Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

engrenage (suite)

• Denture hélicoïdale. Afin de remédier à cet inconvénient, on a conçu des engrenages à denture hélicoïdale obtenus en déplaçant le profil suivant une hélice dont le pas est nécessairement le même pour toutes les roues d’un même assortiment. Pour un couple d’engrenages hélicoïdaux donné, l’engrènement se fait simultanément en plusieurs zones de contact correspondant à des couples de dents différents. Les inconvénients des engrenages droits sont éliminés, mais, le plan tangent commun d’une zone de contact étant oblique par rapport aux axes de rotation, la transmission du couple donne naissance à une composante axiale, qui, dirigée suivant les axes des arbres associés aux engrenages considérés, nécessite des paliers capables de supporter cet effort parasite.

• Denture en chevrons. On remédie à cet inconvénient en utilisant des engrenages à denture en chevrons, dont la forme géométrique correspond à deux engrenages à denture hélicoïdale, de pas contraire, accolés : l’effort axial est annulé par compensation. Cette réalisation est due à André Citroën (1878-1935).


Engrenages coniques à axes concourants

Ils sont conçus pour transmettre un mouvement entre deux arbres d’axes concourants. Le profil est généralement à développante de cercle. Si la denture est la surface conique ayant pour sommet le point de rencontre des axes et pour base le profil en question, l’engrenage conique est dit « à denture droite ». Il correspond à l’engrenage cylindrique droit.

La notion de cercle primitif reste conservée pour chaque section de l’engrenage par un plan perpendiculaire à l’axe, ou mieux par une sphère ayant pour centre le point de rencontre des axes de rotation, celle de cylindre primitif devient cône primitif.

Comme pour les engrenages cylindriques, il existe des dentures très diverses : obliques, hélicoïdales, en spirale, en développante de cercle, en arc de cercle, etc., ces courbes correspondant généralement à la projection de la ligne moyenne des dents sur un plan perpendiculaire à l’axe de l’engrenage, ou encore à la figure obtenue en développant la surface conique suivant un plan.


Engrenages gauches à axes quelconques

Dans ce groupe, on classe tous les couples d’engrenages dont les axes ne sont ni parallèles ni concourants.

Les plus utilisés sont ceux dont les axes sont perpendiculaires dans l’espace ; ce sont principalement les couples vis + roue, qui permettent d’obtenir un grand rapport de transmission dans un encombrement réduit. Le filet de la vis est généralement trapézoïdal. Le couple le plus connu est la vis sans fin, constituée par une vis engrenant avec une roue cylindrique à denture oblique. Le contact se fait suivant une zone ponctuelle quasi unique.

Si le couple à transmettre est plus important, on utilise le couple vis tangente + roue globique, dont le contact se fait suivant une zone linéaire, car la surface de la denture de la roue est engendrée par la méthode des enveloppes. On peut également utiliser une vis globique (dont le diamètre est variable pour venir en contact avec la roue suivant plusieurs dents successives) associée à une roue cylindrique, dont le contact se fait suivant un certain nombre de zones ponctuelles.

Si le couple à transmettre est très important, on utilise le couple vis globique + roue globique, dont le contact se fait suivant plusieurs zones linéaires.

J. D. et G. F.

 F. H. Colvin et F. A. Stanley, Gear Cutting Practice (New York, 1937 ; 3e éd., 1950). / F. Bernard, A. Bru et coll., Éléments de construction à l’usage de l’ingénieur (Dunod, 1947-1951 ; nouv. éd., 1965-1967 ; 10 vol.). / Société académique Hütte, Des Ingenieurs Taschenbuch (Berlin, 1951-1955, 5 vol. ; trad. fr. Manuel de l’ingénieur, Béranger, 1960-1962, 2 vol.). / P. Aussant, Détermination rapide et dessin des engrenages (Gauthier-Villars, 1952 ; nouv. éd., 1968). / G. Henriot, Traité théorique et pratique des engrenages (Dunod, 1960-61 ; nouv. éd., 1963-1968 ; 2 vol.) ; Manuel pratique des engrenages (Dunod, 1964).

ennemis des cultures (les)

Classiquement, ensemble des maladies biotiques et des parasites animaux. On a actuellement tendance à y ajouter les maladies abiotiques et les mauvaises herbes (adventices).



Introduction

Parmi les différents groupes de techniques qui concourent à la production agricole, la protection des végétaux a la particularité d’être d’introduction récente. En effet, si l’on excepte le désherbage manuel, mis en œuvre de tout temps, et la pratique des successions culturales, ce n’est qu’au cours du xixe s. qu’apparaissent des techniques de lutte spécifiques contre des ennemis des cultures. Cependant, les agriculteurs interprétaient leur présence par la notion de « fatigue des sols », qui inclut la baisse des disponibilités en éléments fertilisants et la dégradation de l’état physique des terres ; leur réponse a été la pratique des successions culturales.

Pourtant, l’histoire récente est marquée de catastrophes qui ont souvent dépassé le cadre du monde agricole. On peut citer, parmi les plus récentes :
— l’apparition du mildiou de la pomme de terre en Irlande : la famine qui en résulta provoqua l’émigration de plus de deux millions d’Irlandais vers les États-Unis ;
— les apparitions successives, dans le vignoble français, de l’oïdium vers 1850 (la production de 1854 fut le quart de celle de 1850), du mildiou et surtout du phylloxéra vers 1880 ;
— l’importation du doryphore après la Première Guerre mondiale.

Encore de nos jours, les ravages d’orthoptères connus depuis toujours sont notables, et des maladies nouvelles apparaissent ; depuis 1965, des milliers de pêchers dépérissent dans le midi de la France, parasités par une bactérie. Cependant, le développement conjoint de la synthèse biochimique et de la biologie a permis d’imaginer, depuis la fin du siècle dernier, des techniques et des méthodes de lutte efficaces.


Conditions du diagnostic

Une fois constaté un état maladif, il faut rechercher, dans la plante et son environnement, les causes de cet état. Il est nécessaire de distinguer l’affection primaire, qui, en créant un milieu favorable à des affections secondaires, est celle qui doit être d’abord combattue. Certains ennemis sont d’identification facile — gros animaux (oiseaux, mammifères), mollusques et mauvaises herbes —, parce qu’ils sont présents à la surface du terrain ; c’est plutôt l’estimation de leurs dégâts, confrontée au coût de la lutte, qui est parfois difficile, surtout pour les adventices. Les insectes sont parfois plus difficiles à distinguer directement, surtout quand c’est aux stades larvaires qu’ils agissent ; dans ce dernier cas, comme dans celui d’attaques de Nématodes, c’est autant par l’observation des dégâts et des réactions de la plante que par celle du parasite que l’on identifie l’affection. La qualification précise d’une maladie est nécessaire pour une lutte rationnelle, tant pour les maladies biotiques (viroses, mycoses, bactérioses) que pour les maladies abiotiques (carences d’éléments minéraux, accidents structuraux dans le profil cultural, effets du climat) ; des observations de détail sont alors nécessaires, qui exigent l’intervention de spécialistes.