Journal de l'année Édition 2002 2002Éd. 2002

Dans le reste du monde, la situation n'est guère meilleure. Le Japon continue de s'enfoncer dans la récession (au moins deux trimestres de croissance négative), et voit son PIB baisser de 0,2 %. Les économies émergentes (Asie du Sud-Est, Brésil, Turquie...) sont elles aussi touchées, alors que la crise en Argentine fait craindre un risque d'effondrement financier de toute l'Amérique latine. Avec une croissance estimée à 7,5 %, seule la Chine tire véritablement son épingle du jeu.

Dans ce contexte, les attentats du 11 septembre à New York et à Washington tombent un peu comme un couperet sur l'économie mondiale. Avec la suspension du trafic aérien et la fermeture de la Bourse de New York, l'économie américaine est stoppée net pendant une semaine, et le réveil est difficile. Dans les huit jours qui suivent la réouverture de Wall Street, toutes les places financières mondiales perdent au moins 15 %. Le transport aérien et l'industrie aéronautique, victimes des assureurs qui remontent fortement leurs primes, sont contraints de licencier massivement. Les banques centrales tentent bien une nouvelle baisse de leurs taux, concertée cette fois-ci ; la Réserve fédérale américaine ramène le sien à 2,5 %, indice le plus bas depuis 1962. Les États européens décident d'aider directement les compagnies aériennes. Quant au gouvernement du président américain George W. Bush, il abandonne son dogme ultralibéral pour annoncer un plan de 115 milliards de dollars d'aide à l'économie. En fin d'année toutefois, l'ambiance est plus que morose aux États-Unis, avec une croissance négative de 0,4 % au troisième trimestre. Paul O'Neill, dès lors, ne se fait plus d'illusion : « Il n'y a aucune chance pour qu'une économie comme la nôtre échappe à la récession. »

Benjamin Bibas

Coup dur pour le transport aérien

Les attentats du 11 septembre oui été un véritable coup dur pour les compagnies aériennes. Celles-ci, déjà victimes d'une baisse de 50 % du trafic dans le mois qui a suivi les crashs, n'ont pu répondre aux exigences des sociétés d'assurances, qui ont plus que triplé leur facture en exigeant une surprime de 1,25 dollar par passager transporté. Résultat : plus de 10 000 suppressions d'emplois chez les compagnies américaines USAirways et Continental Airlines, plus de 6 000 licenciements chez Air Canada. Pour l'heure, les compagnies européennes restent relativement préservées, grâce aux aides accordées par les gouvernements de l'Union européenne.