Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Antarctique (suite)

Les revendications territoriales

Cette période de l’avant-guerre, marquée par des recherches multiples, est en même temps caractérisée par les revendications territoriales des nations intéressées, qui réclament chacune une part du gâteau antarctique, dont l’intérêt stratégique se dévoile, et qui renferme peut-être de grandes richesses minérales. Ainsi, en 1934, une conférence internationale entérine le partage du continent entre la Grande-Bretagne, qui s’attribue le secteur situé de part et d’autre de la mer de Ross, puis, en allant vers l’est, la Norvège, l’Australie, dont l’immense secteur est interrompu par la modeste tranche française (terre Adélie), la Nouvelle-Zélande et, après un secteur non attribué, le Chili et l’Argentine. Mais des conflits surgissent déjà, ces deux derniers pays revendiquant en partie le même secteur, autour de la péninsule Antarctique, elle-même réclamée par Londres...

Au demeurant, ni les États-Unis ni l’U. R. S. S. n’ont reconnu ces prétentions, et le traité de Washington (1er déc. 1959), signé par douze nations, a décrété la démilitarisation totale de l’Antarctique et la suspension des litiges. C’est le premier accord international qui consacre une partie du globe à des activités purement pacifiques.


Les derniers secrets de l’Antarctique

L’après-guerre est marqué d’abord, en 1946-1947, par une gigantesque expédition américaine, dirigée par Byrd : l’opération « High Jump » utilise douze navires et quinze avions ; une surface de 900 000 km2 est photographiée ou cartographiée, et 8 000 km de côtes sont étudiés ; une région libre de glaces est découverte près des côtes de la Reine-Mary. Puis les Français réapparaissent dans l’Antarctique, à l’initiative des Expéditions polaires, organisme créé en 1947 par Paul-Émile Victor. En 1948, un navire armé par la marine nationale, le Commandant-Charcot, est envoyé en terre Adélie, mais ne peut atteindre le rivage. L’expédition suivante, partie en 1949, permet d’établir la base de Port-Martin (1950). De là, des raids sont menés vers l’intérieur avec des engins à moteur (« weasels ») et des traîneaux à chiens. Les observations de tous ordres se multiplient, mais la station de Port-Martin est en partie détruite par un incendie, en janvier 1952, et l’on doit s’installer sur l’île des Pétrels, dans l’archipel de Pointe-Géologie. Pour l’année géophysique internationale de 1957-1958, la base de l’île des Pétrels, baptisée Dumont-d’Urville, est considérablement développée. Ses bâtiments sur pilotis, formés de panneaux en matière plastique, en font l’une des stations les plus modernes du continent. Une autre base est établie à 320 km de la côte, la station Charcot. Mais les autres nations ont également fait des efforts considérables pour achever la découverte d’une partie de la terre qui, au milieu de ce siècle, comptait encore de très grands secteurs jamais reconnus. Ainsi, entre 1957 et 1963, les Américains parcourent plus de 20 000 km à travers l’Antarctique et établissent en 1958 six bases, dont une grande station au pôle même, où l’amiral George Dufek avait atterri le 31 octobre 1956, premier visiteur de cette région depuis Scott. L’Année géophysique donne également l’occasion à l’U. R. S. S. de construire dix bases, dont une au pôle magnétique et une autre au « pôle d’inaccessibilité », tandis que les Anglais aménagent des stations en bordure de la mer de Weddell. De plus, en 1958, leurs équipes, dirigées par le Dr Fuchs et par le vainqueur de l’Everest, le Néo-Zélandais Edmund Hillary, effectuent avec des engins à moteur la première traversée terrestre du continent, en passant par le pôle. Sept autres nations participent aux recherches effectuées à l’occasion de cette période 1957-1958, qui, avec le développement de la coopération internationale sur une grande échelle, marque la fin de la découverte proprement dite et, le départ de l’étude scientifique généralisée du « continent blanc ».

S. L.

 G. Rouvier, la Conquête des pôles (A. Lemerre, 1922). / E. L. Elias, les Explorations polaires (Payot, 1930). / Ö. Olsen, la Conquête de la Terre (trad. du norvégien, Payot, 1933-1937 ; 6 vol.). / R. Vercel, À l’assaut des pôles (A. Michel, 1938). / H. Bidou, la Conquête des pôles (Gallimard, 1940). / R. de La Croix, les Conquérants de l’Antarctique (A. Fayard, 1956). / L. H. Parias (sous la dir. de), Histoire universelle des explorations (Nouvelle Librairie de France, 1956 ; 4 vol.). / A. Migot, la Découverte de l’Antarctique (Éd. du Soleil levant, Namur, 1957). / E. Peisson, la Route du pôle Sud (Grasset, 1957). / Les Explorations au xxe siècle (Larousse, 1960). / P.-E. Victor, l’Homme à la conquête des Pôles (Plon, 1963) ; Pôle nord, Pôle sud (Hachette, 1966).

antenne

Tout dispositif permettant l’émission ou la réception à distance des ondes électromagnétiques, indépendamment des appareils émetteurs ou récepteurs proprement dits.


Bien que Heinrich Hertz (1857-1894) et Édouard Branly (1844-1940) eussent constaté que la portée des ondes émises par la bobine de Heinrich Daniel Ruhmkorff (1803-1877) était accrue quand on montait une tige métallique verticale sur l’une des boules de l’éclateur, la première réalisation d’une antenne est due (en 1895) au physicien russe Aleksandr Popov (1859-1906). Elle lui permettait d’enregistrer à distance les ondes électromagnétiques émises au cours des orages. Au début de 1896, il réussit à transmettre un radiotélégramme à 250 m de distance. L’évolution des antennes peut être divisée en trois périodes, de 1895 à 1920, de 1920 à 1935 et de 1935 à nos jours, chaque période correspondant à des utilisations de fréquences de plus en plus élevées. Au début, on pensait que la portée était d’autant plus grande que la puissance était plus importante, que la longueur de l’onde émise était plus grande et la hauteur de l’antenne au-dessus du sol plus élevée. Les deux premières conditions étaient évidentes à l’époque, conduisant néanmoins pour la seconde à utiliser des antennes de grandes dimensions (ce qui restreignait l’encombrement des systèmes d’accord). Quant à la troisième, elle résulte du fait que la hauteur effective d’une antenne est toujours inférieure à la hauteur réelle. Cette hauteur effective est définie comme la hauteur de la moyenne géométrique des capacités réparties, pratiquement comprise entre la moitié et les deux tiers de la hauteur réelle. Mathématiquement, pour une antenne unifilaire quart-d’onde ou demi-onde, la hauteur effective est donnée par la formule où H est la hauteur réelle. Aussi les premiers pylônes étaient-ils très élevés : plusieurs dizaines de mètres à l’émission.