Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
H

handball (suite)

L’empreinte des pays socialistes

Comme beaucoup d’autres sports, le handball a suivi, sous l’impulsion des pays de l’Est européen, une progression soutenue tant dans le domaine technique et tactique que dans celui de la préparation physique. Les facilités d’entraînement dont bénéficient les joueurs des pays socialistes (le handball est partout un sport amateur) ont contribué grandement à son épanouissement, notamment en Roumanie (trois titres mondiaux), en Allemagne de l’Est (vice-champion du monde 1970) et en Yougoslavie. L’Allemagne de l’Ouest, la Suède et le Danemark, qui sont pourtant les pionniers de ce sport, peinent pour s’opposer à cette forte coalition, qui obtient les mêmes succès chez les femmes.

La création en 1956-57, par le journal l’Équipe, de la Coupe des clubs champions européens de handball à sept a contribué dans une large mesure à la popularité de ce jeune sport, qui a obtenu, en 1972, sa consécration à l’occasion des jeux Olympiques de Munich (remportés par la Yougoslavie).


En France

En France, le handball n’a cessé de gagner du terrain ces dernières années. Fondée en 1941, la Fédération française de handball (F. F. H. B.) comptait en 1956 moins de 10 000 joueurs. Aujourd’hui, elle est à la tête de 80 000 licenciés. Au total, le handball français représente une masse de 200 000 pratiquants. Son attraction sur les jeunes lui a d’ailleurs valu de devenir rapidement le deuxième sport scolaire, juste derrière le football.

Depuis son apparition sur la scène internationale, en 1946 pour le handball à onze (France bat Luxembourg : 10-6) et en 1952 pour le handball à sept (Suisse bat France : 14-6), la France n’est jamais arrivée vraiment à s’intégrer dans le peloton de tête des grandes nations. En fait, on peut situer sa valeur entre le quinzième et le vingtième rang dans la hiérarchie mondiale.

G. G.

 R. Ricard et J. Pinturault, le Handball à 7 (Bornemann, 1963 ; nouv. éd., 1967).

Händel (Georg Friedrich)

Compositeur allemand naturalisé anglais (Halle 1685 - Londres 1759). Son nom s’orthographie aussi Haendel, Hendel ou Handel.



Sa vie et sa carrière

Une volonté de réussir marque sa famille d’origine silésienne. Le grand-père est maître chaudronnier ; le père, d’abord barbier-chirurgien, est ensuite promu chambellan du duc de Saxe, puis du prince électeur de Brandebourg. À soixante et un ans, devenu veuf, il épouse en 1683 la fille d’un pasteur qui a tout juste dépassé la trentaine. On lui connaît des relations avec des organistes et des chefs d’orchestre, dont David Pohle. Pourtant, il est indubitable qu’il freine les velléités musicales précoces de son fils. Pour l’heure, l’opinion publique n’a pas d’admiration pour les artistes. Par ailleurs, peut-être dans un souci de voir son enfant gravir les échelons de la dignité, souhaite-t-il qu’il embrasse une carrière dans la magistrature.

Lors d’un voyage avec son père, Georg Friedrich, âgé de sept ans, se produit à l’orgue. Les auditeurs présents à la cour de Weissenfels ce jour-là, en l’occurrence le duc de Saxe, le Konzertmeister Johann Beer et le Kapellmeister Johann Philipp Krieger, affirment qu’il faut donner une éducation musicale sérieuse à ce garçon. Face au jugement de si hauts dignitaires, l’ancien chirurgien-barbier se voit contraint d’obéir. Il inscrit son enfant au gymnase luthérien de Halle, qui donne un enseignement à la fois général et musical. Là, le futur auteur de Water Music rencontre le fils du Kapellmeister de Weissenfels, Johann Gotthilf Krieger, ainsi que Gottfried Kirchhoff, qui suivent, comme lui, l’enseignement dispensé, entre autres, par les trois cantors de la ville. À ceux-là, il faut ajouter F. Wilhelm Zachow, organiste à la Marienkirche, qui initie véritablement Georg Friedrich aux techniques du clavier et de la composition. Par sa haute culture et sa largeur d’esprit, il impressionne son jeune élève. Sa méthode d’enseignement consiste à faire analyser des œuvres de tous horizons ; Händel nous a laissé un cahier daté de 1698, sur lequel il a recopié des œuvres de N. A. Strungk, de W. Ebner, de J. Philipp Krieger, de J. Kaspar von Kerll, les vieux maîtres allemands de la polyphonie — à qui il doit sa science contrapuntique —, mais aussi des copies de partitions de J. J. Froberger et de Zachow. Son père étant mort le 11 février 1697, il aurait pu se consacrer tout entier à la musique. Faut-il que la volonté du défunt ait été forte pour que le garçon poursuive ses études et s’inscrive en 1702 à la faculté de droit !

Malgré tout, il essaie de concilier ses études universitaires et son amour de la musique. Le 13 mars 1702, il est nommé organiste intérimaire à la Domkirche. Par ailleurs, il se lie d’amitié avec G. Ph. Telemann, étudie les opéras de Johann Theile et suit les activités d’une association de hautboïstes toute nouvelle. On voit par là le caractère toujours en éveil du jeune homme, sa passion pour toutes les formes de son art et son endurance exceptionnelle.

Un autre trait de sa personnalité se dessine à ce moment : son ambition. En effet, Händel n’a que dix-huit ans quand il décide de quitter Halle pour se rendre à Hambourg. Là, d’une part, il fait plus ample connaissance avec l’opéra, puisqu’il est violoniste dans le théâtre dirigé par Reinhard Keiser et d’autre part, il peut faire exécuter, le 17 février 1704, la Passion selon saint Jean, son premier oratorio. Il rencontre J. Mattheson qui, encore plus que lui, se distingue par son érudition. C’est avec cet interprète, compositeur, poète et musicographe qu’il se rend à Lübeck. S’ils entendent le vieux Dietrich Buxtehude, ils ne posent pas leur candidature à sa succession d’organiste de la Marienkirche, car la condition sine qua non est d’épouser la fille du maître du clavier ! Ils s’en retournent à Hambourg. C’est dans cette ville allemande que notre homme prend contact avec l’Angleterre, en devenant, avec son compagnon, professeur du fils de l’ambassadeur. C’est là aussi qu’il montre son intérêt profond pour les pays ultramontains, puisqu’il compose un opéra en italien. Almira est présenté le 8 janvier 1705 avec de grands applaudissements, bientôt suivi de Nero (25 févr. 1705). La proche faillite de l’opéra et le goût de la découverte du voyage incitent Händel à se rendre en Italie.