Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Moyen-Orient (suite)

La production pétrolière

Au point de vue pétrolier, on englobe dans le Moyen-Orient (qu’on tend d’ailleurs à appeler aujourd’hui Proche-Orient) les États de la Méditerranée orientale à l’Iran inclus, auxquels on ajoute encore l’Égypte. Ainsi défini, le Moyen-Orient est aujourd’hui de loin la principale région productrice mondiale, ayant fourni en 1975 près de 1 000 Mt, approximativement 36,5 p. 100 de la production mondiale (ses réserves prouvées dépassent 50 000 Mt, près des trois cinquièmes des réserves mondiales [plus de 20 000 Mt dans la seule Arabie Saoudite]). Deux grands producteurs émergent, l’Arabie Saoudite (337 Mt, troisième rang mondial) et l’Iran (269 Mt, quatrième rang), devançant nettement l’Iraq (111 Mt) et le Koweit (93 Mt). La production passe aujourd’hui sous le contrôle des pays producteurs. Mais, aujourd’hui encore, ces États, faibles consommateurs d’énergie, vendent leur pétrole le plus souvent sous forme de brut, raffiné principalement dans les pays industrialisés d’Europe occidentale.

X. P.

➙ Arabes / Iraq / Israël / Jordanie / Latins du Levant (États) / Liban / Mésopotamie / Ottomans / Palestine / Phéniciens / Syrie.

 J. Weulersse, Paysans de Syrie et du Proche-Orient (Gallimard, 1946). / W. B. Fisher, The Middle East (Londres, 1950 ; 6e éd., 1971). / P. Birot et J. Dresch, la Méditerranée et le Moyen-Orient (P. U. F., 1956-1964 ; 2 vol.). / X. de Planhol, les Fondements géographiques de l’histoire de l’Islam (Flammarion, 1968). / G. Feuer, le Moyen-Orient contemporain (Presses de la Fondation nationale de sciences politiques, 1975).

Mozambique

République de l’Afrique australe, sur l’océan Indien, s’étendant entre 10 et 27° de latitude Sud ; 785 000 km2 ; 8 millions d’hab. Cap. Maputo (anc. Lourenço Marques).



Les conditions naturelles

Le Mozambique s’étire entre 10 et 27° de lat. S. sur l’océan Indien. La plaine côtière, large au sud, rétrécie au nord, couvre 44 p. 100 du pays. À l’ouest, des plateaux s’étagent entre 200 et 600 m, suivis, par un second palier, entre 600 et 1 000 m. Sur les frontières sud-africaine et rhodésienne, ils prennent un aspect montagneux et dépassent 1 000 m.

La mousson du nord-est apporte les pluies d’été, mais la saison sèche, au cours de laquelle souffle l’alizé du sud-est, s’allonge et s’intensifie vers le sud. La savane à graminacées domine, parsemée de forêts claires dans les lieux plus humides, coupées de forêts-galeries ; elle passe à la steppe dans les vallées sèches de l’intérieur. En haute altitude apparaissent les conifères, précédant la prairie subalpine. La forte érosion des sols due aux pratiques des feux de brousse est combattue par un grand effort de reboisement et la constitution de réserves naturelles (Gorongoza).

Les cours d’eau, rares au sud, se multiplient dans le nord. Leur cours supérieur se coupe de chutes et de rapides à la descente des hautes terres. Sur les bas plateaux et dans la plaine côtière, ils coulent d’une manière indécise (méandres, lagunes) et se terminent par des deltas marécageux. C’est le cas de la Rovuma, du Lúrio, du Sabi (ou Save). Deux ont une importance particulière : le Limpopo et le Zambèze. Le Mozambique possède un fragment du lac Malawi enserré dans des chaînes dépassant 3 000 m.


Les régions

Entre la Rovuma et le 16e parallèle, l’extrême Nord possède une côte découpée aux belles rades naturelles : la baie de Pemba abrite Porto Amélia, débouché du Malawi. Les petites îles (Ibo, Mozambique) constituent des musées figés dans leur glorieux passé. Le sisal et le coton sont les grandes ressources côtières. Sur les collines de l’intérieur, les plantations de cotonniers et d’anacardiers dominent. Le sillon de la Lugenda tranche les chaînes Maniamba-Amaramba (1 848 m). Plaines et vallées ont un climat chaud, et les pluies augmentent sur les régions d’altitude plus élevée.

Plus au sud, les alluvions fluviales, consolidées par les récifs coralliens, déterminent une côte basse. Sisal et coprah, amenés par le chemin de fer de Mocuba, s’exportent par Quelimane (150 000 hab.). Sur la Punguè, Beira, terminus de la voie ferrée vers Vila Pery et Vila de Manica, est le grand débouché de la Zambie et de la Rhodésie. Son port, moderne, bien outillé pour les grains, le charbon, les minerais, connaissait un trafic notable (4 Mt) avant le blocus contre la Rhodésie. Beira est aussi une grande ville moderne en pleine extension, écrasant les petits ports voisins, riches seulement en vestiges du passé (Nova Sofala [ancienn. Sofala], Inhambane).

Dans l’intérieur, l’Urema, puis la vallée du Zambèze ouvrent une bonne voie de pénétration que suit le chemin de fer. Le fleuve, coupé de rapides en amont, traverse une région très minéralisée, dont l’exploitation doit suivre la mise en service du grand barrage de Cabora Bassa (17 TWh prévus). Charbon (à Moatize), chromite, fluorite, bauxite, nickel, fer donnent de grands espoirs. Le chantier du barrage a stimulé le développement de la bourgade de Tete. Après de nouvelles gorges (Lupata), le Zambèze entre dans la plaine et s’achève par un delta de 70 km de front. La vallée, abritée, chaude et sèche (moins de 700 mm de pluies), convient à la canne à sucre, au jute, au sisal. La régularisation des eaux permettra l’intensification de l’agriculture et de l’élevage ainsi que l’essor des cultures irriguées sur 1 500 000 ha.

Le Sud reste sec (780 mm de pluies par an, apportées par la mousson d’octobre à mars). La côte a des températures fraîches, mais l’intérieur est parfois torride. Dans la baie Delagoa, protégée des vents de sud-est par la presqu’île d’Inhaca, Maputo, belle et riche capitale moderne, possédait une population cosmopolite (230 000 hab., dont 75 000 Africains et des minorités de Portugais, de Goanais, d’Indiens, de Zanzibars, de Chinois). Débouché de la voie ferrée qui traverse le Swaziland et la Rhodésie, mais excentrique par rapport à son propre pays, cette ville est plus un port de transit qu’un port national. Son trafic atteint 13,6 Mt. Ancienne station balnéaire et centre touristique pour les Sud-Africains, c’est aussi une ville industrielle. L’arrière-pays, plus aride, est un secteur d’élevage. Un barrage sur le Limpopo a permis l’irrigation de 30 000 ha et l’installation de colons blancs et noirs, cultivant le riz, les agrumes, la canne à sucre, le coton et élevant bœufs et porcs.