Journal de l'année Édition 2000 2000Éd. 2000

La première, considérée comme la plus efficace et préférée au décalage de l'âge du départ à la retraite, consiste à allonger progressivement – d'un trimestre par génération – la durée d'assurance nécessaire pour avoir le taux plein, pour atteindre, au terme de la réforme, en 2019, 170 trimestres – soit 42,5 ans et demi au lieu de 37,5 aujourd'hui –, dans la limite de l'âge de soixante-cinq ans. Pour être efficace, dans le contexte économique actuel, cette réforme suppose de modifier la gestion des salariés âgés dans les entreprises et de limiter les recours aux préretraites. La seconde piste de réforme consiste à provisionner dès aujourd'hui des ressources dans le fonds de réserves, créé en 1999, pour faire face, plus tard, au changement de régime démographique. La troisième piste de réforme passe par l'élargissement de l'assiette du financement, par exemple l'intégration dans l'assiette des cotisations vieillesse d'éléments de rémunération actuellement non soumis à cotisation. La quatrième piste de réforme consiste à assurer une plus grande cohésion sociale du système en aménageant certains dispositifs, par exemple le retour à l'indexation des pensions sur les salaires pour maintenir les taux de remplacement (pourcentage de la pension de retraite par rapport au dernier salaire d'activité) servis par les régimes de salariés du privé.

Si M. Jospin s'est montré d'accord sur le diagnostic, il s'est montré plus prudent sur les pistes de réforme évoquées par le rapport Charpin. Il prévoit d'engager une deuxième phase de concertation avec les partenaires sociaux. Quoi qu'il en soit, la mise en place de premières mesures n'est pas attendue, au mieux, avant la fin de l'année. Elles devront respecter trois grands principes : la préservation du pouvoir d'achat actuel des retraités, la priorité de « consolider les régimes par répartition » et la volonté de « reconstruire une société de plein-emploi ».

Frédéric Perroud