Tian'anmen

Nom de la grande place publique de Pékin.

Elle fut le théâtre, au printemps 1989, d'importantes manifestations d'étudiants réclamant la libéralisation du régime, qui se soldèrent par l'intervention massive de l'armée (3-4 juin) et une répression sanglante.

À la suite des obsèques de Hu Yaobang, considéré comme un modéré du parti communiste chinois (PCC) et qui avait été évincé deux ans plus tôt du poste de secrétaire général du parti, une première manifestation estudiantine se déroula sur la place Tian'anmen, à Pékin, le 17 avril 1989. Par la suite, sur cette place désormais occupée par les manifestants, de nouvelles manifestations se déroulent continuellement jusqu'à la fin du mois. Après que le PCC, par la voix de son organe central, le Quotidien du Peuple (Renmin Ribao), eut qualifié ce mouvement de « contre-révolutionnaire », les étudiants décident à partir du 13 mai d'entamer une grève de la faim tournante sur la place au milieu de laquelle ils érigent une statue de la Liberté. Le mouvement prend de l'ampleur et, les jours suivants, d'importantes manifestations ont lieu à Pékin et dans d'autres villes, tandis que la visite officielle (15-18 mai) du secrétaire général du parti communiste d'Union soviétique, Mikhaïl Gorbatchev, venu renouer le dialogue entre l'URSS et la Chine, est perturbée, ce qui humilie Deng Xiaoping. Le 17, le secrétaire général du PCC, Zhao Ziyang, est mis en minorité au Bureau politique par le clan conservateur convoqué par Deng Xiaoping, et la loi martiale est proclamée le 20 mai. À partir du 3-4 juin, la 27e armée de l'Armée populaire de libération (APL) procède à l'évacuation brutale de la place Tian'anmen, massacrant 2 000 à 3 000 personnes qui cherchaient à s'opposer à son intervention. La police politique effectue des milliers d'arrestations.

Pour en savoir plus, voir les articles Deng Xiaoping, histoire de la Chine, Li Peng, Pékin, Zhao Ziyang.