Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
L

Louis XVIII (suite)

 F. Guizot, Mémoires pour servir à l’histoire de mon temps (Levy, 1858-1867 ; 8 vol.). / P. de La Gorce, Restauration, Louis XVIII (Plon, 1926 ; nouv. éd., Rencontre, Lausanne, 1968). / J. Bertaut, la Vie aventureuse de Louis XVIII (Lardanchet, Lyon, 1949). / G. de Bertier de Sauvigny, la Restauration (Flammarion, 1955). / R. de Castries, Louis XVIII, portrait d’un roi (Hachette, 1969).

Louis Ier le Grand

(Visegrád 1326 - Nagyszombat 1382), roi de Hongrie (1342-1382) et de Pologne (1370-1382).


Louis, fils de Charles Ier Robert de Hongrie (1291-1342) et d’Élisabeth de Pologne (v. 1300-1380), appartenait à la famille des Anjou qui obtint la couronne de Hongrie après de longues luttes. Son père combattit toute sa vie les seigneurs hongrois ; lui-même réussit à gouverner sans les états (la Diète) et avec le concours de fonctionnaires nommés par lui.

La noblesse se constitua en corps militaires soumis au roi, tandis que les magnats, les plus riches seigneurs, se distinguaient dès lors de tous les autres nobles. Louis Ier, dans le souci de renforcer cette aristocratie militaire, autorisa la création de majorats inaliénables en limitant la liberté des successions. Il acquit ainsi un pouvoir politique quasi absolu : le rétablissement des finances, les armées nombreuses qu’il leva sur ses terres ou sur celles de ses vassaux lui ont permis de réaliser ses ambitions militaires et dynastiques.

Cette puissance n’était que la conséquence de la prospérité du pays. Malgré les destructions causées par l’invasion mongole, la population, au début du xive s., égalait de nouveau celle de l’époque précédente et cela grâce, principalement, aux immigrants allemands, moraves et polonais qui colonisaient le nord du pays.

En outre, la grande peste des années 1347-1350, au début du règne de Louis le Grand, si fatale à l’Europe occidentale, épargna relativement la Hongrie et y fut beaucoup moins meurtrière. Dans ce pays sans ports maritimes d’importance, les risques d’épidémies étaient plus restreints. Les famines, qui multiplaient les effets mortels de l’épidémie, y étaient peu considérables, car les ressources complémentaires de l’élevage, de l’agriculture et de la pêche les palliaient aisément.

Dans le domaine démographique, on assista donc à partir du règne de Louis Ier à une nouvelle répartition de la population caractérisée par l’augmentation des bourgs aux dépens des petits villages, ce qui marqua bien la vocation agraire du pays avec la prépondérance sociale de la noblesse terrienne et la quasi-absence d’une classe bourgeoise en raison du peu de développement de la population urbaine.

Louis Ier allait pouvoir réaliser ses desseins et réunir à Buda une cour brillante, dont le prestige rayonna sur toute l’Europe centrale et qui répandit la culture latine au détriment de l’influence germanique.

Après avoir soumis une révolte en Transylvanie, il alla secourir en 1344 le roi de Pologne. Casimir III*, son oncle, attaqué par le roi de Bohême, Jean l’Aveugle ; il battit ensuite les Tatares, entrés en Transylvanie, puis il défendit le port de Zara (auj. Zadar) contre Venise.

Il entreprit une grande expédition en 1347 contre la reine Jeanne de Naples, qu’il accusait d’avoir fait assassiner son frère André en 1345. Il fit peindre sur un étendard noir l’image de ce dernier frappé par ses meurtriers, s’empara de Naples et chassa Jeanne, mais ne put se maintenir dans la ville à cause d’une épidémie de peste. Il fit une seconde descente en Italie en 1350, mais, abandonné par le roi de France, son cousin, et par le pape Clément VI, il ne put pas en obtenir plus de succès.

C’est surtout en Pologne et dans les Balkans qu’il obtint des résultats durables. Le roi Casimir III, frère de sa mère, qu’il avait aidé au début de son règne, fut encore son obligé en 1355, lorsqu’il battit ses ennemis, les Lituaniens. Aussi, à la mort de Casimir en 1370, Louis devint roi de Pologne. Toutefois, il s’intéressa peu à ce royaume, où il laissa gouverner sa mère, l’incapable Élisabeth. Dans les Balkans, au cours de luttes contre Venise (1348, 1356-1358, 1378-1381), il s’empara peu à peu de toute la Dalmatie et força Venise à lui payer un tribut.

Lorsqu’il mourut à Nagyszombat le 10 septembre 1382, il laissait un vaste royaume qui s’étendait de la Vistule à l’Adriatique. Mais, comme il n’avait eu que deux filles, la Pologne et la Hongrie, unies un moment sous son sceptre, se séparèrent à sa mort. Hedwige, devenue reine de Pologne, apporta par mariage ce royaume à Jagellon de Lituanie, devenu Ladislas II, et Marie, reine de Hongrie, épousa en 1387 Sigismond de Luxembourg (frère de l’empereur Venceslas de Bohême), qui fut lui-même empereur de 1433 à 1437.

P. P. et P. R.

➙ Hongrie / Pologne.

 A. Pór, Louis le Grand (en hongrois, Budapest, 1892). / I. Miskolczy, la Hongrie à l’époque des Anjou (en hongrois, Budapest, 1923).

Louisiane

En angl. Louisiana, État américain, riverain du golfe du Mexique ; 125 674 km2 ; 3 643 000 hab. Capit. Baton Rouge.



La géographie

La Louisiane, petite partie de l’ancienne colonie du même nom, a conservé de ses origines françaises des traits particuliers qui se manifestent dans la législation, la toponymie et la langue. Les descendants des créoles et des Acadiens représentent encore presque un quart de la population, groupé surtout dans le sud.

Le climat est de type subtropical : hivers doux (12,5 °C de moyenne et 7,1 °C de minimum moyen en janvier) ; étés très chauds (27,8 °C de moyenne et 32,7 °C de maximum moyen en juillet) ; précipitations abondantes (1 370 mm à La Nouvelle-Orléans), tombant surtout de mars à septembre, avec un maximum en juillet.

Ce climat explique l’exubérance de la végétation (gommier tupelo, cyprès subtropicaux comme Taxodium distichum, épiphytes), surtout dans les plaines fluviales et les terres marécageuses du delta du Mississippi drainées par les bayous (chenaux mi-naturels, mi-artificiels bordés de levées). Les zones amphibies constituent l’habitat d’une faune très riche en reptiles, en batraciens, en oiseaux indigènes ou migrateurs et en animaux à fourrure.

Sur les niveaux plus élevés de la plaine côtière du golfe du Mexique, qui forment le reste de l’État, les sols grossiers portent des forêts de pin ou de pin et de chêne, tandis qu’une prairie naturelle s’étend sur les sols argileux proches du littoral dans le Sud-Ouest.