Journal de l'année Édition 2001 2001Éd. 2001

Gari Ulubeyan

Le procès des 13 Juifs accusés d'espionnage

Alors que le scrutin législatif laissait espérer une décrispation des relations entre l'Iran et l'Occident, couronnant les efforts du président Khatami en vue d'une ouverture diplomatique après de longues années d'ostracisme, le procès des 13 Juifs accusés d'espionnage au profit d'Israël et des États-Unis est utilisé par les conservateurs comme un nouveau défi qui met à rude épreuve la tentative de normalisation. Le procès des Juifs iraniens, arrêtés le 31 mars 1999 à Chiraz pour des délits mineurs transformés en « espionnage », s'ouvre dans le tribunal révolutionnaire de cette ville du sud de l'Iran le 13 avril et se double du procès de 9 musulmans, accusés des mêmes faits. Il suscite l'indignation en Occident où l'on dénonce une parodie de justice orchestrée par les conservateurs en difficulté sur la scène politique intérieure pour diaboliser « l'ennemi sioniste » et américain. À la reprise des audiences début mai, la plupart des accusés étaient passés aux aveux, retransmis par les médias et dénoncés comme une mise en scène par leurs avocats.