l'Étranger

Roman d'Albert Camus (1942).

Achevée en 1940, cette œuvre est considérée comme « le roman de l'absurde » dont la notion (l'absurdité et l'inhumanité du monde moderne) est explicitée dans le Mythe de Sisyphe, également publié en 1942.

Le roman raconte l’histoire de Meursault, personnage principal et narrateur. Tandis que Meursault se promène sur une plage près d'Alger avec des amis, il rencontre un groupe d'Arabes qui ont un compte à régler avec l'un d'entre eux, Raymond. Un des Arabes sort un couteau dont la lame étincelante aveugle Meursault. ce dernier tire cinq coups de revolvers sur l'assaillant, « à cause du soleil ». Jugé coupable au tribunal, il sera guillotiné pour son crime, mais surtout pour son indifférence envers son geste. La personnalité du personnage frappe le lecteur car Meursault réussit finalement à trouver une signification à sa vie au moment de la perdre.

En arrière-plan, le lecteur décèle l’évolution psychologique de son caractère très particulier, allant d'une indifférence minutieuse à une passion inattendue pour la vérité absolue. Subtilement, on y découvre une prise de conscience progressive de l'absurde débouchant sur une révolte violente ; le héros ne joue pas le jeu auquel la justice humaine s'attend : il ne ment pas durant son procès (et donc il ne regrette pas son geste).

Meursault est d'autant plus condamnable qu'il n’a pas exprimé sa tristesse lors de l’enterrement de sa mère : « Aujourd’hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J’ai reçu un télégramme de l’asile : Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier. »

Pour en savoir plus, voir les articles Albert Camus, philosophie, histoire du théâtre.