Vers le sud de l'URSS, en Turkménie, à une époque légèrement antérieure, des populations se sont sédentarisées, comme le montrent les fouilles réalisées dans trois gros villages datant des IVe et IIIe millénaires avant notre ère. C'est une civilisation d'éleveurs-agriculteurs à l'artisanat évolué : vases et gobelets de céramique peinte, faits au tour, ornés de frise de bouquetins et d'oiseaux évoquant le nord de l'Iran, statuettes d'animaux domestiques en terre cuite ou en marbre, sceaux en pierre, chariot d'argile. Les figurines féminines en terre cuite, en forme de violon et aux yeux obliques en « grains de café », rappellent les idoles égéennes, mais elles sont profondément originales. Leur trait le plus caractéristique est une longue chevelure ondulée.

Caucase

L'âge du bronze ainsi que l'âge du fer débutent, en URSS, dans le Caucase, d'où ils gagneront tout le territoire soviétique. En Sibérie, à Tchernovaïa près de Krasnoïarsk, on a mis au jour une nécropole du IIe millénaire, à grandes dalles de pierre gravées de masques et d'animaux fantastiques.

Les tumulus funéraires — ou kourganes — de Maïkop, Oul, Koban, en Ossétie et en Arménie, datant des IIIe et IIe millénaires, ont fourni un matériel très riche et très varié : haches en pierre, parures en or et en argent, outils et ornements en bronze, vaisselle de céramique et de métal. Les objets en cuivre et en bronze posent un problème. On ne connaît pas la provenance du nickel, de l'étain et de l'arsenic qu'ils contiennent.

Toutes les pièces présentées, exposées séparément ou dans une reconstitution de la tombe où elles ont été retrouvées, témoignent d'un art animalier d'une très haute qualité, distinct de celui des centres urbains mésopotamiens pourtant proches. Équidés, cervidés, têtes de mouflon aux cornes plusieurs fois enroulées, fibules, fermoirs de ceinture finement travaillés, cet art exquis annonce les Scythes, dont les troupes nomades vont déferler sur ces terres quelques siècles plus tard.

Une tombe princière de 4 500 ans

Une tombe princière remontant à la fin de l'Ancien Empire égyptien, telle est la découverte annoncée au début de mars 1979 par Jean Vercoutter, directeur de l'Institut français d'archéologie orientale, au Caire.

La sépulture se trouve près de Balât, palmeraie située à 400 km à l'ouest du Nil, à la hauteur de Louqsor. Le monument comprend quatre salles principales. C'est l'effondrement de ses voûtes qui l'a préservé du pillage jusqu'à nos jours. Si la momie et le sarcophage ont été écrasés, les objets étaient tous là : il y en a environ 300.

Le haut personnage enterré là gouvernait la province des oasis sous le règne de Pepi II (le règne le plus long de l'histoire), au déclin de l'Ancien Empire, soit environ 2 500 ans avant notre ère. Il avait été enseveli avec des bijoux : vingt colliers (en or, cristal, agate, cornaline, faïence), cinq pendentifs d'or, des bracelets, des amulettes, des feuilles d'or, des perles, auxquels s'ajoutaient des miroirs, des rasoirs et des outils (couteaux, haches, herminettes, ciseaux à pierre).

Outre deux grands vases de cuivre et deux autres en diorite, les archéologues ont trouvé 52 vases d'albâtre et 159 poteries. Certaines contenaient encore des restes d'aliments funéraires. On remarque particulièrement un vase d'albâtre sculpté en forme de guenon, un autre représentant un babouin (le dieu Thot, patron des scribes).

Mais tout n'est pas resté intact dans la tombe. Outre le sarcophage écrasé, les coffres à tissus et leur contenu n'étaient plus que poussière. Et l'ouverture des salles, par le contact établi avec l'air extérieur, a fait disparaître la plupart des peintures de la chapelle funéraire.

Les gravures rupestres du Nord-Ouest australien

Un ensemble d'une grande richesse est étudié depuis quelques années dans la péninsule de Dampier, au nord de l'Australie-Occidentale, sous la direction du préhistorien français Michel Lorblanchet, qui est venu présenter les derniers résultats de ses recherches dans le cadre d'un séminaire du Collège de France.