Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
I

informatique (suite)

Informatique systématique et logique

Elle étudie l’architecture des systèmes informatiques dans lesquels interviennent d’une part des ordinateurs avec leurs unités centrales de traitement, leurs mémoires et leurs organes d’entrée-sortie, d’autre part des lignes de communication constituant des réseaux à travers lesquels ces ordinateurs peuvent être interconnectés et, enfin, des utilisateurs ou opérateurs dont les actions sont directement liées au fonctionnement de l’ensemble du système. La conception interne de l’ordinateur sur le plan des relations logiques entre ses divers composants fait aussi partie de cette branche. Elle comprend la définition des fonctions détaillées que doit pouvoir effectuer l’ordinateur et le schéma général représentant les interdépendances entre toutes ses fonctions, mais cette branche ne s’intéresse pas à la réalisation technologique de ces fonctions.


Informatique physique et technologique

Cette branche de l’informatique s’attache, en revanche, à l’étude et à la réalisation des composants et des sous-ensembles électroniques, électriques ou mécaniques qui entrent dans la réalisation matérielle des ordinateurs et des systèmes informatiques : détermination des composants électroniques et leur assemblage en éléments de commutation logique utilisant des transistors ou des circuits intégrés ; technologies utilisées pour la réalisation des mémoires : circuits intégrés de masse, mémoires à noyaux de ferrite, films minces, techniques d’enregistrements magnétiques sur bandes, sur tambours, sur disques ou sur feuillets avec les dispositifs mécaniques (tête de lecture et électromécanique) y afférents, dispositifs d’entrée de données tels que lecteurs de cartes, lecteurs de bandes magnétiques, claviers, lecteurs de caractères, dispositifs de sortie de résultats tels que perforateurs de cartes, imprimantes, tubes cathodiques de visualisation, organes de réponses vocales et, enfin, matériels de concentration et de transmission de données numériques, multiplexeurs, modems, unités de contrôle.

L’étude des sous-ensembles distincts d’un tel système doit être complétée par une théorie permettant de prévoir la fiabilité du système ainsi réalisé, en partant de la fiabilité de chacun de ses composants.


Informatique méthodologique

Elle se rapporte aux recherches en méthodes de programmation et d’exploitation des ordinateurs et des systèmes informatiques. Un ordinateur — et, a fortiori, un système informatique — est inutilisable pratiquement s’il n’est pas accompagné d’une série de programmes qui en rendent la mise en œuvre accessible à des utilisateurs n’ayant pas à connaître les détails de son architecture et de sa réalisation. Ces programmes constituent le software de base. Ce software groupe le système d’exploitation, ou programme moniteur, des programmes traduisant dans le langage des ordinateurs des instructions fournies dans des langues symboliques d’un niveau plus élevé, programmes appelés assembleurs et compilateurs, et, enfin, une série de programmes d’intérêt général assurant un nombre important de fonctions universelles. Cette branche comprend les recherches portant sur la théorie des langages formels, l’étude des structures de listes, la définition de langages symboliques de programmation tels que algol, cobol, fortran, PL/1, ainsi que l’étude et la réalisation des programmes de traduction de ces langages en langage machine (compilateurs, macro-assembleurs et assembleurs).

Un autre secteur de cette branche concerne les modalités d’exploitation de l’ordinateur. Ce dernier peut, en effet, être exploité de diverses façons. L’utilisateur peut présenter directement et les uns après les autres les travaux qu’il souhaite voir traiter à l’une des entrées de l’ordinateur, attendant la fin d’un travail pour déclencher le démarrage du suivant. Ce mode d’utilisation, qui est le plus ancien, est encore très répandu du fait de sa simplicité. L’utilisateur peut aussi provoquer le démarrage de son travail d’un point éloigné de l’ordinateur grâce à une unité périphérique reliée à celui-ci par une ligne de communication : c’est la téléinformatique. L’utilisateur peut encore demander l’exécution de son travail alors que l’ordinateur est déjà occupé à résoudre d’autres travaux ; une mise en file d’attente avec choix de priorité est alors exigée : c’est la multiprogrammation, qui permet une meilleure utilisation des ressources du système informatique. Enfin, l’ordinateur peut être sollicité par l’occurrence d’un événement extérieur, telle une demande de réservation de place au bureau d’une compagnie aérienne pour laquelle une réponse est exigée dans un temps imposé et court. C’est le fonctionnement en temps réel. Ces divers modes d’exploitation impliquent l’existence d’un programme de gestion de l’ordinateur adapté à chacun de ceux-ci, appelé système d’exploitation. Ce système doit également assurer les communications de l’ordinateur avec les opérateurs qui le servent pour leur indiquer les divers incidents de marche qui jalonnent son exploitation et requièrent leurs interventions. La conception et la réalisation des systèmes d’exploitation des ordinateurs sont un problème d’une extrême complexité et qui met en œuvre des méthodes de réalisation particulièrement évoluées. La méthodologie de réalisation du software fait à l’heure actuelle passer celle-ci du stade artisanal au stade industriel.


Informatique appliquée

Elle pénètre toutes les activités du monde moderne. Historiquement, l’informatique fut d’abord utilisée pour la réalisation de problèmes techniques liés aux secteurs de la défense et de l’aéronautique. Les premières applications concernèrent le calcul de trajectoires balistiques et l’établissement de tables permettant la résolution d’équations nécessaires à la réalisation d’armes nucléaires. Les calculs scientifiques constituèrent ensuite le domaine principal d’utilisation des ordinateurs pour la résolution de systèmes d’équations complexes, linéaires, algébriques et pour des recherches de valeurs propres dans l’industrie aéronautique. Actuellement, l’informatique est devenue un auxiliaire indispensable pour le physicien nucléaire dans le calcul de piles atomiques ainsi que dans la détermination de la géométrie et du rendement des armes nucléaires.