Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
G

galerie de mine (suite)

Soutènement des galeries

Dans les très bons terrains, les galeries, dont la couronne est souvent creusée en voûte, restent sans soutènement même à grande profondeur, car la roche dans laquelle elles sont creusées résiste à la pression des terrains surmontants ; ce cas est fréquent dans les mines métalliques ; ou bien on exécute un simple boulonnage de la couronne, soutenant un grillage pour maintenir les placages qui se détacheraient. Dans les houillères européennes, même en travers-bancs, la nature des terrains rend nécessaire un soutènement par gros cadres métalliques ; dans les galeries en couche qui subissent les effets des exploitations voisines et dont le charbon s’écrase, un soutènement compressible est nécessaire. Le béton est rarement employé dans les mines en dehors des abords des recettes, car il se fissure aux moindres mouvements de terrain. La pose du soutènement, qui doit suivre l’avancement de la galerie, est une sujétion très coûteuse.

J. A.

➙ Métropolitain.

Galice

En esp. Galicia, région de l’Espagne septentrionale, sur l’Atlantique.


Occupant l’angle nord-ouest de la péninsule Ibérique, la Galice est formée des quatre provinces de La Corogne (La Coruña), Pontevedra, Lugo et Orense. Couvrant 29 500 km2, elle est peuplée de 2 584 000 habitants (densité moyenne : 87 hab. au km2). Restée en marge de la romanisation, de l’invasion wisigothique et de la conquête arabe, elle a conservé de ses origines celtiques, outre sa langue, une très forte personnalité. La Galice est en effet le plus méridional des « Finisterres » de l’Europe occidentale : on y retrouve les mêmes terres rudes et ingrates, les mêmes paysages verdoyants troués çà et là de sombres rochers granitiques, les mêmes côtes découpées et escarpées battues par la mer et les vents...

Le relief, où dominent les plateaux, est étonnamment complexe : le socle hercynien, presque intégralement nivelé, y a été morcelé par un dense réseau de dislocations, parfois très récentes, en une marqueterie de blocs interférant avec des surfaces d’aplanissement étagées et des alvéoles d’érosion différentielle. Tour à tour sinuant dans les bassins et s’encaissant dans de profondes gorges, les rivières rejoignent péniblement la mer, qui a envahi leur basse vallée en rias. Le climat océanique, que caractérisent la faible amplitude des températures (9,3 °C en janvier et 18 °C en juillet à La Corogne) et la forte pluviosité (790 mm à La Corogne et jusqu’à 2 000 mm sur les reliefs), même s’il se dégrade vers l’intérieur, permet presque partout à la chênaie caducifoliée de prospérer ; cependant, la tendance à la podzolisation des sols fait que la lande supplante la forêt lorsque l’homme l’a détruite.

La Galice est demeurée une région rurale : les hommes y travaillent avec acharnement de minuscules parcelles (moyenne : 0,21 ha) entourées de clôtures ou de haies et desservies par un dense réseau de chemins, inscrivant dans le paysage une mosaïque complexe à travers laquelle l’habitat se disperse. La polyculture reste la règle : le même champ porte, dans la région côtière, du maïs en été, qu’il faut un peu irriguer, et des fourrages en hiver, tandis que sur ses bordures des arbres fruitiers ou des piliers de granite servent de support à la vigne, dont on tire le vin vert. Les deux cultures de base sont le maïs, qui a remplacé le seigle, sauf sur les hautes terres, et la pomme de terre. Dans la région littorale, la douceur du climat a permis le développement des cultures maraîchères, particulièrement de la pomme de terre primeur. Mais c’est de plus en plus l’élevage, autrefois subordonné à la culture, qui devient l’activité principale. La Galice élève le quart du cheptel bovin espagnol et un important cheptel porcin. Elle oriente sa production principalement vers la viande ; cependant, ses rendements restent faibles et la qualité, médiocre, faute d’une sélection rationnelle du bétail. La modernisation des techniques se heurte en effet au manque de capitaux : la plus grande partie des exploitations est largement au-dessous du seuil de rentabilité, malgré toute l’ingéniosité du paysan galicien. Cette situation résulte de la pulvérisation de la surface cultivée en un trop grand nombre d’exploitations ; la moyenne s’établit à 3,5 ha, avec 16,5 parcelles par exploitation. Le remembrement, commencé, s’il améliore les choses, ne peut résoudre ce grave problème de structure agraire.

C’est que le cinquième seulement du sol est cultivé : un fort contraste oppose les solitudes des hautes terres couvertes de landes et de forêts (dont on tire le quart de la production de bois espagnol) au pullulement des régions côtières. Ici, la pêche est en plein développement grâce à son industrialisation : les ports, Vigo nettement en tête, arment pour la pêche lointaine de la morue et du colin jusqu’à Terre-Neuve, la Patagonie et le Sud-Ouest africain (Namibie) ; avec la pêche côtière de la sardine et du thon ainsi qu’avec les crustacés et les moules, la Galice assure près du tiers des prises espagnoles. Les expéditions se font par voie ferrée et desservent rapidement les grands foyers de consommation espagnols. L’équipement est complété par d’importantes conserveries et des fabriques de farine de poisson.

C’est aussi dans la région côtière que se concentrent les seules activités industrielles notables, dont le développement a été favorisé par l’abondance de l’énergie hydro-électrique. La Corogne (230 000 hab.) et Vigo (192 000 hab.), promus pôles de développement, ont, la première des usines métallurgiques et chimiques, le second des chantiers navals et des usines automobiles (Citroën). El Ferrol (87 000 hab.) est un arsenal et un centre de construction navale. Pontevedra (56 000 hab.) a des industries du bois (cellulose). Seul Santiago de Compostela (Saint-Jacques-de-Compostelle) doit sa fortune à son célèbre pèlerinage (68 000 hab.). Dans l’intérieur, les villes ne sont que des marchés ruraux, comme Orense (73 000 hab.) et Lugo (63 000 hab.).

Malgré les progrès récents de l’industrie, la Galice reste pauvre et est l’un des grands foyers d’émigration de l’Espagne. Rudes travailleurs, les Galiciens exercent de pénibles métiers à travers toute l’Espagne ; beaucoup, autrefois, allaient en Amérique du Sud ; aujourd’hui, ils sont davantage attirés par les pays industrialisés de l’Europe occidentale.

R. L.