Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

Mamelouks (suite)

Cet événement malencontreux allait accentuer la décadence de l’Égypte. En 1501, un sultan âgé montait sur le trône, Qānṣūh. Il essaya de détruire la puissance portugaise en Inde, mais en 1509, à Diu, les Portugais écrasèrent la flotte égyptienne. Les Mamelouks s’étant mêlés imprudemment des querelles successorales qui partageaient l’Empire ottoman, le Sultan de Turquie, Selim Ier, pénétra en Syrie et battit les Égyptiens à Alep au cours d’un combat où le sultan Qānṣūh trouva le mort (1516). Enfin, après une bataille livrée à Raidānīya, sous les murs du Caire, les Ottomans s’emparèrent de l’Égypte et pendirent le dernier souverain mamelouk récemment intronisé, Tūmānbay, le 12 avril 1517.

Si cette victoire marquait la fin du sultanat mamelouk d’Égypte, le pouvoir des chefs mamelouks, lui, allait persister durant encore trois siècles. En tant que chefs locaux ou gouverneurs de provinces, les anciens maîtres de l’Égypte gardèrent le pouvoir réel et effacèrent bientôt l’autorité, devenue purement nominale, des pachas nommés par la Sublime Porte. Dès le xviiie s., les Mamelouks régnaient pratiquement de nouveau sur l’Égypte.

Ils furent vaincus aux Pyramides (1798) par Bonaparte ; l’occupation française sapa leur pouvoir et, lorsqu’ils voulurent s’opposer à Méhémet-Ali*, nommé vice-roi par le Sultan d’Istanbul, ils échouèrent. Mais Méhémet-Ali, sachant qu’ils voulaient le renverser, attira leurs chefs dans un guet-apens et les fit massacrer en 1811, mettant un point final à la domination des Mamelouks, qui régnaient sur l’Égypte depuis près de six siècles.

P. R. et P. P.

➙ Égypte.

 El-Makrizi, Histoire des sultans mamelouks de l’Égypte (Geuthner, 1837-1845 ; 2 vol.). / W. Muir, The Mameluk or Slave Dynasty of Egypt, 1260-1517 AD (Londres, 1896). / W. Gaudefroy-Demombynes, la Syrie à l’époque des Mamelouks d’après les auteurs arabes (Geuthner, 1923).

Mammifères

Classe d’animaux vertébrés.



Généralités

Ces animaux sont caractérisés par :
— une peau élastique, souple, couverte de poils, pourvue de nombreuses glandes sudoripares et sébacées ;
— une température interne constante (homéothermie*) ;
— des glandes mammaires paires, placées sur la face ventrale du corps ;
— quatre membres, placés parallèlement au plan sagittal : deux thoraciques et deux abdominaux ou pelviens, munis de doigts dont le nombre fondamental est cinq ;
— une boîte crânienne d’une grande capacité, le crâne s’articulant avec la première vertèbre cervicale, l’atlas, à l’aide de deux condyles occipitaux ;
— des dents de trois types différents : incisives, canines et dents jugales (prémolaires et molaires), pour saisir, couper et broyer leurs aliments ; deux dentures se succédant pendant la vie de l’animal : la première, dite « lactéale » ; la deuxième, de remplacement, dite « permanente » ;
— une colonne vertébrale se prolongeant au-delà du corps, en forme de queue de longueur variable ;
— un thorax séparé de l’abdomen par une membrane musculaire : le diaphragme ;
— une respiration s’effectuant par des poumons ;
— un cœur divisé en quatre compartiments : deux ventricules et deux oreillettes ;
— un développement vivipare des embryons, qui s’effectue jusqu’à la naissance à l’intérieur des voies génitales de la mère.


La peau et les poils

La peau* des Mammifères est souple et d’épaisseur variable. Elle est formée de deux couches superposées : une profonde, le derme, formée de tissu conjonctivo-élastique parfois infiltré de graisse, dont l’épaisseur est variable (pannicule adipeux des Porcs [lard] et des animaux marins) ; une couche superficielle, l’épiderme, avec en sa profondeur une zone muqueuse (de Malpighi) de cellules actives élaborant la couche de surface, dite « zone cornée », ainsi que les productions cornées que sont les poils, les griffes, les ongles, les sabots, parfois des écailles (comme la carapace dorsale des Pangolins, les écailles de la queue des Castors et des Rats) ou des piquants (Hérissons, Porcs-épics et Insectivores malgaches).

Le poil est une tige cornée dont la partie inférieure est implantée dans un follicule pileux, poche épidermique profondément enfouie dans le derme. On y distingue la pulpe, la cuticule et l’écorce. Il est coloré par des dépôts de substances variées.

Le pelage est formée de deux sortes de poils : les jarres, poils raides du pelage d’été des animaux des pays tempérés et chauds ; le duvet, ensemble de poils particulièrement fins et abondants en hiver sur les animaux des pays froids. Les poils peuvent être abondants (Ours et tous les animaux des régions polaires). Ils peuvent être ras chez les animaux des pays chauds et secs (Zèbres, Antilopes) ; laineux chez, le Mouton, soyeux chez les Lamas, veloutés chez les Taupes ; rares chez les Hippopotames, Rhinocéros, Éléphants, ils sont absents chez les Cétacés.

La coloration des Mammifères varie du beige très clair au marron foncé (bai ou brun foncé). Cette couleur peut avoir des alternances claires et sombres : Zèbres, Tigres, Panthères, Girafes, Lycaons. La coloration est variable avec l’âge : les Porcins et les Tapirs naissent rayés, mais les adultes ont une teinte uniforme. Elle varie selon les saisons : l’Hermine, rousse en été devient blanche en hiver. Elle diffère aussi avec le sexe : l’Antilope cervicapre mâle de l’Inde a un pelage marron très sombre, la femelle est de couleur fauve sable (c’est un caractère sexuel secondaire). La coloration varie enfin suivant les milieux où vivent les animaux. Tous les animaux des déserts sont fauve très clair : Fennecs, Gerboises, Mériones, Antilopes Oryx, Antilopes Addax. Dans les régions équatoriales chaudes, humides et sombres, on trouve des animaux qui ont des teintes vives opposées : Cynocéphales mandrills, Chevrotains aquatiques, Okapis (Giraffidés). Les régions arctiques ont des animaux totalement blancs, surtout en hiver : Ours blancs, Renards, Rennes, Lemmings, Lièvres.