Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
N

Nubie (suite)

 A. J. Arkell, A History of the Sudan from the Earliest Times to 1821 (Londres, 1955 ; 2e éd., 1961). / G. Gerster, Nubien, Goldland am Nil (Zurich, 1964). / F. et U. Hintze, Alte Kulturen im Sudan (Leipzig, 1967). / I. Hofman, Die Kulturen des Niltals von Aswan bis Sennar, vom Mesolithikum bis zum Ende der christlichen Epoche (Hambourg, 1967). / P. L. Shinnie, Meroe, the Civilisation of the Sudan (New York, 1967). / J. Leclant, « la Nubie et l’Éthiopie », dans Histoire générale de l’Afrique noire sous la dir. de H. Deschamps, t. I : Des origines à 1800 (P. U. F., 1970).

nucléaire (arme)

Arme dans laquelle la puissance explosive a pour origine la libération d’énergie obtenue par le développement non contrôlé d’une réaction en chaîne.



Introduction

Les armes nucléaires peuvent constituer l’essentiel d’une munition (bombe d’avion, mine, etc.) ou faire partie intégrante d’un projectile (missile, roquette, obus) comportant un vecteur guidé ou non, un système de lancement et des moyens de préparation de tir.

Les premières armes nucléaires furent, en août 1945, les deux bombes atomiques lancées par l’aviation américaine sur Hiroshima et Nagasaki, dont la puissance annoncée (20 kt) équivalait à 20 000 t de trinitrotoluène. En 1952 apparaissait, toujours aux États-Unis, la première bombe thermonucléaire, dont la puissance s’exprimait cette fois en mégatonnes, c’est-à-dire en unités d’une puissance mille fois supérieure aux précédentes. Dès 1949, toutefois, avec la première bombe atomique soviétique s’ouvrait la compétition pour les armements nucléaires, où les États-Unis et l’U. R. S. S. étaient rejoints en 1952 par la Grande-Bretagne, en 1960 par la France, en 1964 par la Chine.

Du fait de leur puissance insoupçonnée jusqu’alors et de la multiplicité de leurs effets, la mise en œuvre de ces charges nucléaires se situait d’emblée dans le domaine de la stratégie. Grâce à l’emploi combiné de l’autopropulsion et du guidage, elles équiperont très rapidement les missiles stratégiques, notamment de type ICBM (Intercontinental Ballistic Missile) et IRBM (Intermediate Range Ballistic Missile). Ceux-ci constitueront l’élément primordial du potentiel militaire des nations qui les possèdent (singulièrement les États-Unis, l’U. R. S. S., la Grande-Bretagne et la France), transformeront leur politique militaire et influeront désormais sur l’équilibre des relations internationales.


De l’atome stratégique à l’atome tactique : la miniaturisation de l’arme nucléaire

La bombe d’Hiroshima pesait 4,5 t, la première bombe thermonucléaire 65 t. Porter chez un adversaire éventuel de pareilles charges exigea, pour la première, la puissance du superbombardier « B-29 », incompatible avec un emploi tactique au combat, et n’était même pas envisageable pour la seconde. À ces données de volume et de poids s’ajoutait celle de la surpuissance de leurs effets, qui rendait impossible la mise en œuvre de telles charges à proximité immédiate de troupes amies. La solution ne put être trouvée que par la possibilité technologique de miniaturiser ces charges nucléaires pour répondre aux exigences impératives d’emploi dans le domaine tactique. Celui-ci réclamait trois ordres de conditions indispensables :
— obtenir des engins de puissance comparable aux premières bombes atomiques, mais d’un poids et d’un volume moindres afin de pouvoir les loger soit dans un corps d’obus de calibre classique, soit dans des ogives d’engins autopropulsés très maniables, donc de dimensions réduites ;
— fabriquer des charges de puissance nettement inférieure susceptibles d’être utilisées avec des risques négligeables au plus près des troupes amies (le maniement de ces engins devant être très aisé, leurs dimensions doivent être faibles) ;
— obtenir avec ces engins de type réduit une précision et une fiabilité excellentes, qui ne peuvent être souvent obtenues qu’en doublant les circuits. La satisfaction de ces exigences, que résume l’expression de « miniaturisation de l’arme nucléaire », se ramenait en fait à obtenir à la fois une réduction massive du rapport poids/puissance et une augmentation de la précision et de la fiabilité.


La réalisation de l’arme nucléaire tactique

• Les matériels américains

C’est naturellement aux États-Unis, premiers possesseurs de l’énergie nucléaire, que sont mises au point les premières armes nucléaires tactiques.

• Dès 1950, les Américains lançaient l’étude de la première roquette tactique susceptible de porter une charge atomique. Ce fut le « Honest John », dont les essais commencèrent en 1951. Mis rapidement en fabrication, il équipera d’abord les divisions de l’armée américaine, puis sera fourni par les États-Unis à leurs alliés du pacte de l’Atlantique, notamment à la France, où il apparaîtra dans la division de type 1959. Le « Honest John », roquette de 762 mm, était mû par un moteur-fusée à poudre, et sa portée se situait entre 6 et 40 km. D’une longueur de 8,30 m avec sa charge atomique et d’un poids supérieur à 2 t, l’engin était tiré depuis une rampe automotrice (poids total, 22 t). L’absence de guidage rendant sa précision très critique, la fabrication du « Honest John » fut progressivement abandonnée à la fin des années 1960.

• Les canons atomiques. Vers 1950 également, l’armée américaine étudia la mise au point d’une munition atomique susceptible d’être tirée par un canon de 280 mm, bouche à feu classique dérivée du canon allemand de 210 mm de la Seconde Guerre mondiale. Ce canon de 280 fut en 1953 le premier canon dit « atomique ». D’une portée de 29 km, il nécessitait deux tracteurs pour ses déplacements, formant ainsi un ensemble très lourd (environ 75 t), et tirait des projectiles dont la charge atomique allait de 2 à 20 kt. Fabriqué en nombre réduit, destiné à un emploi par pièce unique, il a été rapidement dépassé par un nouveau modèle d’obusier de 203 mm « M 115 », tracté sur roues, dont la portée était voisine de 15 km. Ce dernier a été à son tour remplacé, d’abord en 1958 par le « 203 M 108 », puis en 1962 par le « 203 M 110 », montés tous deux sur un châssis de char de combat.