– PATRICK HERSANT prend la présidence de la société éditant la Nouvelle République des Pyrénées à la suite de l'achat de 58 % du capital par le groupe ROBERT HERSANT.

– ANDRÉ BRINCOURT, chef de rubrique et critique de radio-télévision du Figaro, devient rédacteur en chef du Figaro littéraire inclus dans le quotidien.

– PIERRE LAZAREFF, directeur général de France-Soir et du Journal du dimanche, est nommé administrateur de la Librairie Hachette.

– LÉON CHADE est réélu président-directeur général de l'Est républicain.

– HENRI GAULT et CHRISTIAN MILLAU, qui publient le Nouveau Guide, rachètent 75 % des actions de Un Jour.

– PHILIPPE DE SAINT-ROBERT devient rédacteur en chef de la Tribune des Nations, qui reparaît sous la direction de FABRICE ULMANN.

– ANDRÉ BOURIN conserve la rédaction en chef des Nouvelles littéraires nouvelle formule, dont le comité de rédaction est composé par : FRANÇOIS-RÉGIS BASTIDE, GEORGES CHARENSOL, MICHEL CHODKIEWICZ, MATTHIEU GALEY, PIERRE LHOSTE, FRANÇOIS NOURISSIER, JEAN D'ORMESSON, MAURICE RHEIMS.

– MICHEL BAVASTRO est porté à la présidence du SNPQR, en remplacement de PIERRE ARCHAMBAULT.

– RAYMOND DUBREUIL est réélu président de la Fédération nationale de la presse française.

– À l'Aurore, ANDRÉ GUÉRIN et DOMINIQUE PADO deviennent directeurs politiques.

Réquisitoire

La première bombe éclate dans un lieu d'ordinaire plus serein : le Palais de justice. Lors de la rentrée judiciaire de la cour d'appel de Paris, le conseiller Béteille, chargé du discours traditionnel, prononce une véritable philippique contre la presse, dont il entend faire le procès. Il stigmatise la manière dont les journaux rendent comptent des activités de la justice à partir de citations soigneusement choisies pour étayer sa thèse. Bien qu'il provoque un juste émoi dans les salles de rédaction, ce réquisitoire partial pourrait être vite oublié si, un mois plus tard, le ministre de l'Intérieur ne prononçait à son tour des déclarations extrêmement désagréables devant un groupe régional de CRS à Vélizy. Bien que ce soit l'ORTF qui est particulièrement visé pour des émissions qui n'ont pas eu l'heur de plaire au ministre, tous les professionnels se sentent concernés devant des affirmations du genre : « La police est trop souvent critiquée avec sottise et au mépris de la vérité par des journalistes. » Une table ronde magistrats-journalistes présidée par le Garde des sceaux mettra un point final à la première affaire, tandis que la seconde donnera lieu à une enquête pour examiner les rapports entre la presse et la police.

Mais ces incidents sont révélateurs d'un certain état d'esprit et amènent à poser la question : existe-t-il des sujets tabous qui ne peuvent être traités que sur le mode laudatif ? Les journalistes en prennent conscience et l'ambiguïté de leur situation leur semble d'autant plus insupportable. L'absence d'un code de déontologie apparaît comme une lacune de plus en plus grave.

On va en avoir une nouvelle preuve à l'occasion d'un fait divers qui aurait pu se terminer tragiquement, celui du rapt d'un enfant. L'information, diffusée par une agence de presse, est reprise par une station de radio et un quotidien. Mais la police ayant demandé que ce sujet ne soit pas traité pour ne pas gêner son enquête tant que l'enfant n'est pas retrouvé, la consigne de silence sera respectée, sauf par deux quotidiens. L'un exploite spectaculairement l'affaire et l'autre s'estimant, dans ces conditions, délié du secret, lui consacre un article. Une polémique violente entre les différents organes de presse s'ensuivra, mais, au-delà du fait divers, c'est tout le problème de la responsabilité de la presse qui se trouve posé. Et quels sont les droits du mercantilisme face à l'éthique d'une profession ?

Le rapport Lindon

Cette question, depuis trop longtemps sans réponse (alors que le statut de la presse, décidé à la Libération, n'est toujours pas établi), est à l'origine d'un malaise qui n'a fait que s'aggraver au fil des années. Le rapport Lindon, rendu public le 30 décembre 1970, ne le mésestime pas.