peul

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire mondial des littératures ».

Le peul est le nom de la langue que parlent les Peuls, groupe ethnique important de l'Afrique sahélienne, dans laquelle ils ont longtemps nomadisé. Leur habitat s'étend du Sénégal au Cameroun. Leur langue fut d'abord écrite en caractères arabes, en transcription ajami, comme le haoussa. Il y a ainsi une importante littérature peule ajami, notamment au Cameroun. Les travaux d'Alfa Sow et de P. F. Lacroix nous ont permis d'avoir les textes rassemblés autour de leurs thèmes centraux : la Femme, la Vache, la Foi (1966). Il en fut de même au Sénégal avec les travaux de Henri Gaden, qui transcrivit, traduisit et édita la Vie d'El Hadj Omar de M. Aliou Thyam (1935). La littérature orale a été étudiée et traduite par C. Seydou au Niger, par U. Baumgardt au Cameroun, mais aussi au Mali par Amadou Hampate Ba. Dans ses divers travaux (avec G. Dieterlen, 1961 ; L. Kesteloot, 1968), cet auteur a restitué les grands textes initiatiques peuls comme Kaidara (1968), Koumen. Récit initiatique des pasteurs peuls (1964), l'Éclat de la Grande Étoile, suivi du Bain rituel, récits initiatiques peuls (1974). Issus de la tradition orale préislamique, les jantol sont de longs récits, ou quêtes, initiatiques au sens plein du terme. Errant de cercle en cercle, au milieu d'êtres mystérieux et de symboles ésotériques, les personnages sont comme guidés malgré eux vers une connaissance rituelle qu'ils ne soupçonnaient pas. De nombreux titres de la collection des Classiques africains sont le résultat de cette féconde activité de transcriptions et de traductions. Le premier roman peul est paru au Caire en 1982 et a été réédité à Dakar en 1993.

Pour en savoir plus, voir les articles peul [langue], Peuls [population].