Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

or (suite)

Principaux dérivés

L’or donne naissance à des dérivés « aureux » où on lui attribue le nombre d’oxydation I et à des dérivés « auriques » de nombre d’oxydation III. On connaît quelques composés binaires, tels AuCl, AuCl3, Au2S, mais surtout ses dérivés sont des complexes minéraux, comme l’acide aurichlorhydrique HAuCl4.

H. B.


Problèmes économiques

La demande d’or est diverse : elle est motivée par les usages industriels, la bijouterie, la dentisterie ; elle est liée à son rôle monétaire et à celui, de même nature, mais parallèle, de valeur-refuge. Tant que les techniques d’émission monétaire étaient imparfaites, toute augmentation du mouvement des affaires stimulait la demande d’or. Avec le progrès des techniques bancaires, on a appris à se passer progressivement du métal précieux pour les échanges intérieurs. Dans le système de l’étalon-or, l’or demeure nécessaire pour gager la circulation interne et pour régler les soldes de la balance des paiements. La généralisation de l’étalon de change-or entre les deux guerres, puis, de nouveau, après le second conflit mondial a fortement réduit cette fonction : durant vingt ans, le dollar a servi de base au système monétaire mondial. Le prix de l’or, fixé à 35 dollars l’once, restait stable, alors que tous les autres prix montaient : on avait l’impression que l’or allait se trouver totalement démonétisé. Depuis 1971, les crises monétaires, les dévaluations et les malaises du dollar, puis l’inflation ont provoqué une hausse rapide et saccadée du cours.

L’or est acquis pour un cinquième environ par les autorités monétaires, et le reste se divise entre les utilisateurs industriels et les thésauriseurs. Quelle est la part de chaque catégorie ? Il est difficile de le dire, mais, en période de crise, le motif de sécurité est sans doute prépondérant.

L’offre d’or est restée longtemps très irrégulière. Le métal se trouve soit à l’état de paillettes ou de pépites dans les alluvions actuelles ou anciennes de rivières, soit dans des filons (d’où l’érosion a pu l’arracher). Les placers sont faciles à exploiter avec des moyens techniques réduits, mais ils ne contiennent que des réserves limitées, si bien qu’à chaque découverte on assiste à une poussée rapide de la production, suivie d’un déclin aussi brusque. L’exploitation des filons est plus difficile. Elle suppose des moyens mécaniques puissants pour extraire et concasser le minerai, et des opérations complexes pour retirer l’or de ce minerai. Mais, comme les réserves sont considérables, la production devient moins instable lorsqu’on passe d’un mode d’extraction à l’autre : la chose s’est produite à la fin du xixe s. et a eu pour théâtre le Witwatersrand.

La production de l’or est restée modeste jusqu’au xviiie s. La découverte des gisements brésiliens et russes lui donna alors une vigoureuse impulsion. Au xixe s., les rushes vers les placers et les mines successivement découverts en Californie, en Australie, en Afrique du Sud, puis au Klondike gonflèrent l’extraction, qui retomba lorsque les placers furent épuisés. À partir de la mise en exploitation des gisements sud-africains, de ceux du Canada, de certains de ceux des États-Unis et de l’Australie, les conditions changèrent, l’extraction devint régulière et s’accéléra : les trois quarts de l’or produit dans le monde depuis l’Antiquité l’ont été au cours des cinquante dernières années. La régularité est d’ailleurs d’autant plus grande que l’on a affaire à des minerais polymétalliques : les fluctuations des prix sont alors moins sensibles. En Afrique du Sud, l’uranium constitue une ressource d’appoint importante pour les producteurs.

Avant 1940, l’Union sud-africaine et l’U. R. S. S. dominaient déjà la production, mais on comptait en outre trois grands producteurs, le Canada, les États-Unis et l’Australie, et des producteurs moyens comme le Ghāna, la Rhodésie, le Congo belge (Zaïre), le Mexique, la Colombie, le Japon et les Philippines. De nos jours, la situation est plus simple. L’Afrique du Sud fournit les quatre cinquièmes de la production des pays occidentaux (un peu moins de 1 000 t par an). Les États-Unis et le Canada ne sont plus que des producteurs moyens. Le nombre de ceux-ci a diminué ; le Ghāna est le seul à avoir développé sa production. Pour l’U. R. S. S., on en est réduit aux conjectures. L’extraction est activement poussée dans une série de gisements éparpillés du Caucase à l’Anadyr en passant par l’Oural, l’Altaï, la Transbaïkalie. Les gisements les plus productifs sont ceux de l’Extrême-Orient. On avance le chiffre de 400 t par an.

L’augmentation des prix peut provoquer une reprise de la production : les cours actuels sont rémunérateurs pour beaucoup de gisements marginaux.

P. C.

➙ Monnaie.

 R. Triffin, l’Or et la crise du dollar (P. U. F., 1963). / J. Lepidi, l’Or (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1958 ; 3e éd., 1971).

orage

Électrométéore résultant des manifestations visibles et audibles de l’électricité atmosphérique.



Caractères


Éclair et tonnerre

La décharge d’électricité atmosphérique est à la base du phénomène (lueur très vive : éclair). Le tonnerre représente le bruit de cette décharge. L’éclair se produit lorsque la différence de potentiel électrique entre deux points, séparés, de l’atmosphère atteint une valeur élevée. Il en est ainsi dans les cumulo-nimbus, avec séparation des charges électriques, les unes positives, les autres négatives (zone chargée positivement au sommet des cumulo-nimbus, négativement au centre, parfois positivement à la base). Cette mise en place des charges électriques diversifiées se fait dans le cadre des précipitations (les gouttelettes d’eau sont électrisées ; l’éclatement des unes pendant la chute et le maintien des autres aboutissent à des charges opposées). L’éclair, qui se manifeste soit entre deux nuages, soit entre un nuage et le sol, peut durer de 5/10 à 6/10 de seconde.