Grèce d’Occident (suite)
Fondée par les Corinthiens un an après Naxos, c’était le meilleur port de la Sicile : une baie profonde protégée par l’île d’Ortygie, qui, ancien habitat sicule, resta pour la cité un centre fortifié d’autant plus facile à défendre qu’il s’y trouvait une source, l’Aréthuse. La cité s’étendit vite sur la terre ferme, Ortygie y fut reliée par une digue. Dès le viie et le vie s., la ville commençait de s’enrichir et d’étendre son influence ; au ve s., c’était une des plus grandes cités du monde grec, on se disputait son alliance.
Tarente.
Elle fut fondée vers la fin du viiie s. par les enfants que les femmes spartiates avaient conçus en l’absence de leurs maris partis pour la guerre de Messénie. Son port, le meilleur site de la péninsule, lui permit de prospérer malgré de multiples difficultés, des luttes contre les indigènes et contre ses voisins. Au ive s., après la prise de Crotone en 379 par Denys de Syracuse, elle étendit à son tour son hégémonie sur l’Italie du Sud.
Zancle
(plus tard Messine). Elle aurait été à l’origine fondée vers 734 par des pirates venus de Cumes juste au point où se rétrécissent les détroits. Son port magnifique était sa seule richesse ; aussi fut-elle tenue de trouver hors de son territoire des ressources agricoles. Les colons s’étendirent donc quelque peu vers l’ouest et, sur la côte nord, créèrent Mylai (Milazzo) en 716, dans un terroir assez fertile. Par ailleurs, la fondation (grâce au concours des Messéniens venus du Péloponnèse) d’une ville située de l’autre côté du détroit Rhegiôn leur permit de mieux contrôler le passage et d’assurer pour longtemps leur prospérité.
➙ Carthage / Étrusques / Grèce / Paestum / Rome / Sicile / Syracuse.
P. Wuilleumier, Tarente, des origines à la conquête romaine (De Boccard, 1940 ; 2 vol.). / J. Bérard, la Colonisation grecque de l’Italie méridionale et de la Sicile dans l’Antiquité (De Boccard, 1941). / T. J. Dunbabin, The Western Greeks (Londres, 1948 ; nouv. éd., 1968). / G. Vallet, Rhegiôn et Zancle (De Boccard, 1958) ; Nous partons pour Naples et l’Italie du Sud (P. U. F., 1966). / J. Perret, Siris (De Boccard, 1961). / A. G. Woodhead, Greeks in the West (Londres, 1962). / J. Boardman, The Greek Overseas (Londres, 1964).