Mouche (suite)
Un certain nombre de formes s’alimentent comme la Mouche domestique, en léchant des liquides organiques (lait, solutions sucrées) ou des produits juteux frais ou décomposés (viande, fruits) ; elles peuvent être attirées par la sueur, les humeurs suintant des plaies de l’Homme et des animaux. Fucellia et Lispa dévorent de menus Insectes qu’elles capturent. Les Stomoxes, les Lypérosies et les Glossines possèdent des stylets capables de perforer la peau et de puiser le sang des Mammifères ; les deux sexes piquent avec autant d’agressivité.
La plupart des Mouches sont ovipares ; la fécondité est souvent élevée : une Mouche domestique peut pondre de 300 à 500 œufs, et comme la durée totale du développement n’excède guère dix jours en conditions favorables, la descendance théorique d’un couple en une saison atteint une valeur considérable. Les Glossines assurent le développement de la larve dans leurs voies génitales et la nourrissent d’une sécrétion avant de l’expulser prête à se transformer en pupe.
Les larves des Mouches ont un régime alimentaire qui varie d’une espèce à l’autre ; beaucoup vivent dans les substances en décomposition : on trouve celles de Fannia dans les feuilles mortes, celles de Musca et de Stomoxys dans les fumiers ; la larve de Pyrellie préfère les matières animales en putréfaction. Quelques espèces se développent sur les végétaux et provoquent quelques dégâts aux cultures : les larves d’Hylemyia sur les céréales ou les Choux ; celles de Pegomyia sur l’Oseille ou la Betterave. Mais ces atteintes sont minimes par rapport à celles que causent les asticots chez l’Homme et les animaux. La Muscine des étables, les Fannies pondent parfois sur des plaies malpropres, et leurs larves attaquent les chairs ; des larves de diverses espèces, ingérées accidentellement ou avec des aliments avariés, poursuivent leur développement dans le tube digestif et causent de sérieuses myiases intestinales. Circulant sur des milieux en putréfaction, puis sur nos aliments, les Mouches dispersent de nombreux germes microbiens dangereux ; la Mouche charbonneuse est accusée de transmettre en piquant diverses Bactéries, comme celle du charbon. Les Mouches Tsé-Tsé (Glossina morsitans, G. palpalis) véhiculent les trypanosomes responsables de la terrible maladie du sommeil de l’Homme ou d’affections comparables qui déciment le bétail en Afrique. Les moyens dont nous disposons actuellement pour lutter contre ces fléaux restent tragiquement insuffisants.
M. D.
➙ Diptères / Moustique / Trypanosomiase.
E. A. Séguy, la Vie des mouches et des moustiques (Delagrave, 1947).