Marsyas

Apollon et Marsyas.
Apollon et Marsyas.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Silène flûtiste.

Fils d'Olympos, Marsyas est à l'origine une divinité fluviale. Il devient ensuite le silène phrygien qui trouve la flûte à deux tuyaux qu'Athéna a inventée avec de l'os de cerf, mais jetée en la maudissant après s'être aperçue, en regardant son visage dans l'eau, qu'en jouer lui déforme les joues ; à son geste, elle ajoute une imprécation selon laquelle qui s'en emparera subira d'affreux supplices. Les sons produits par l'instrument sont si ravissants que Marsyas perd la tête au point de se croire meilleur musicien qu'Apollon. Le dieu accepte le défi à condition que le vainqueur dispose à sa guise du vaincu. Les Muses et le roi Midas sont désignés juges de la compétition. Si les premières déclarent Apollon victorieux, Midas vote pour Marsyas. Marsyas proteste, affirmant qu'Apollon a triché en ajoutant sa voix divine au son de l'instrument. En vain. Vainqueur définitif, Apollon fait pousser des oreilles d'âne à Midas, tandis qu'il écorche vif Marsyas. Son sang, et les larmes que versent satyres et dryades, forment un fleuve qui porte son nom ; de la peau de Marsyas, Apollon fabrique une outre qu'il suspend à une branche d'arbre, sur les bords du fleuve Méandre.

Cette lutte entre Marsyas et Apollon symboliserait les deux conceptions de la musique, les Phrygiens préférant les instruments à vent, tandis que les Hellènes se passionnent pour les instruments à cordes.

Variantes

I. Le père de Marsyas est Hyagnis, qui passe également pour l'inventeur de la flûte, ou Œagre.

II. L'adversaire d'Apollon n'est pas Marsyas, mais Pan. Et c'est en compagnie du mont Tmolos personnifié que Midas sert d'arbitre.

Voir aussi : Midas

III. Marsyas est le compagnon de Cybèle, née en Phrygie, et qui, la première, conçoit la flûte à plusieurs tuyaux. Marsyas passe pour un homme très intelligent et on en donne pour preuve qu'il sait imiter les sons de la flûte à plusieurs tuyaux, et dont il adapte la gamme à la flûte à deux tuyaux. Après qu'elle a perdu Attis, dont elle a été amoureuse, Cybèle se met à vagabonder par toute la Terre, et Marsyas, plein de compassion, l'accompagne. Comme ils sont arrivés à Nysa, chez Dionysos, ils rencontrent Apollon ; le dieu jouit d'un grand prestige parce qu'il sait tirer de sa cithare des sons émouvants. Marsyas entre en compétition avec lui, et les habitants de Nysa sont pris comme juges. Le premier, Apollon joue de son instrument, sans chanter. Après lui, Marsyas frappe l'auditoire tant sa musique est étrange, en tout cas beaucoup plus mélodieuse que celle de son concurrent. Or, pour le deuxième tour, Apollon ajoute un chant en harmonie avec la mélodie, ce qui lui vaut la préférence des juges. Marsyas, indigné, crie à l'injustice : la confrontation doit porter uniquement sur l'instrument, puisqu'il s'agit de déterminer lequel, de la flûte et de la cithare, rend les sons les plus harmonieux. Il ajoute qu'il est déloyal de comparer un seul art à deux combinés. Apollon lui réplique qu'ils sont à égalité : Marsyas n'a-t-il pas une double flûte ? Ainsi, afin que la compétition se déroule en toute équité, il faut que les deux adversaires puissent se servir de leur bouche, ou bien que cette possibilité leur soit refusée à tous deux, et qu'ils n'utilisent que leurs mains. Les juges décrètent valable l'argument d'Apollon, et une nouvelle confrontation a lieu. Marsyas perd. Apollon, passablement irrité par l'attitude de son concurrent, l'écorche vif.

Apollon et Marsyas.
Apollon et Marsyas.