sans violence.

Montaigne et La Boétie

Une amitié profonde lia le brillant Estienne de La Boétie à son nouveau collègue Michel Eyquem, de leur rencontre en 1558, jusqu'à la mort, « en la fleur de son âge », du conseiller au parlement de Bordeaux – sans doute de la peste en 1563. L'affection indéfectible et le talent de Montaigne en ont fait un symbole éternel de l'amitié. C'est de leur attachement que parle Montaigne lorsqu'il explique : « Parce que c'était lui ; parce que c'était moi  », au chapitre « De l'amitié » dans les Essais..

Après la mort de son ami, Montaigne s'occupe de l'édition de ses œuvres, notamment la traduction du de la Consolation de Plutarque, tandis qu'il publie au livre premier des Essais (chapitre XXVIII) les Vingt-Neuf Sonnets, dont il dit à Mme de Grammont « qu'il n'en est point sorty de Gascoygne qui eussent plus d'invention et de gentillesse, et qui témoignent estre sortis d'une plus riche main ».