Le disque vidéo contient beaucoup plus d'information qu'un microsillon. La tétraphonie est facile à réaliser, et l'on peut munir le système de quantité de perfectionnements qui le garantissent contre tous les défauts.

Techniquement, la principale différence avec le microsillon classique se situe au niveau du codage. Dans le microsillon, les variations de pression sonore sont enregistrées d'une manière analogique : l'aiguille du phonolecteur suit un tracé commandé par ces variations. Dans les nouveaux disques, le codage est numérique (il est dit aussi « digital ») : on enregistre à chaque instant un nombre qui indique la valeur de la pression sonore. Ces disques portent donc sur leur surface des suites de nombres sous une forme codée. Le lecteur (qui utilise d'ailleurs un laser) reconstitue une tension électrique proportionnelle aux nombres lus. Il suffit d'envoyer cette tension sur un haut-parleur pour retrouver la pression sonore originelle.

Enregistrements

Avant de commercialiser les nouveaux disques, les industriels devront se mettre d'accord sur un standard commun. Il faut aussi que les sociétés éditrices produisent des enregistrements d'une qualité correspondant à l'inscription sur les nouveaux disques : les enregistrements actuels sur bande professionnelle sont tout à fait insuffisants. Il faut donc procéder à de nouveaux enregistrements, qui peuvent encore se faire sur bande magnétique, mais selon une technique de codage digital. Plusieurs sociétés commercialisent déjà des disques microsillons ordinaires, mais dont l'enregistrement professionnel préalable a été fait selon un codage numérique. Ce n'est qu'un pis-aller, la plus grande partie de la qualité de l'enregistrement se perdant au niveau du disque. Une petite amélioration est cependant perceptible. Ces disques sont vendus sous le sigle PCM (Pulse Coded Modulation).

Dossier

Télématique et société informatisée

L'essor de l'informatique annonce de profonds changements de nos structures sociales. À peine amorcée, cette évolution, dont l'ampleur paraît devoir dépasser toutes les prévisions formulées il y a quelques années, fait déjà l'objet de recherches nombreuses aux États-Unis et au Japon.

En France, le président Giscard d'Estaing demande (au début de 1977) à deux inspecteurs des finances, Simon Nora et Alain Mine, un rapport sur l'informatisation de la société. Remis au président de la République en février 1978 – en pleine campagne électorale –, ce texte a été rendu public le 19 mai. Par les perspectives qu'il projette sur un avenir très proche, et surtout par les options qu'il définit, ce document ouvre un débat dont la gravité a été perçue dès sa publication.

Le rapport de Simon Nora et Alain Mine, L'informatisation de la société, sera complété, dans les mois qui viennent, par la publication (en quatre volumes) d'annexés. Les titres seront les suivants : 1° Nouvelle informatique et nouvelle croissance ; 2° Industrie et services informatiques ; 3° La nouvelle informatique et ses utilisateurs (administrations et entreprises) ; 4° Documents contributifs.

Bouleversement

L'informatique et les télécommunications sont de plus en plus étroitement imbriquées. D'où la naissance d'une discipline nouvelle, la télématique. Née du mariage de l'ordinateur et des réseaux de transmission, elle culminera avec l'avènement des satellites universels, qui achemineront partout les données, les images et les sons. Il en résultera un bouleversement des organisations et de la société tout entière. Le gain de productivité dans de nombreux secteurs – services, banques, assurances, sécurité sociale, poste, activités de bureaux – diminuera les besoins en personnel. La croissance des entreprises industrielles, en raison de l'informatisation de leurs services administratifs et de l'automatisation des processus de production, se fera sans création d'emplois.

Décentralisation

Il n'est pas question, pour la France, de freiner cette évolution : seuls des gains massifs de productivité peuvent maintenir l'équilibre de son commerce extérieur. Pour éviter que la suppression d'emplois porte le chômage « à un niveau insupportable », il faut élever la demande intérieure en favorisant le développement de nouveaux modes de consommation à l'échelle locale et régionale : services collectifs, transports, voyages, activités culturelles, animation des collectivités locales...