Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
A

Anouilh (Jean) (suite)

 H. Gignoux, Jean Anouilh (Temps présent, 1946). / S. Radine, Anouilh, Lenormand, Salacrou (Trois Collines, 1951). / E. O. Marsh, Jean Anouilh, Poet of Pierrot and Pantaloon (Londres, 1953). / L. C. Pronko, The World of Jean Anouilh (Berkeley, 1961). / P. Vandromme, Jean Anouilh, un auteur et ses personnages (La Table ronde, 1965). / P. Ginestier, Jean Anouilh (Seghers, 1969).

Anoures

Ordre de Vertébrés Amphibiens* que caractérisent leur corps massif et dépourvu de queue, leurs membres postérieurs allongés et adaptés au saut, et leur stade larvaire aquatique (têtard) très différent de l’adulte.



Morphologie

Les Anoures ont un squelette crânien simple, par suite de disparition ou de fusion d’os. L’oreille moyenne renferme une columelle osseuse. La colonne vertébrale comporte 8 à 10 vertèbres, dont une seule vertèbre sacrée, sur laquelle s’articule un os composite, l’urostyle, formé par les vertèbres postérieures. Les vertèbres ont des formes variées, soit biconcaves (amphicœles), soit concaves antérieurement (procœles) ou postérieurement (opisthocœles). Les côtes sont en nombre restreint (2 à 3 paires) ou nul. La ceinture pectorale présente ventralement deux types de structure : les moitiés droite et gauche se recouvrent dans la disposition arcifère ; elles sont soudées sur la ligne médiane dans la disposition firmisterne.


Classification

On classe les Anoures actuels en dix familles.


Ascaphidés (ou Liopelmidés)

Anoures archaïques, amphicœles, à 2 paires de côtes. La persistance des muscles caudaux et la présence chez le mâle d’un appendice cloacal saillant les font appeler « Grenouilles à queue » (Nouvelle-Zélande et États-Unis).


Pipidés

Anoures totalement aquatiques, sans langue ni paupières, à côtes ankylosées ; firmisternes. Citons les Crapauds de Surinam (Pipa), dont les femelles incubent leurs œufs dans des logettes du tégument dorsal, et les Xénopes d’Afrique, utilisés pour le diagnostic précoce de la grossesse.


Discoglossidés

Anoures opisthocœles, arcifères, à 3 paires de côtes et aux mœurs encore très aquatiques. Citons la Grenouille peinte (Discoglossus) de Méditerranée, les Sonneurs eurasiatiques, au tégument ventral fortement coloré, et le Crapaud accoucheur européen (Alytes), dont le mâle transporte les cordons d’œufs enroulés autour de ses membres postérieurs jusqu’à leur éclosion.


Pélobatidés

Anoures à vertèbres procœles ou à disque intervertébral libre. Pas de côtes ; arcifères. Citons le Crapaud fouisseur, ou Pélobate brun d’Europe, ainsi que des espèces des forêts des Seychelles et de l’Inde.


Bufonidés

Crapauds vrais, procœles, arcifères, généralement dépourvus de dents (sauf les Crapauds-Bœufs, ou Leptodactyles). Répartition très large : citons le genre Bufo en Europe, Nectophryne en Asie, Nectophrynoïde (Crapaud vivipare) en Afrique, ainsi que plusieurs genres australiens et sud-américains.


Brachycéphalidés

Crapauds procœles, firmisternes, vivant en Amérique du Sud, comme le Rhinoderme, dont le mâle incube les œufs dans ses sacs vocaux, et le Phyllobate arboricole.


Hylidés

Rainettes procœles, arcifères, aux doigts comportant une phalange supplémentaire. Les Rainettes sont souvent arboricoles, et toutes tropicales, sauf le genre Hyla, cosmopolite. On appelle Rainettes marsupiales les espèces d’Amérique du Sud qui abritent leur ponte dans une poche située sur le dos. Les Phylloméduses sont aussi des Hylidés.


Ranidés

Grenouilles vraies, à vertèbres antérieures procœles ; firmisternes. Habitent l’Ancien Monde, sauf Rana, qu’on rencontre également en Amérique du Nord. La famille comprend de nombreux genres, parmi lesquels les Grenouilles velues (Astylosternus), à appendices tégumentaires respiratoires. Les espèces françaises sont Rana esculenta, Grenouille verte comestible, et Rana temporaria, Grenouille rousse. La Grenouille agile, Rana dalmatina, est méridionale.


Brévicipitidés

Voisins des Ranidés, mais dépourvus de dents et de l’essentiel de la ceinture scapulaire. Cosmopolites (Asie, Madagascar).


Polypédatidés

Voisins des Ranidés, avec deux phalanges supplémentaires aux doigts. Espèces arboricoles tropicales de l’Ancien Monde.


Reproduction

Les Anoures sont remarquables par la richesse de leurs modes de reproduction. La ponte a généralement lieu en milieu aquatique. La petitesse des œufs, pauvres en vitellus, est liée à l’éclosion précoce, donnant naissance à des larves microphages, capables de se nourrir du plancton animal ou végétal présent dans l’eau des mares, à un stade où elles sont encore incapables de se déplacer. La métamorphose, qui transforme cette larve aquatique et microphage en un adulte terrestre et carnassier, intéresse un grand nombre d’organes, et est souvent catastrophique pour bon nombre d’individus. Les espèces qui pondent en milieu aquatique protègent leurs œufs de la cupidité des prédateurs en les enrobant d’une masse gélatineuse, souvent battue en écume, ou en les émettant sous forme de longs cordons enchevêtrés dans les herbes aquatiques. Les Afrixalus enveloppent leur ponte d’une feuille, qu’ils scellent ensuite. De nombreuses Rainettes construisent au bord de l’eau une sorte d’aquarium en boue, où la ponte est déposée. Le clapotis suffit au renouvellement de l’eau de cette « nursery ». Comme la nourriture ne saurait suffire au développement de ces larves, par suite de l’exiguïté du nid, les œufs pondus sont plus gros et les larves éclosent plus tardivement. Dans les mares temporaires dues aux pluies, les larves se livrent au cannibalisme, ce qui permet à un petit nombre d’entre elles de parvenir à l’état adulte. Dans ce cas, la durée de la vie larvaire est réduite, et la métamorphose peut avoir lieu moins de deux semaines après l’éclosion.

Les Phylloméduses sud-américaines protègent leurs gros œufs en les enveloppant dans une feuille qui surplombe l’eau. La première pluie fait passer les têtards par-dessus bord. Les Pseudophryne australiens pondent leurs œufs dans des nids souterrains, où la pluie peut ne jamais venir ; mais l’œuf est si riche en vitellus que le têtard peut effectuer toute sa croissance larvaire, sans se nourrir, dans le liquide qui résulte de la déliquescence des coques ovulaires.