Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
E

éclairage (suite)

Bases de l’éclairage

L’éclairage, pour être fonctionnel, doit suivre un certain nombre de règles.

• Assurer une quantité suffisante de lumière afin d’obtenir sur un plan d’utilisation le nombre de lux suffisant pour l’opération envisagée. Pour chaque type particulier de travail ou d’activité il existe un niveau d’éclairement recommandé.

• Assurer une bonne répartition de cette lumière en utilisant selon le lieu, le local et le genre de travail, le type d’éclairage le plus approprié : direct, semi-direct, mixte, semi-indirect ou indirect, ainsi que le type de lampe qui s’y adapte. Dans un bureau de dessin, où l’on cherche à supprimer les ombres, on utilise des lampes fluorescentes bien réparties. Dans un atelier d’horlogerie, où l’on doit voir très nettement les formes de petits objets, on éclaire la table de travail en lumière incandescente dirigée et localisée dans une ambiance générale plus diffuse. Le rapport entre l’éclairage localisé et l’éclairage général doit demeurer dans des valeurs convenables.

• Prendre soin de dissimuler les lampes à la vue directe. Une lampe est une source de lumière lorsqu’elle est dans le champ visuel et, selon sa puissance, elle gêne ou elle éblouit : elle est destinée à éclairer et non à être vue ; elle éclaire d’autant mieux qu’elle est cachée à la vue, dans un réflecteur ou un diffuseur.

• Limiter à des valeurs convenables les rapports de luminance. En éclairage, ce qui importe est non seulement la quantité de lumière qui vient sur un objet ou une surface, mais aussi la quantité de lumière réfléchie vers l’œil par l’objet ou la surface. Une feuille blanche, qui réfléchit 80 p. 100 de lumière éclairée sous 100 lux, renvoie autant de lumière qu’une feuille gris foncé ou sombre ne réfléchissant que 8 p. 100, mais éclairée sous 1 000 lux. De plus en plus, on cherche à limiter les contrastes de luminance, mais on tend aussi à les remplacer, pour rompre la monotonie et créer des effets décoratifs ou des ambiances fonctionnelles, par des oppositions de couleurs.

• Adapter la qualité des sources à la couleur des objets ou des surfaces. Une source de lumière incandescente facilite les tons chauds et les ambiances intimes ; lorsque sont utilisées des couleurs froides ou des harmonies de tons différents, il faut, au contraire, utiliser des lumières fluorescentes blanches : blanc industrie pour les ateliers, blanc brillant de luxe ou blanc harmonie pour les bureaux, les magasins, les musées, les salles d’exposition. Ici, il faut considérer la qualité de la lumière en fonction de son ambiance propre et aussi en raison du rendu de couleur des objets présentés dans cette lumière.


Environnement et conditionnement

La lumière — et surtout l’association de la lumière et de la couleur — constitue l’un des facteurs les plus appréciables de l’environnement, puisqu’il correspond directement au sens de la vue, qui guide la majeure partie de nos actes.

La fonction de l’éclairagiste est de lui donner en chaque cas les solutions les plus satisfaisantes, mais celles-ci sont avant tout humaines. Lorsque l’on éclaire un local, c’est pour permettre à l’homme d’en profiter. Un bon éclairage doit permettre de mieux travailler s’il s’agit d’un atelier, de mieux vendre s’il s’agit d’un magasin, de trouver plus d’agrément s’il s’agit de la maison, de se déplacer avec plus de facilité et de sûreté s’il s’agit d’une rue. On recherche de plus en plus des effets dynamiques et des éclairages non seulement contrôlés, mais parfois mobiles ou programmés. Dans le même temps, la recherche de conditionnements complets d’un local, dans lequel la lumière et la couleur sont étudiées en liaison étroite avec le réglage thermique, l’insonorisation ou la sonorisation, le conditionnement d’air, a conduit les spécialistes à des modalités très précises de l’établissement des projets d’éclairage.


Industrie. Ateliers

Dans l’industrie, un bon éclairage se manifeste d’emblée par un accroissement de la productivité et une régression souvent spectaculaire des accidents. Il conduit également à la mise en place d’un véritable climat social, qui se caractérise par une diminution sensible de l’absentéisme, surtout dans les ateliers à large dominance de main-d’œuvre féminine. En liaison avec ce caractère, on observe bien souvent une très nette amélioration dans la qualité des produits œuvrés. On utilise le plus souvent des sources de lumière fluorescente ou des lampes à décharge à rendement énergétique élevé. La distribution de la lumière doit être examinée en fonction du genre de travail pour une répartition judicieuse des éclairages généraux de niveau convenable et des éclairages localisés supplémentaires. Dans un atelier, le problème de l’entretien, avec parfois un remplacement systématique périodique des lampes, moins onéreux que le remplacement irrégulier des lampes, quand elles sont hors d’usage, doit toujours être étudié avec soin. Il en va de même du maintien de l’éclairement que les empoussièrements et les salissures des lampes et des appareils peuvent influencer plus ou moins rapidement.


Commerce

La lumière bien utilisée a le pouvoir de capter et de retenir l’attention des passants. Le premier thème de l’éclairage commercial commence donc à la vitrine, qui est le spectacle permanent offert au passant pour l’arrêter et l’inciter à pénétrer. Dans le magasin lui-même, la bonne mise en lumière facilite l’acte d’achat, en permettant de bien présenter la marchandise, de la mettre en valeur et de créer l’impression qu’il n’y a entre le vendeur et le client aucune supercherie. Le bon éclairage d’une rue commerçante peut accélérer la circulation de 30 p. 100 ; celui d’une vitrine augmente de 30 à 80 p. 100 le nombre des arrêts par rapport à un ancien éclairage défectueux. Enfin, dans certains libres-services, l’acte d’achat peut être doublé ou parfois triplé par un bon éclairage. La lumière doit être adaptée aux articles vendus. S’il s’agit de produits colorés ou sous emballages en couleur, la fluorescence en lumière généralement blanc harmonie, parfois lumière du jour de luxe, s’impose. Mais on a souvent intérêt à compléter cet éclairage d’ambiance avec des spots incandescents, qui apportent non pas un supplément sensible de lumière, mais de la vie par des ombres, des reflets et des nuances dans l’éclairage.