Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
O

opinion publique (suite)

On peut aussi construire des typologies extraites des réponses des individus aux diverses questions posées. À partir des réponses fournies par chaque individu, on peut situer celui-ci dans un univers à n dimensions (n étant égal au nombre de réponses), puis calculer les distances qui séparent les individus. L’analyse typologique consistera à réduire l’ensemble des individus à un petit nombre de groupes d’individus de telle façon qu’à l’intérieur de chaque groupe ou type la distance entre les individus soit la plus petite possible (ce qui permet d’assurer l’homogénéité du type) et que la distance entre les groupes soit la plus grande possible (pour en assurer la différenciation).

G. M.

➙ Analyse factorielle / Attitude / Communications de masse / Enquête par sondages / Sondage.

 J. Stoetzel, Théorie des opinions (P. U. F., 1943). / A. Sauvy, l’Opinion (P. U. F., coll. « Que sais-je ? », 1956 ; 6e éd., 1972). / M. Duverger, Introduction à la politique (Gallimard, 1964) ; Sociologie politique (Cours de droit, 1965 ; nouv. éd., P. U. F., 1968). / F. Luchaire, Cours d’introduction à la sociologie politique (Cours de droit, 1968).

opium

Latex épaissi obtenu par incision des capsules de plusieurs variétés de Pavots (Papaver somniferum, famille des Papavéracées*).


L’opium se présente sous forme de pâte ferme, homogène ou à grains fins, dont la coloration varie du brun marron clair au brun rougeâtre ou noirâtre. Son odeur est vireuse, caractéristique, et sa saveur est amère.


Composition de l’opium

Elle est très complexe, puisqu’on y décèle la présence d’une vingtaine d’alcaloïdes* de teneurs très variables selon les régions d’origine, les variétés de Pavots et les procédés de culture. C’est de l’opium que fut isolé en 1803 le premier « alcali végétal », ou alcaloïde, par Jean-François Derosne (1774-1855), pharmacien français. Armand Seguin (1767-1835), autre pharmacien français, confirma cette découverte en 1804 en isolant le même corps à l’état cristallisé et en mettant en évidence ses caractères de base. Mais ce n’est qu’en 1817 que Wilhelm Friedrich Sertürner (1783-1841), pharmacien allemand, reprenant les travaux de Seguin, prépara les sels de cette base, qu’il appela morphium (de Morphée, fils de la Nuit et du Sommeil), la « morphine ».

Les alcaloïdes de l’opium sont classés en trois groupes : le groupe de la morphine — qui comprend également la codéine, la thébaïne, la morphine —, celui de la papavérine et celui de la narcotine.

1. La morphine C17H19O3N, H2O, dont la teneur dans l’opium varie de 8 à 12 p. 100, est utilisée en thérapeutique pour ses propriétés sédatives de la douleur. Elle est employée à l’état de divers sels, principalement de chlorhydrate. Son action stupéfiante l’a fait classer au « tableau B », ce qui soumet sa délivrance à des règles strictes. Son usage inconsidéré conduit à la morphinomanie (v. toxicomanie).

La codéine, ou méthylmorphine, fut isolée en 1832 par Pierre Jean Robiquet (1780-1840). Moins toxique que la morphine, elle est surtout utilisée comme sédatif de la toux. La morphine, la codéine et le phosphate de codéine figurent à la pharmacopée française de 1972 et à la pharmacopée européenne.

L’opium officinal doit titrer au minimum 10 p. 100 de morphine. Il sert à préparer l’extrait d’opium, ou extrait thébaïque, dont le titre doit être de 20 p. 100. Cet extrait, par addition d’alcool à 70°, donne la teinture d’opium, dont la teneur est abaissée à 1 p. 100 de morphine. L’opium purifié, desséché et pulvérisé donne la poudre d’opium, dont le titrage en morphine est ajusté à 10 p. 100. Cette poudre sert à préparer la teinture d’opium benzoïque, appelée improprement élixir parégorique, et la teinture d’opium safranée, ou laudanum de Sydenham, ainsi dénommée en mémoire du médecin anglais Thomas Sydenham (1624-1689), qui prépara un calmant à base d’opium.

La thébaïne est un alcaloïde narcotique, mais également convulsivant ; aussi est-elle peu employée en thérapeutique.

La pseudo-morphine, ou oxydimorphine, est inactive par voie buccale ou sous-cutanée. Elle est rarement injectée par voie intramusculaire ou intraveineuse.

2. La papavérine, dont les propriétés analgésiques sont moindres que celles de la morphine, est très employée pour son action antispasmodique et son pouvoir dilatateur des vaisseaux cérébraux. Sous forme de chlorhydrate, elle est employée dans le traitement des spasmes du tube digestif et des toux spasmodiques.

3. La narcotine est le deuxième alcaloïde de l’opium par sa teneur, mais son intérêt thérapeutique est faible.


Dérivés et succédanés de la morphine

Pour renforcer l’action analgésique de la morphine et surtout pour réduire ses effets secondaires gênants, on a été amené à modifier légèrement sa formule, ce qui a conduit à de nouveaux corps, dont les plus importants sont l’héroïne et l’oxycodone. Pour les mêmes raisons et dans le dessein de se libérer de la nécessité de partir de l’opium, on a créé des corps entièrement synthétiques, qui tendent à se substituer aux produits naturels : ce sont surtout la péthidine et le dextromoramide.

L’héroïne, ou diacéthylmorphine, qui était utilisée sous forme de chlorhydrate, est une poudre cristalline blanche, de saveur amère. Elle possède des propriétés analgésiques et dépressives identiques à celles de la morphine, mais sous une forme plus brutale, et sa toxicité est également plus grande. Son emploi thérapeutique est maintenant interdit, car il provoque une toxicomanie aux effets désastreux.

L’oxycodone, ou dihydroxycodéinone, est un antalgique puissant, souvent préféré à la morphine, car moins vomitif et moins nauséeux.

La péthidine, synthétique, est employée en chirurgie et contre les douleurs violentes ou paroxystiques.

Le dextromoramide, également synthétique, peut être employé par voie buccale (comprimés) ou en injections parentérales. Excellent sédatif de la douleur, il est, comme les produits précédents, inscrit au « tableau B » (stupéfiants).