Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mouche (suite)

Un certain nombre de formes s’alimentent comme la Mouche domestique, en léchant des liquides organiques (lait, solutions sucrées) ou des produits juteux frais ou décomposés (viande, fruits) ; elles peuvent être attirées par la sueur, les humeurs suintant des plaies de l’Homme et des animaux. Fucellia et Lispa dévorent de menus Insectes qu’elles capturent. Les Stomoxes, les Lypérosies et les Glossines possèdent des stylets capables de perforer la peau et de puiser le sang des Mammifères ; les deux sexes piquent avec autant d’agressivité.

La plupart des Mouches sont ovipares ; la fécondité est souvent élevée : une Mouche domestique peut pondre de 300 à 500 œufs, et comme la durée totale du développement n’excède guère dix jours en conditions favorables, la descendance théorique d’un couple en une saison atteint une valeur considérable. Les Glossines assurent le développement de la larve dans leurs voies génitales et la nourrissent d’une sécrétion avant de l’expulser prête à se transformer en pupe.

Les larves des Mouches ont un régime alimentaire qui varie d’une espèce à l’autre ; beaucoup vivent dans les substances en décomposition : on trouve celles de Fannia dans les feuilles mortes, celles de Musca et de Stomoxys dans les fumiers ; la larve de Pyrellie préfère les matières animales en putréfaction. Quelques espèces se développent sur les végétaux et provoquent quelques dégâts aux cultures : les larves d’Hylemyia sur les céréales ou les Choux ; celles de Pegomyia sur l’Oseille ou la Betterave. Mais ces atteintes sont minimes par rapport à celles que causent les asticots chez l’Homme et les animaux. La Muscine des étables, les Fannies pondent parfois sur des plaies malpropres, et leurs larves attaquent les chairs ; des larves de diverses espèces, ingérées accidentellement ou avec des aliments avariés, poursuivent leur développement dans le tube digestif et causent de sérieuses myiases intestinales. Circulant sur des milieux en putréfaction, puis sur nos aliments, les Mouches dispersent de nombreux germes microbiens dangereux ; la Mouche charbonneuse est accusée de transmettre en piquant diverses Bactéries, comme celle du charbon. Les Mouches Tsé-Tsé (Glossina morsitans, G. palpalis) véhiculent les trypanosomes responsables de la terrible maladie du sommeil de l’Homme ou d’affections comparables qui déciment le bétail en Afrique. Les moyens dont nous disposons actuellement pour lutter contre ces fléaux restent tragiquement insuffisants.

M. D.

➙ Diptères / Moustique / Trypanosomiase.

 E. A. Séguy, la Vie des mouches et des moustiques (Delagrave, 1947).

moulage

Mise en forme d’une matière malléable, fusible ou frittable, dans un moule, sous l’action conjointe ou séparée de la chaleur et d’une pression.


Le choix de la méthode de moulage est guidé par la nature du matériau à mouler, la forme de la pièce à exécuter, sa destination et la quantité à produire. Les techniques diffèrent aussi selon qu’il s’agit de pièces pleines ou d’articles creux. Des procédés tels que le moulage par coulée simple (pièces pleines) ou à cire perdue (pièces creuses) ont été connus de civilisations très anciennes. Le moulage par embouage est adapté du moulage des objets en plâtre. Les méthodes industrielles modernes sont nombreuses.


Moulage par coulée

La matière liquide est versée dans le moule, dont elle prend la forme. S’il s’agit d’une cire, d’une résine thermoplastique fusible (polyamide, polyoléfines, etc.), la matière conserve la forme après refroidissement. Si c’est un plastisol vinylique, il est gélifié par chauffage du moule. Dans le cas d’une résine thermodurcissable, la chaleur provoquera son durcissement. Enfin, si la matière coulée est un monomère liquide catalysé (styrène, méthacrylate de méthyle, etc.), la chaleur déclenchera sa polymérisation, donc sa solidification. Le moulage des résines expansées (polyuréthanne, urée-formol, phénol-formol, etc.) est une adaptation de cette méthode.


Moulage par trempage

Une forme solide est immergée dans la matière à mouler liquide, puis retirée tout en étant animée d’un mouvement de rotation. La matière se solidifie par gélification sur la forme préalablement chauffée (plastisol), par coagulation (latex de caoutchouc, viscose) ou par simple refroidissement (résines thermoplastiques). Ce procédé est utilisé pour la fabrication de gants de protection, de bottes, de capes.


Lit fluidisé

Une variante du procédé précédent consiste à tremper des formes préchauffées dans une poudre fine de résine, puis à les retirer. Le poli des pièces est amélioré par un traitement thermique superficiel. Un refroidissement précède le démoulage.

Un autre procédé combine l’emploi d’un lit fluidisé de résine (polypropylène, chlorure de polyvinyle, époxyde) avec celui d’une charge électrostatique des particules qui sont attirées sur les formes ou sur les moules chauds placés sur un tambour rotatif.


Moulage par embouage

La méthode dérive du moulage des objets en plâtre, fort pratiqué en Italie. Un moule préchauffé est rempli d’un plastisol vinylique, et on le fait tourner sur lui-même pour bien répartir la pâte. Après quelques minutes, une épaisseur de matière s’est gélifiée sur les parois.

L’excès de plastisol est vidé, et le moule est mis en étuve pendant quelques minutes pour pouvoir assurer la complète gélification de la matière, puis refroidi avant démoulage de la pièce creuse que l’on a ainsi obtenue : ballon, jouet, poupée, etc.


Fluidisation-concrétion

Ce procédé, qui est notamment utilisé pour réaliser de grandes cuves industrielles, est une adaptation de la méthode précédente à la poudre de polyéthylène ou autre thermoplastique. Le moule chaud est rempli de poudre, puis introduit dans une étuve jusqu’au début de fusion de la poudre au contact du métal. L’excès de poudre est vidé, et le moule replacé en étuve pour lisser la surface interne de la pièce, puis refroidi avant démoulage.