Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

anticyclone (suite)

Les anticyclones et le temps


Anticyclones et vents généraux

Les anticyclones polaires, relayés en hiver, dans l’hémisphère Nord, par de puissants anticyclones continentaux, projettent vers de plus basses latitudes des vents froids ou frais. Ceux-ci affrontent sur le front polaire les flux émis par les anticyclones chauds. Or, c’est le front polaire qui régit le temps des latitudes tempérées. Les cellules subtropicales émettent par ailleurs les alizés qui dominent les temps tropicaux et les temps équatoriaux (grâce au front intertropical de convergence).


Les temps dans les calmes anticycloniques

Le lent mouvement de subsidence réalisé au cœur des anticyclones aboutit à une stabilité atmosphérique (signalée par l’inversion thermique caractéristique) qui impose généralement un temps très dégagé. Sous certaines conditions apparaît un système de nuages stratiformes au niveau de l’inversion (brouillards de surface quand celle-ci commence au niveau du sol, comme c’est le cas au-dessus d’un substratum froid). Le temps au cœur d’un anticyclone est donc normalement beau, calme, ensoleillé de jour, étoile la nuit et accompagné d’une grande inhibition pluviométrique.

Des nuances interviennent cependant, dans l’humidité tout d’abord. Si les anticyclones continentaux réalisés sur place (Amérique du Nord et Sibérie) imposent un temps sec et clair, les hautes pressions d’origine océanique, ayant glissé sur le continent, comme ce peut être le cas en Europe occidentale, suscitent ou bien un ciel dégagé ou bien un temps nébuleux (ici, grâce à l’humidité puisée antérieurement sur mer). D’un autre point de vue, si les anticyclones chauds et épais éliminent normalement la couverture nuageuse, les hautes pressions pelliculaires peuvent en être accompagnées. Celle-ci est suscitée par la présence de la dépression d’altitude, bien qu’une advection chaude surplombant un coussin d’air froid doive logiquement établir une stratification stabilisante. Les nuances de température se présentent également. Les anticyclones thermiques accompagnent nécessairement le froid dont ils résultent, qu’ils accentuent par le rayonnement nocturne. Les anticyclones subtropicaux, réalisés en air chaud, aggravent cette chaleur du fait d’une localisation méridionale, qui accroît l’intensité de la radiation solaire, favorisée par ailleurs par la limpidité au sein des hautes pressions. Il en résulte sur terre les déserts chauds (Sahara, Arabie, etc.). En été, la radiation leur apporte tellement de calories que l’échauffement y provoque des dépressions thermiques de surface, avec report des hautes pressions dynamiques en altitude, cela bien qu’en général, par la limpidité de l’air, le rayonnement nocturne puisse y abaisser les températures jusqu’à 0 °C.

Ces réactions différentielles, corrélatives de structures et d’implantations latitudinales diverses, se retrouvent en une même région, au rythme des saisons. Les anticyclones thermiques d’hiver apportent sur la Scandinavie, la Finlande, la Pologne, le nord des Balkans et l’ouest du continent européen des temps calmes, secs et froids. En été, les aires anticyclonales, coiffées par de hautes pressions d’altitude, imposent à l’Europe des temps encore secs, mais, cette fois, chauds, voire torrides.


Les temps à la périphérie des anticyclones (fig. 6)

Ils dépendent d’abord de la subsidence. Celle-ci étant maximale sur les lisières orientales des anticyclones (subtropicaux par exemple), c’est là que les climats sont les plus secs (Sahara occidental et Canaries par rapport aux hautes pressions des Açores, Californie par rapport à la cellule des Hawaii). L’assèchement est accentué par l’action conjointe des courants marins froids stabilisants (ici, courants des Canaries et de Californie). Des dispositions en tout point identiques expliquent l’aridité de façade au Pérou, au Chili, dans le Sud-Ouest africain (Namibie) et en Angola. La subsidence est minimale sur les bords occidentaux des anticyclones. De ce côté apparaissent les temps humides, surtout si, de surcroît, entrent en jeu les courants océaniques chauds. Il en est ainsi de la façade atlantique des États-Unis et de l’est de l’Asie en été. C’est alors qu’interviennent les bords occidentaux des cellules océaniques subtropicales, ainsi que le Gulf Stream et le Kuro-shio. Car, en hiver, ce sont les lisières orientales sèches des hautes pressions continentales qui s’imposent à ces régions.

Les temps à la périphérie des anticyclones résultent aussi du sens de rotation des vents. L’air froid (et sec) des hautes latitudes s’écoule, dans les deux hémisphères, sur le bord oriental des hautes pressions, tandis que leur bord occidental dirige les flux chauds (et humides) issus des basses latitudes. Ainsi, les centres d’action hivernaux d’Amérique du Nord et de Sibérie insufflent-ils sur leurs lisières orientales des masses d’air froides (et sèches) sur l’est du Canada et des États-Unis, la Mandchourie, la Corée, la Chine et le Japon. Lorsqu’en été ces modalités ont disparu, ce sont les branches remontantes de la circulation alizéenne, situées à l’ouest des cellules de l’Atlantique et du Pacifique Nord, qui transportent sur ces mêmes régions l’air chaud (et humide) d’origine tropicale. À la vérité, ces advections se combinent aux effets de subsidence pour imposer, toutes choses égales, la sécheresse et le froid à l’est des centres de hautes pressions, et la chaleur et l’humidité à l’ouest.

$$$(L’illustration cartographique est réalisée d’après les maquettes de l’auteur.)

P. P.

➙ Circulation / Climat / Cyclone / Jet-stream / Vent.

 V. climat.

antifriction

Matériau dont les propriétés spécifiques lui permettent de diminuer le frottement d’organes mécaniques en mouvement. (Cette dénomination s’applique plus couramment à des alliages dits antifrictions.)