moteur électrique (suite)
• Le moteur série monophasé. Un moteur série à courant continu peut théoriquement fonctionner en courant alternatif, car le sens du courant s’inverse en même temps dans l’inducteur et dans l’induit, ne modifiant pas ainsi le sens du couple moteur. En pratique, il faut cependant construire une machine un peu différente. Il faut en effet feuilleter l’armature statorique et diminuer l’inductance des sections de l’enroulement induit afin d’avoir moins d’étincelles aux balais. La commutation n’est correcte qu’en présence de pôles de commutation et d’un enroulement de compensation. Un moteur ainsi construit est lourd et coûteux. Il est cependant utilisé en traction même pour des puissances très élevées. On améliore le fonctionnement si l’on peut réduire la fréquence du réseau (25 Hz ou 16,7 Hz). Pour les petites puissances (jusqu’à 1 kW), on construit des moteurs de constitution très simple (pas d’enroulement de commutation ni de compensation), dont le fonctionnement est correct à condition que la vitesse de rotation soit élevée (3 000 à 10 000 tr/mn). On les appelle moteurs universels. Ils sont très utilisés pour les petits appareils électrodomestiques (aspirateurs, moulins à café, batteurs, etc.).
• Le moteur à répulsion. C’est également un moteur monophasé de puissance importante. Il utilise le même stator et le même rotor que le moteur série, mais seul le stator est réuni au réseau. Le rotor est fermé sur lui-même par un fil de fort diamètre réunissant les balais. La ligne de balais peut pivoter par rapport à l’axe des pôles du stator. Si la position de ces deux axes est bien choisie, les spires du rotor parcourues par un courant induit par le stator sont repoussées par celui-ci (loi de Lenz). Il apparaît ainsi un couple moteur. Ces moteurs sont d’un emploi très simple, car le démarrage ainsi que le réglage du couple ou de la vitesse sont obtenus par décalage de la ligne de balais. Leur prix et leur relative fragilité limitent cependant leur diffusion.
• Moteurs polyphasés à collecteur. Ces moteurs sont constitués d’un stator identique à celui d’un moteur asynchrone et d’un rotor semblable à celui d’une dynamo. Sur le collecteur associé au rotor sont disposées trois lignes de balais alimentées par le réseau, en série avec le stator. Il est possible de régler la vitesse d’un tel moteur dans de très larges limites soit par un simple décalage des balais, soit en alimentant le rotor sous tension réduite, éventuellement déphasée par rapport au réseau. De tels moteurs sont coûteux et leur entretien est délicat. On leur préfère actuellement des moteurs à courant continu alimentés par des redresseurs commandés à semi-conducteurs.
P. J.
Deux biographies
Galileo Ferraris,
ingénieur italien (Livorno Vercellese, Piémont, 1847 - Turin 1897). Il a réalisé, en 1885, les champs magnétiques tournants, qui furent à l’origine des moteurs électriques asynchrones à courant triphasé.
John Hopkinson,
ingénieur anglais (Manchester 1849 - Petite-Dent-de-Veisivi, Suisse, 1898). Il perfectionna l’éclairage des phares, étudia la synchronisation des alternateurs et donna le principe des moteurs électriques synchrones.