Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

appellation et indication d’origine

Constitue une appellation d’origine la dénomination d’un pays, d’une région ou d’une localité désignant un produit qui en est originaire et dont la qualité ou les caractères proviennent d’un milieu géographique incluant des facteurs naturels et des facteurs humains.


En France, plusieurs textes sont venus réglementer les appellations d’origine, notamment la loi du 6 mai 1919 (complétée et modifiée par une loi du 6 juillet 1966), celle du 28 mai 1955, relative aux fromages, la loi du 12 décembre 1973, concernant les appellations en matière viticole.

L’appellation d’origine, pour être protégée, ne doit pas être une appellation générique ni être tombée dans le domaine public. (L’« eau de Javel », les « andouillettes d’Arras » ne sont pas protégées ; mais le sera, par contre, l’appellation d’un vin.) Elle doit, par ailleurs, être conforme à l’origine géographique du produit ou à des usages locaux relatifs à la fabrication.

Aux termes de la loi du 6 juillet 1966, toute personne prétendant que l’usage d’une appellation relative à un produit naturel ou fabriqué a été faite à son préjudice et contrairement à 1 origine de ce produit pourra faire interdire l’usage de cette appellation et disposera d’une action en justice à cet effet. Toute indication apposée sur les produits ou leur emballage pouvant tromper sur leur origine pourra être interdite. Les tribunaux judiciaires ont le pouvoir d’apprécier, cas par cas, l’existence de l’appellation protégée. Par ailleurs, des condamnations pourront être prononcées contre les auteurs d’infractions. Des peines d’emprisonnement d’une durée de trois mois à un an et des amendes peuvent être prononcées à l’encontre de ceux qui ont sciemment fait apparaître, sur des produits destinés à la vente, des appellations inexactes, ou de ceux qui ont mis en vente des produits recouverts de ces appellations qu’ils savaient inexactes.

En ce qui concerne les produits vinicoles, le ministère de l’Agriculture enregistre et publie les déclarations des récoltants voulant donner à leur production une appellation d’origine. La loi du 12 décembre 1973 dispose que les vins protégés seront ceux qui auront obtenu l’appellation d’origine contrôlée et les vins délimités de qualité supérieure. (La loi supprime l’ancienne catégorie des vins d’appellation d’origine simple.) Les vins de pays peuvent, dans certaines conditions, être classés parmi les vins d’appellation d’origine contrôlée ou parmi les vins délimités de qualité supérieure.

La commercialisation de ces derniers ne peut avoir lieu avant le 1er décembre qui suit la récolte. Après cette date, elle s’effectue librement, sous réserve de certaines limitations de quantités. Les vins d’appellation d’origine contrôlée sont réglementés par l’Institut national des appellations d’origine (I. N. A. O.). Ce dernier a pour mission de déterminer les conditions de production de ces vins (aires de production, rendements à l’hectare, etc.). Le gouvernement rend obligatoires les avis de l’Institut par décrets publiés au Journal officiel.

J. L.

appendice vermiculaire ou appendice iléo-cæcal

Diverticule court (de 5 à 10 cm) et mince du gros intestin. Il est implanté sur la paroi postéro-interne du cæcum, à 2 ou 3 cm au-dessous de l’angle iléo-cæcal, d’où le nom qui lui est fréquemment donné d’appendice iléo-cæcal.



Introduction

En sa situation habituelle (70 p. 100 des cas), l’appendice est couché dans la fosse iliaque interne droite. Cette situation se projette en avant, sur la paroi abdominale antérieure, au milieu de la ligne qui joint l’ombilic à l’épine iliaque antérosupérieure (point de McBurney). Le cæcum étant mobile, habituellement l’appendice suit ses mouvements et peut se trouver en position haute (sous-hépatique), basse (pelvienne), interne, mésocœliaque ou encore externe et postérieure (rétrocæcale).

L’appendice est relié à la jonction iléo-cæcale (entre intestin grêle et gros intestin) par un méso (repli du péritoine) triangulaire, dont la base est iléale et le sommet à la pointe appendiculaire. Ce méso contient l’artère appendiculaire. Il peut être large ou étroit ; dans ce dernier cas, l’appendice est très mobile et sa torsion possible ; on a vu dans cette torsion avec striction vasculaire la cause de certaines appendicites (Paul Aboulker et P. Gauthier-Villars). À la base du méso se trouve une petite artère récurrente iléale, qu’on respecte au cours de l’appendicectomie.

L’appendice est un viscère creux ; il comporte une tunique externe séreuse, une paroi musculaire, un revêtement interne muqueux du type iléal. Son tissu lymphoïde très riche présente des follicules clos, où siégerait initialement l’infection dans l’appendice.

La lumière étroite est exposée à l’obstruction par un corps étranger : calcul stercoral ou noyau de fruit dégluti. C’est là une cause fréquente d’appendicite, et la perforation appendiculaire se produira au niveau d’un tel corps étranger.

L’inflammation de l’appendice iléo-cæcal constitue l’appendicite, extrêmement fréquente, comportant encore un risque mortel faute d’une intervention chirurgicale faite en temps voulu.


Appendicite aiguë

Individualisée par McBurney en 1889, l’inflammation aiguë de l’appendice peut s’observer à tous les âges de la vie. Rare chez le nourrisson, fréquente chez l’enfant et l’adulte jeune, elle s’observe parfois après soixante ans.

Les germes atteignent l’appendice par voie intestinale ou sanguine. Tous les germes, aérobies ou anaérobies, sont susceptibles de donner naissance à l’appendicite, isolés ou en association. Les plus fréquents sont le colibacille et le streptocoque.

Des causes adjuvantes locales ne sont pas négligeables : corps étrangers obstruant la lumière (noyaux, débris d’os, parasites intestinaux, ou plus simplement le calcul stercoral) ; coudures ou plicatures de l’organe ; volvulus appendiculaires. L’oblitération de la lumière de l’organe crée une cavité close favorable au développement de l’infection (Georges Dieulafoy).

L’organe constitue, même non obstrué, une cavité borgne, où la stagnation de liquide septique peut plus qu’ailleurs favoriser l’infection (Paul Reclus). Il en est de même du diverticule de Meckel (situé en amont, sur l’intestin grêle).

Enfin, l’abondance du tissu lymphoïde (on a même parlé d’amygdale abdominale [Robert Bland-Sutton]) favorise certainement la localisation de l’infection.