C'est dans la conclusion qu'on entrevoit le projet auquel répondent ces théories : en prouvant « scientifiquement » que le QI des Noirs américains est génétiquement (donc inéluctablement) inférieur à celui des Blancs, on peut s'opposer à la présence des étudiants noirs dans tous les établissements d'enseignement autrefois réservés aux Blancs et préconiser le retour à un système ségrégationniste.

Contestation

Les doctrines sur l'inégalité raciale s'inscrivent en France dans un courant d'idées représenté notamment par la revue La nouvelle école et le Groupe de recherche et d'études pour la civilisation européenne (GRECE), qui combattent l'« utopie égalitaire », considérée comme la source du totalitarisme. Elles sont rejetées par la plupart des généticiens, qui dénient, par exemple, tout caractère scientifique à la thèse de Jean-Pierre Hébert suivant laquelle l'intelligence admettrait 65 % de « causes génétiques » et 35 % de « causes environnementales », de tels chiffres n'ayant aucune signification. Les performances mesurées par la QI résultent, précise le généticien Albert Jacquard, non de l'addition de ces deux causes, mais de leur interaction ; il est absurde de vouloir définir quantitativement la part de chacune.

Sociobiologie

Une autre forme des théories héréditaristes est la sociobiologie de l'Américain E. Wilson, qui se donne pour une étude systématique des fondements biologiques des comportements humains. S'appuyant sur l'observation des sociétés animales – celles des insectes notamment –, elle tend à réduire l'être vivant à son patrimoine génétique.

N'existant que pour servir les objectifs inscrits dans ses gènes, l'être humain serait soumis à un déterminisme rigoureux, dans lequel l'environnement, l'histoire et la culture ne jouent aucun rôle. Dans cette perspective d'égoïsme génique, certains disciples de Wilson s'appuient sur sa théorie pour présenter comme inéluctables le racisme, le génocide et aussi le sexisme, la nature ayant réparti biologiquement les rôles respectifs de l'homme et de la femme.

Le premier congrès sur les enfants surdoués

Selon un terme popularisé en France par Rémy Chauvin, professeur de sociologie animale, les surdoués sont les enfants dont le QI dépasse 130 (Journal de l'année 1975-76). Ils souffriraient, dans leur scolarité, d'un décalage pouvant aller jusqu'à des troubles de la personnalité. Faut-il créer pour eux un enseignement spécial, qui permettrait en outre à la société de mieux tirer profit de l'existence de cette élite naturelle ? La question a été débattue à Nice, au cours du premier congrès organisé par l'Association nationale pour les enfants surdoués. Si les parents y ont surtout exprimé leurs préoccupations quant à l'avenir de leurs enfants, certains participants sont allés plus loin.

Le professeur Pierre Debray-Ritzen fractionne la notion d'intelligence surdouée : les tests classiques de QI doivent être raffinés. Il condamne l'allongement de la scolarité « néfaste pour tous ceux qui sont destinés à une activité manuelle ». Le professeur Rémy Chauvin propose de favoriser les mariages entre individus à QI élevé. Cette résurgence de l'eugénisme a été combattue par le professeur Albert Jacquard, qui lui dénie toute justification biologique et y voit des arrière-pensées politiques. Quant aux enseignants présents, ils ont récusé la théorie des dons, qu'ils estiment dépassée depuis longtemps. Pour une fois, ils se sont trouvés d'accord avec Alice Saunier-Seïté, ministre des Universités : interviewée à Paris pendant le congrès, elle s'est prononcée contre les classes spéciales pour surdoués.

Une bactérie nouvelle

Le mystère de la « maladie des légionnaires », qui, lors d'un congrès de l'American Légion à Philadelphie en juillet 1976, avait provoqué la mort de 29 personnes (Journal de l'année 1976-77), est élucidé. Les travaux de D. W. Fraser et J. E. McDade ont mis en lumière l'existence d'une bactérie nouvelle et vérifié ses effets pathologiques sur l'appareil respiratoire d'animaux de laboratoire.