Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Montesquieu (Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de) (suite)

 J. Starobinski, Montesquieu par lui-même (Éd. du Seuil, coll. « Microcosme », 1953). / Actes du congrès Montesquieu (Impr. Delmas, Bordeaux, 1956). / L. Althusser, Montesquieu, la politique et l’histoire (P. U. F., 1959 ; 2e éd., 1964). / B. Kassen, Décadence et absolutisme dans l’œuvre de Montesquieu (Droz, Genève, 1960). / R. Shackleton, Montesquieu. A Critical Biography (Londres, 1961). / W. Stark, Montesquieu, Pioneer of the Sociology of Knowledge (Toronto, 1961). / J. Ehrard, Politique de Montesquieu (A. Colin, coll. « U », 1965) ; Montesquieu critique d’art (P. U. F., 1965). / F. Gentile, « l’Esprit classique » nel pensiero del Montesquieu (Padoue, 1965). / C. Rosso, Montesquieu moralista. Dalle leggi al « bonheur » (Pise, 1965 ; trad. fr. Montesquieu moraliste. Des lois au bonheur, Ducros, Bordeaux, 1971). / R. Aron, les Étapes de la pensée sociologique (Gallimard, 1967). / G. Benrekassa, Montesquieu (P. U. F., 1968). / Études sur Montesquieu (Minard, 1970). / J. Dalat, Montesquieu magistrat (Lettres modernes, 1972-73 ; 2 vol.). / S. Goyard-Fabre, la Philosophie du droit de Montesquieu (Klincksieck, 1973). / G. C. Vlachos, la Politique de Montesquieu (Montchrestien, 1974). / P. Dupouy et coll., Études sur Montesquieu (Lettres modernes, 1976).

La vie et l’œuvre

1689

18 janvier : naissance au château de La Brède, près de Bordeaux.

1700-1705

Études secondaires à Juilly.

1714

Conseiller au parlement de Bordeaux.

1715-16

Épouse Jeanne de Lartigue ; hérite de son oncle Jean-Baptiste la baronnie de Montesquieu et la charge de président à mortier au parlement de Bordeaux.

1717-1721

Travaux de physique, de sciences naturelles et de morale pour l’Académie de Bordeaux.

1721

Les Lettres persanes.

1721-1728

Voyages et séjours à Paris. Le Temple de Gnide (1724). Entreprend un Traité des devoirs et des Considérations sur les richesses de l’Espagne. Renonce à sa charge de président (1726). Reçu à l’Académie française (janv. 1728).

avril 1728 - mai 1731

Voyage à travers l’Europe ; séjour prolongé à Londres. Initiation à la franc-maçonnerie.

1731-1734

Retraite studieuse en Guyenne. Nombreux projets philosophiques, historiques, politiques et littéraires. Les Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence.

1734-1748

Se partage entre Paris et Guyenne. Entreprend une Histoire de France. Rédige, puis révise minutieusement l’Esprit des lois (oct. 1742).

1748-1752

La querelle de l’Esprit des lois, attaqué par les jésuites et les jansénistes, condamné par la Sorbonne et la Congrégation de l’Index. Défense de « l’Esprit des lois » (févr. 1750).

1753-54

Intervention conciliante dans l’affaire des « billets de confession ». Enrichit et remanie un Essai sur le goût, de 1726, à l’intention de l’Encyclopédie.

1755

10 février : mort à Paris.

Montessori (Maria)

Médecin et pédagogue italienne (Chiaravalle, province d’Ancône, 1870 - Noordwijk aan Zee, Pays-Bas, 1952).


Maria Montessori fut la première femme à conquérir en Italie le titre de docteur en médecine (1896) ; elle était, en outre, licenciée en philosophie et en sciences naturelles. Elle se consacra d’abord au traitement des enfants déficients mentaux et, après avoir étudié l’œuvre psychopédagogique d’Édouard Séguin (1812-1880), elle conclut que la médecine ne suffisait pas à traiter les enfants déficients et qu’il fallait une nouvelle pédagogie. En 1907, elle ouvrit à Rome la première « maison des enfants », à l’usage des jeunes enfants d’un quartier ouvrier. Elle étendit, en effet, le bénéfice de sa pédagogie nouvelle à tous les enfants, et sa vie se partagea désormais entre l’expérimentation et la diffusion de ses idées par des cours et des conférences dans le monde entier. Le fascisme n’étant pas favorable à l’éducation nouvelle, Maria Montessori s’exila volontairement d’Italie en 1936. Elle séjourna en Espagne, en Grande-Bretagne et aux Pays-Bas. La guerre la surprit en Inde, où elle demeura de 1939 à 1946, puis de 1947 à 1949.

Plus que la lettre de sa méthode, il convient d’en souligner l’esprit. Formée à la médecine et à la philosophie, ayant enseigné l’anthropologie, Maria Montessori a sans cesse posé le problème de la finalité de l’éducation en regard du développement de l’enfant. Elle a ainsi dénoncé de graves erreurs de perspective. Dans une page célèbre, elle a raillé tous les prétendus perfectionnements techniques apportés par la tradition au « banc » destiné à maintenir les écoliers immobiles, alors que l’immobilité est la source des scolioses et ne peut être obtenue de l’enfant que par une lourde contrainte. Il faut donc changer le mode de travail de l’enfant... et supprimer le banc.

L’étude du tout-petit montre, en effet, que c’est par son activité propre que celui-ci travaille à son développement, stimulé par l’ambiance du milieu et selon des lois générales qui laissent une part à l’individualité, puisque chaque enfant est « guidé par des sensibilités passagères, qui président à ses différentes acquisitions ». L’enfant passe, selon l’expression montessorienne, par des périodes sensibles, au cours desquelles se déclenche un besoin, un intérêt pour la maîtrise d’un mouvement, pour l’ordre matériel, pour l’écriture, pour la lecture... La pédagogie montessorienne s’applique donc, avant tout, à créer une ambiance favorable à son libre développement. La classe est équipée d’un mobilier à sa mesure (et cela, qui est courant aujourd’hui, était une idée neuve au temps de Maria Montessori) ; l’enfant circule et s’installe librement lorsqu’il a fait choix du matériel avec lequel il va travailler. L’éducateur doit se tenir « en retrait », cultiver une attitude d’observation et de recherche. Il doit être conscient de ses défauts qui gênent le développement de l’enfant ; et c’est dans cet esprit de modestie qu’il aide l’enfant.