– Masque de momie en toile peinte, époque ptolémaïque : 6 100 F, Romans, 25-III-79.

– Équipement complet de scaphandrier, Angleterre, XIXe : 20 000 F, St-Brieuc, 8-IV-79.

– Paire de mouchettes sur plateau d'argent, Rennes, 1713 : 55 000 F, Brest, 27-III-79.

– Chapiteau en pierre sculpté de personnages et d'animaux, France sud-ouest, XIIe : 13 000 F, Drouot, 23-III-79.

– Microscope en laiton dans un coffret d'argent : 4 000 F, Marseille, 31-III-79.

– Pendule-squelette en bronze, époque Directoire : 13 600 F, Orléans, 13-V-79.

– Trompe de chasse en grès, Normandie, XIXe : 1 600 F, Avranches, 25-III-79.

– Fontaine en cuivre rouge à décor repoussé, Alsace, XVIIIe : 6 300 F, Versailles, 1-IV-79.

– Marotte à repasser en grès, début XIXe : 1 700 F, Drouot, 30-III-79.

– Faux cabriolet Bugatti 1929 : 150 000 F, Fontainebleau, 22-IV-79.

– Berline Renault 1924 : 25 000 F, Palais des Congrès, 8-IV-79.

– Rolls-Royce Phantom III 1938 : 190 000 F, Palais des Congrès, 8-IV-79.

Cartes postales

Il est rare qu'une race de collectionneurs, après s'être à peu près éteinte, connaisse une résurrection aussi éclatante que celle dont est gratifié l'amateur de cartes postales.

Nées en Allemagne en 1870, ornées d'illustrations photographiques à partir de 1891, les cartes postales prennent leur essor à la fin du siècle. Désormais, la plupart des villes et des villages d'Europe se doivent de proposer aux voyageurs toute une gamme de souvenirs sur leurs monuments les plus notables et sur leurs sites les plus pittoresques. Très vite, de nombreux collectionneurs se regroupent, avec l'aide de revues spécialisées, qui facilitent leurs échanges. Il n'est guère de famille où l'on ne rassemble bientôt une collection dans un album à la couverture modern'style souvent luxueuse.

Témoignage

La carte postale joue alors un rôle éminent dans la description de la vie quotidienne des villes et des villages. De grands photographes, comme Atget, excellent, par exemple, à décrire les petits métiers parisiens. D'autres s'emparent de faits divers : dès 1899, l'affaire politique du fort Chabrol fait l'objet d'une série de cartes à la gloire du journaliste antisémite Jules Guérin. Plus tard, en 1912, la fin de la bande à Bonnot sera également illustrée de documents que se disputeront les cartophiles. La politique suscite aussi d'innombrables caricatures. Certains grands artistes, enfin, conçoivent des œuvres spécialement destinées à la carte postale, comme Jacques Villon, Steinlen, Mucha ou Eugène Grasset, en France, ou, à l'étranger, Chagall (pour le groupe Sturm), Kupka, Kokoschka...

La Grande Guerre marque la fin de l'âge d'or de la carte postale, dont le rôle de témoin va être de plus en plus concurrencé par une presse quotidienne qui s'ouvre désormais très largement au reportage photographique. Toujours aussi utilisée pour la correspondance rapide et non confidentielle, la carte postale semble perdre son âme avec la disparition de ses personnages folkloriques, de ses artisans, qui laissent la place à des paysages glacés, à des avenues vides, à de mornes monuments. Depuis quelques années, toutefois, un renouveau de la carte postale est dû à des photographes, à des artistes, à des négociants ; et les collectionneurs s'intéressent de plus en plus aux cartes contemporaines à tirage limité.

Engouement

Mais cette petite renaissance est éclipsée, dans le grand public, par l'engouement extraordinaire dont jouit la carte ancienne, qui, pour la première fois, a fait l'objet, en 1979, d'une exposition dans un grand musée national, celui des Arts et Traditions populaires. Depuis 1974, en France, deux catalogues annuels étudient les cotes, et les enchères flambent à l'hôtel Drouot, qui propose au public souvent plusieurs ventes spécialisées de cartes postales par semaine. Les cartes recherchées, consacrées par exemple aux petits métiers disparus, dépassent facilement 200 F et celles des illustrateurs les plus connus sont négociées très souvent au-dessus de 1 000 F, le record appartenant à une reproduction d'une affiche de Toulouse-Lautrec (4 686 F).