Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

guelfes et gibelins (suite)

La guerre fit rage entre les deux factions de 1310 à 1330, mais, à cette date, la papauté conclut une alliance avec le roi de Bohême, Jean Ier de Luxembourg (1310-1346). Il se produisit alors un retournement de la situation ; guelfes et gibelins, oubliant leurs querelles, s’unirent contre la papauté et contre le mercenaire étranger en 1331. À cette date, de nouveaux clivages politiques se produisirent, des préoccupations nouvelles se firent jour. Il ne s’agissait plus du conflit entre le pape et l’Empereur, mais du maintien de l’équilibre des forces dans la péninsule en faisant front contre tout ambitieux qui le menacerait. Que s’était-il donc passé ?

Ces guerres civiles avaient fini par ruiner et lasser le peuple et la noblesse ; pour le combat, on avait fait appel à des milices mercenaires et à leurs capitaines, les condottieri, qui usurpèrent le pouvoir dans les villes ; las de l’anarchie née de ces conflits stériles, peuple et seigneurs laissèrent faire, préférant, à l’exercice dangereux de la liberté, la main de fer du tyran, qui, mettant les factions à la raison, rétablissait l’ordre et la prospérité économique. Le règne des marchands allait commencer.

P. R.

➙ Hohenstaufen / Italie / Sacerdoce et Empire / Visconti.

 J. Luchaire, les Sociétés italiennes du xiiie au xve siècle (A. Colin, 1933 ; nouv. éd., 1955).

Guêpe

Insecte Hyménoptère muni d’un aiguillon venimeux et dont les ailes, au repos, se replient en long au-dessus du dos.


Le terme de guêpe est employé dans des acceptions variées. Tantôt, il désigne les espèces appartenant aux genres Vespa et Vespula (Frelon, Guêpe vulgaire, Guêpe germanique), Insectes sociaux, à abdomen annelé de jaune et de noir, qui édifient des nids en carton, ou guêpiers ; tantôt, il s’applique à l’ensemble du sous-ordre des Vespoïdes — et c’est dans ce sens que nous l’entendrons ici — et inclut alors certaines formes solitaires, comme les Eumènes et les Odynères ; tantôt encore, il est attribué à divers Hyménoptères appartenant à d’autres sous-ordres (Pompiles, Sphex, Bombex, etc.) qui, par leur abdomen pétiolé marqué de bandes transversales claires, rappellent superficiellement les Guêpes proprement dites.

Les Vespoïdes se caractérisent par la position de leurs ailes à l’arrêt, pliées sur elles-mêmes dans le sens de la longueur, et par l’échancrure de leurs yeux du côté interne. On les subdivise en trois familles : les Vespidés, réunissant les Guêpes ordinaires (Vespula), le Frelon (Vespa crabro), les Polistes (Polistes) et des formes exotiques comme Polybia et Chartergus, toutes sociales et prédatrices ; les Euménidés, prédateurs d’Insectes et solitaires (Eumenes, Odynerus) ; les Masaridés, solitaires et nourrissant leurs larves de miel (Ceramius, Celonites).


Guêpes sociales (Vespidés)


La société

La population d’une société de Guêpes varie beaucoup d’une espèce à l’autre, de quelques dizaines d’individus chez les Polistes à plusieurs centaines de milliers chez les Polybies d’Amérique du Sud ; un nid de Frelons contient de 100 à 400 Insectes ; chez les Guêpes ordinaires (Vespula vulgaris et V. germanica), on compte de 1 000 à 3 000 individus. La population varie également avec la saison, puisque les sociétés, généralement annuelles, se forment au printemps et disparaissent en automne ; cependant, les Guêpes américaines, Polybies et Chartergues, ont des sociétés pérennes.

L’évolution d’une société annuelle peut être résumée ainsi : au début de la belle saison, une femelle, fécondée l’année précédente, sort d’hibernation et, seule, construit quelques cellules en carton, y pond des œufs et nourrit les premières larves ; celles-ci donnent des ouvrières, qui agrandissent le nid et récoltent la nourriture, tandis que la femelle fondatrice continue à pondre ; vers la fin de l’été apparaissent des femelles fertiles et des mâles ; ceux-ci proviennent d’œufs parthénogénétiques ; la fécondation a lieu dans le nid ; en automne, la société se désagrège : les ouvrières détruisent les larves encore vivantes, et tous les individus se dispersent et meurent, sauf les jeunes femelles fécondées ; elles trouvent un abri pour l’hiver, sous une pierre ou dans l’humus, et fonderont de nouvelles sociétés au printemps suivant. Le nid abandonné n’est pas réutilisé.

Femelles fécondes et ouvrières sont morphologiquement très semblables et, donc, difficiles à distinguer. La stérilité des ouvrières n’est pas absolue ; elles se mettent à pondre en cas de défaillance de la fondatrice, mais leur descendance n’est alors composée que de mâles, puisqu’elles ne sont pas fécondées.


Le guêpier

Les Guêpes ne produisent pas de cire comme les Abeilles ; elles édifient leur nid en une sorte de papier obtenu en dilacérant des fibres de bois et en les malaxant avec de la salive ; la pâte est appliquée et étalée, façonnée en alvéoles ou en paroi protectrice avant de sécher. C’est en observant cette activité d’Insectes que Réaumur proposa d’utiliser un procédé semblable pour fabriquer le papier à partir du bois, à une époque où la matière première était le chiffon.

Dans les cas les plus simples (Polistes de nos régions, Belonogaster d’Afrique), le nid se compose d’une seule couche d’alvéoles ouverts par le bas ; un pédicule le fixe à un support, mur ou branche. Les Guêpes ordinaires et les Frelons construisent un guêpier plus complexe, formé de plusieurs gâteaux horizontaux superposés et unis entre eux par des piliers ; chaque rayon ne porte qu’une série d’alvéoles, à ouverture inférieure ; l’ensemble est entouré d’une enveloppe arrondie, constituée de plusieurs couches de carton mince, avec un orifice d’accès vers le bas. Le Frelon construit, dans un arbre creux ou sous un toit, un guêpier qui peut atteindre 40 centimètres de diamètre ; Vespula media et V. silvestris fixent leurs nids aériens aux branches, alors que V. germanica et V. vulgaris s’installent dans une cavité du sol, qu’elles agrandissent et relient à l’extérieur par un couloir. Les Polybiinés tropicaux construisent des nids de grande taille, avec des rayons soudés à la paroi ; une série d’orifices, dans le prolongement du trou d’accès, assure la communication entre les étages.