Journal de l'année Édition 1978 1978Éd. 1978

Au chapitre des exportations, on enregistre un manque a gagner dans les secteurs de l'élevage et des produits animaux, des céréales, des fruits et légumes, avec l'insuffisance de disponible exportable. Si, fort heureusement, les ventes de vins et spiritueux et de produits laitiers viennent à la rescousse, en se situant à des niveaux élevés (respectivement 7,6 et 6 milliards de F), il n'en reste pas moins que les exportations agro-alimentaires en 1977 (46,8 milliards) ne s'accroissent dans leur ensemble que de 12,6 %.

Et, pour la première fois depuis 1971, la balance agro-alimentaire accuse un solde négatif tous produits de 3,7 milliards, en comparaison d'un surplus de 3,3 milliards l'année précédente.

Gains

En revanche, dans une environnement économique international pourtant peu dynamique — c'est plus particulièrement le cas dans la CEE, qui absorbe habituellement la moitié des exportations françaises —, l'exportation industrielle française réalise une très honorable performance. Même s'ils sont limités, des gains de parts de marché sont enregistrés. Une amélioration de la compétitivité est constatée.

Les expéditions de métaux et produits métallurgiques (40,7 milliards de F) s'accroissent de 20,8 % en valeur, deux fois plus vite qu'en 1976. D'importantes fournitures de produits sidérurgiques prennent le chemin des États-Unis : la croissance effective outre-Atlantique stimule l'offre étrangère.

Dans le secteur des produits chimiques et autres demi-produits (44 milliards), la progression atteint 18,5 %. Les ventes d'équipement ménager (près de 4 milliards) vont bon train avec + 23 %; celles d'automobiles et, plus généralement, de matériels de transport terrestre (44 milliards) augmentent de 20,5 %. Les exportations de biens de consommation courante (43 milliards) sont en hausse rapide avec + 21,6 %.

Le poste des biens d'équipement, machines pour l'industrie et productions de la construction aéronautique et navale (75 milliards), fait montre, globalement, de progrès désormais plus modérés à l'exportation : + 14,1 % (contre + 23,4 % en 1976).

Ainsi, son taux de croissance se ralentit et, depuis deux ans, le redéploiement dans ce domaine tend à marquer le pas en direction des pays en voie de développement, pétroliers ou non, et des pays de l'Est. Sans le matériel militaire, le solde des échanges de biens d'équipement avoisine + 17 milliards.

Tout compte fait, la conjugaison, en 1977, de l'expansion des ventes à l'exportation de produits industriels (avec + 7 % en volume) et de l'accalmie des importations contribue à dégager un excédent des échanges industriels de l'ordre de + 41 milliards, soit près du double de celui de 1976.

Mouvements

L'Allemagne de l'Ouest demeure le premier client de la France, qui lui livre pour plus de 53 milliards de F de marchandises en 1977 ; mais, si le solde négatif de la balance commerciale bilatérale est en repli, il reste encore trop lourd : – 10,7 milliards.

L'équilibre est retrouvé sur l'UEBL. À l'inverse, la situation se dégrade avec l'Italie où, pour la première fois, apparaît un déficit de quelque 500 millions pour la France. Le déficit dépasse toujours 5 milliards avec les Pays-Bas. La forte croissance des ventes françaises vers le Royaume-Uni (+ 26,3 %) permet de doubler l'excédent par rapport à 1976 : il parvient à + 2,2 milliards.

Rien ne va plus avec l'Espagne : le déficit s'aggrave de 1 milliard (achats accrus de fruits et légumes, mais aussi chute du taux de couverture industriel).

Un bon point à l'endroit du marché des États-Unis : après avoir augmenté de 37,2 % de 1975 à 1976, les livraisons françaises font un nouveau bond en avant de 33 %, et le déficit se trouve allégé en passant de – 10,5 à – 8 milliards. Mais la situation continue à se dégrader sur le Japon : le déficit commercial français se chiffre à – 4,5 milliards.

Après la chute de 1976, les exportations repartent vers l'Algérie (+ 25 %). En direction des pays de l'OPEP (29 milliards) et des autres pays en voie de développement (49 milliards), elles trouvent des marchés porteurs : entre autres vers l'Arabie Saoudite (+ 86 %), le Nigeria (+ 44 %), le Venezuela (+ 49 %) ou l'Égypte (+ 25 %).