Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
F

fonderie (suite)

• Moulage en carapace. Inventé en 1944 par l’ingénieur allemand J. Croning pour le moulage de grenades, il s’applique plus particulièrement à la fabrication de pièces de petites dimensions, de parois minces et creuses. Sur une plaque-modèle chauffée, on serre un mélange de sable et de matière plastique thermodurcissable, pendant une durée de 10 à 20 s, ce qui permet d’obtenir une carapace de 5 à 10 mm d’épaisseur. Cette dernière, après cuisson, est apte à recevoir la coulée de métaux et d’alliages divers.


Élaboration métallurgique de la pièce de fonderie

Elle réside dans la fusion des constituants de l’alliage et la coulée de celui-ci dans le moule préalablement préparé.

• La préparation des charges constituant le lit de fusion comporte leur pesée et leur chargement dans un ordre défini, dans le four ou le creuset. Au cours du chauffage, puis à l’état liquide, les métaux de l’alliage réagissent aussi bien avec l’atmosphère (air, gaz de combustion) qu’avec les réfractaires du creuset ou du four. Il faut donc réaliser un décrassage du bain et divers traitements d’affinage avant la coulée. Ainsi, dans la fusion de l’acier, l’oxygène, l’azote et l’hydrogène doivent être évités ou limités par traitement de désoxydation, par calmage du bain à l’aluminium pour fixer et éliminer l’oxygène et l’azote, et par réaction éventuelle avec du carbonate de calcium, ou castine.

Dans l’élaboration des alliages d’aluminium, la protection du bain par un flux de sels alcalins doit être suivie de traitements de désoxydation, puis de dégazage par un flux solide ou gazeux (barbotage de chlore), et enfin d’un affinage au titane ou au zirconium, qui permet d’obtenir une pièce ayant une structure à grains fins.

• La coulée proprement dite du bain métallique liquide dans le moule obéit à des règles technologiques pour éviter la formation de défauts dans la pièce, résultant soit du mauvais remplissage du moule, soit de la mauvaise évacuation de l’air ou des gaz du moule, ou de l’interaction entre le métal et la paroi du moule. Différents types de coulée sont pratiqués : coulée en chute directe, coulée en source, coulée tranquille, coulée sous pression. Le dessin et la disposition des canaux d’amenée du liquide dans le moule, des masselottes et des évents contribuent à la réalisation de pièces de fonderie saines.

Les défauts des pièces de fonderie ont des origines très diverses dues aux charges et à l’élaboration (inclusion, oxydation, mauvaise coulabilité), aux conditions de coulée et de refroidissement (retrait irrégulier, criques, soufflures, reprises, gouttes froides, etc.) ou à la conception et à la réalisation du moule (bavures, grippures, rugosités, dartres, etc.).

R. Le R.

➙ Coulée / Défaut / Élaboration / Four / Fusion.

 H. Le Breton, Pour le fondeur d’alliages légers (Dunod, 1955) ; Défauts des pièces de fonderie (Eyrolles, 1956). / J. Lainé, A. Fackler, P. Dauxois, P. Detrez, R. Mary, J. J. Baron, C. Roinet, R. Lebre, J. Darcey, M. Jeancolas, M. Dannenmuller, Moulage et fonderie de fonte, d’acier, d’alliages cuivreux, d’alliages légers, d’alliages de zinc et d’alliages blancs (Techniques de l’ingénieur, t. II, 1956). / J. Boucher (sous la dir. de), Initiation à la fonderie (Dunod, 1967). / J. Largeteau, la Fonderie (P. U. F., 1972-75 ; 2 vol.).

fonds de commerce

Ensemble des biens mobiliers, essentiellement incorporels, affectés à l’exercice d’une même activité commerciale.


L’ancien droit ne connaissait que le fonds de boutique, c’est-à-dire les marchandises d’un magasin. Peu avant l’établissement de la codification napoléonienne, l’expression fonds de commerce existait déjà, mais elle ne désignait que les objets corporels — matériel et marchandises — d’une exploitation commerciale, et le Code de commerce de 1807 ne la reprit pas. La notion moderne de fonds de commerce, comprenant essentiellement des éléments incorporels et, surtout, une clientèle, n’apparut qu’au xixe s., lorsque la pratique commerciale admit leur valeur. La reconnaissance d’un droit de propriété du commerçant sur ces éléments eut alors des conséquences économiques considérables : elle contribua au développement du petit commerce lié au phénomène urbain.

Aucune loi ne définit ni ne réglemente de façon générale le fonds de commerce ; seules certaines opérations telles que la vente*, l’apport en société*, le nantissement et la location-gérance font actuellement l’objet de dispositions législatives.


Éléments du fonds de commerce


Éléments incorporels

• La clientèle, ou achalandage. C’est l’aptitude à avoir un certain nombre de clients : il s’agit d’une potentialité et non d’une certitude de retenir des clients. La clientèle est l’élément central du fonds de commerce, sans lequel il n’existe pas, mais elle est réunie grâce à d’autres éléments (lieu d’exploitation, matériel, etc.).

• Les signes distinctifs du fonds. Ce sont essentiellement le nom commercial et l’enseigne.

• Les droits de propriété industrielle et commerciale (brevets d’invention, marques de fabrique ou de commerce, dessins et modèles). Tous ces droits confèrent un monopole d’exploitation ou d’utilisation de signes distinctifs et, en tant que tels, sont des « droits de clientèle ».

• Le droit au bail. C’est le droit à la jouissance des lieux loués où s’exerce le commerce. Ce droit n’existe que si le commerçant est locataire ; il présente un très grand intérêt dans le commerce de détail.


Éléments corporels

Ce sont généralement des éléments secondaires, qui peuvent varier d’importance, contrairement aux éléments incorporels qui constituent la valeur essentielle et stable du fonds de commerce.

• Le matériel et l’outillage servant à l’exploitation de l’entreprise. Cet élément présente surtout une valeur dans les fonds industriels.

• Les marchandises. Ce sont essentiellement les stocks.