Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
M

maçonnerie (suite)

Mise en œuvre de la pierre de taille

Chaque pierre doit avoir, si possible, une longueur de parement égale au moins au double de sa hauteur. Elle doit être taillée et posée de manière que les efforts soient normaux à son lit de carrière. La pose est faite, autant que possible, à bain de mortier, et la couche de mortier déposée sur le lit inférieur ainsi que sur les joints latéraux doit avoir une épaisseur de 2 cm. La pierre est ensuite posée et tassée à coups de masse de bois de manière que les épaisseurs de mortier soient réduites à 1 cm. Toute pierre écornée ou épaufrée doit être remplacée.

On effectue souvent la pose des pierres sur cales, qui sont enlevées aussitôt après la pose.


Mise en œuvre des brigues ou des pierres artificielles

Avant la pose, les briques sont trempées à la main dans un seau d’eau, et les pierres artificielles sont humectées. On les fait glisser dans le mortier en les pressant fortement et on les pose en long et en large. Les joints doivent être en découpe, d’une assise à l’autre, d’au moins 5 cm. Leur largeur est de 1 cm au plus. Les briques mises en parement sont choisies parmi les meilleures (non poreuses et de bonne forme).


Mise en œuvre des blocs artificiels

Les blocs sont en général de grande dimension et souvent construits sur place.

• S’il s’agit de blocs en béton, le béton est versé à l’intérieur de coffrages solides pour ne pas se déformer par poussée latérale. Le béton est souvent serré par vibration ou par pervibration en insistant dans les angles. On décoffre après durcissement suffisant, et chaque face vue doit présenter un parement parfaitement plan. La mise en place et la compression du béton de chaque bloc doivent être poursuivies sans interruption jusqu’à leur achèvement, et le délai nécessaire pour le décoffrage (quelques jours) court dès ce moment.

• S’il s’agit de blocs en maçonnerie, on choisit pour la première assise ceux qui sont les plus beaux et les mieux « gisants ». Ceux-ci sont taillés au marteau, de manière que l’on puisse réduire à 2 cm l’épaisseur des joints. Les arêtes et les angles sont exécutés avec des moellons de choix, gros et réguliers, avec des faces recoupées au marteau.

Les blocs étant terminés, il faut attendre un certain temps avant de les mettre en place. Cette opération exige des moyens de levage, de transport et de placement correct. Les blocs peuvent être soit arrimés, soit simplement posés.


Finition

Lorsque le parement ne doit pas être rejointoyé, les joints sont soigneusement garnis avec le mortier de pose, et le mortier refluant est relevé et lissé à la truelle. Le nettoiement se réduit à l’élimination des bavures de mortier. Le ragréement consiste à tailler sur place les saillies et irrégularités dues à l’imperfection de la préparation ou de la pose. Lorsque le parement doit être rejointoyé, on refouille les joints, avant la prise du mortier, sur 3 cm de profondeur, puis on mouille ; on applique ensuite dans les joints un mortier un peu ferme qu’on serre fortement. Quand le mortier a rendu son eau et a pris une certaine résistance, on le refoule et on le lisse au fer à plusieurs reprises, jusqu’à ce que le retrait ne donne plus de gerçures. Les surfaces de rejointoiement sont en retrait de 1 cm sur le plan des arêtes de moellons et de 0,5 cm sur les parements de pierres de taille ou de briques.


Maçonneries à pierres sèches

Les moellons sont posés en contact par leur plus grande face, assemblés au marteau et serrés les uns contre les autres au moyen d’éclats de pierre chassés au marteau dans les vides et les joints, mais on ne place aucun éclat dans les joints des parements vus ; ces joints ne doivent pas avoir plus de 3 cm d’épaisseur.

M. D.

➙ Brique / Construction / Pierres à bâtir / Préfabrication.

 M. Jacobson, Techniques des travaux (Béranger, 1955-1963 ; 3 vol.). / P. Galabru, Traité de procédés généraux de construction (Eyrolles, 1963 ; 3 vol.).

macromolécule

Molécule formée par l’enchaînement — par liens de covalence, suivant une ou plusieurs directions de l’espace — d’un nombre variable et important d’atomes, ceux-ci constitués en « motifs » élémentaires reproduits un grand nombre de fois dans la molécule.


Une macromolécule diffère donc d’une molécule ordinaire par l’ensemble des caractères suivants :
a) la présence d’un grand nombre d’atomes : la molécule HCl de chlorure d’hydrogène comporte 2 atomes, alors qu’une macromolécule de cellulose du coton peut en renfermer plus de 40 000 ; donc les dimensions d’une macromolécule et la masse molaire sont beaucoup plus grandes que celles de la molécule ordinaire ;
b) la variabilité aléatoire du nombre des atomes d’une macromolécule, pour une espèce chimique donnée, alors qu’une molécule ordinaire reste identique à elle-même quelle que soit son origine ; il en résulte en particulier que la masse molaire d’une espèce chimique macromoléculaire a le caractère d’une valeur moyenne ;
c) la présence dans une macromolécule d’un motif, groupement constitué, suivant une structure déterminée, d’un petit nombre d’atomes, et répété un grand nombre de fois ; il en est ainsi pour les macromolécules synthétisées par polymérisation ou polycondensation à partir des molécules ordinaires, mais aussi pour les macromolécules d’origine naturelle : ainsi la cellulose (C6H10O5)n peut être considérée comme résultant de la polycondensation du glucose C6H12O6 avec perte d’eau ; le caoutchouc naturel est un polymère de l’isoprène

Par contre, molécules ordinaires et macromolécules ont en commun la nature covalente de toutes les liaisons entre atomes : on peut considérer un cristal (atomique) de diamant comme une macromolécule, alors qu’un cristal (moléculaire) d’iode n’en est pas une, car les molécules ordinaires I2 rangées dans le cristal y sont unies par des liaisons du type Van der Waals (v. liaison chimique et structure chimique).

Une macromolécule est, globalement, électriquement neutre, mais il existe aussi des macroions, présentant les caractères d’une macromolécule et possédant une charge, positive (macrocation) ou négative (macroanion) ; ainsi sont par exemple des silicates* et silicoaluminates.