Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
D

déséquilibre (suite)

Quant aux problèmes de médecine légale, ils sont difficilement solubles. La lucidité du sujet n’empêche pas qu’il est submergé par son impulsivité. Les déséquilibrés sont des malades ou des anormaux qui ne sont ni déments ni psychotiques. Dans la plupart des cas, devant des actes antisociaux, la décision de responsabilité entière ou atténuée dépend davantage des convictions doctrinales de l’expert que de critères objectifs.

G. R.

 G. et B. Vidal, le Déséquilibre psychique (Heures de France, 1968).

désert

Toute région où une aridité intense entraîne une raréfaction de la vie et favorise l’apparition chez les êtres vivants de particularités évolutives intervenant dans leur morphologie, leur physiologie et leur comportement.


On admet actuellement qu’il y a aridité* dès que le tapis végétal cesse d’être saturé à la suite d’un déséquilibre dans le bilan hydrologique, c’est-à-dire lorsque la quantité d’eau apportée par les précipitations est insuffisante pour assurer le développement normal de la végétation.


Déserts et aridité

L’aridité est en fait le reflet presque immédiat d’un climat sec et chaud, essentiellement caractérisé par des précipitations faibles et irrégulières, des températures élevées et des vents desséchants. Le facteur évaporation, dû à cet état climatique, apparaît comme particulièrement aggravant, puisqu’il va neutraliser en grande partie les précipitations et, de plus, minimiser les eaux de ruissellement issues de ces précipitations ou de celles qui peuvent avoir une origine extra-désertique, comme les eaux du sous-écoulement des fleuves ou des nappes souterraines.

Cette définition est sensiblement modifiée pour ce qui est des déserts littoraux, où l’aridité résulte uniquement de l’absence de précipitations. L’atmosphère y accuse en effet une humidité relative élevée, et l’évaporation se trouve ainsi considérablement réduite. Dans ces régions, l’aridité est d’ailleurs très atténuée. De cette humidité atmosphérique résultent des condensations au sol qui semblent avoir un certain rôle dans le développement de la vie. Les régions polaires, quelquefois considérées comme des déserts au sens étymologique du mot, ne peuvent donc figurer parmi ceux-ci.

Les être vivants qui admettent, souvent en tant qu’optimum écologique, les conditions xérothermiques extrêmes qui règnent dans les déserts sont dits « érémicoles ». On a, en outre, distingué parmi ceux-ci des archérémiques, espèces dont la morphologie particulière témoigne d’une très longue évolution en milieu désertique.


Les principales formations désertiques

Le coefficient D de Jean Dubief (v. aridité) est compris entre 10 et 100 dans les régions semi-arides (steppes), entre 1 et 10 dans les déserts vrais, et s’abaisse au-dessous de 1 dans les régions ultra-arides du Sahara central. Sa valeur est confirmée par la distribution des espèces végétales et par l’allure des formations végétales, diffuses dans les steppes, contractées le long des axes de ruissellement dans les déserts. Toutefois, un inventaire précis des régions désertiques est difficile à établir. Bien des déserts demeurent mal connus. Il est également difficile de distinguer des déserts froids, des déserts tempérés et des déserts chauds. En fait, les déserts froids sont des régions plus steppiques que désertiques (« déserts » aralo-mongols), et les nuances permettant de séparer les déserts tempérés des déserts chauds sont parfois bien subtiles. La plupart des déserts au sens de la définition sont des déserts chauds.


Déserts africains

Le Sahara*, de l’Atlantique à la mer Rouge, par sa continuité climatique, s’étend en fait jusqu’en Arabie. C’est probablement un des déserts les mieux connus et on ne peut en contester les « qualités ». Dans l’hémisphère austral, nous noterons le Namib, curieux désert de type littoral. Mention doit également être faite de deux petits déserts africains : le désert Danakil en Ethiopie et le désert du Turkana, dans le nord du Kenya. Quant au désert du Kalahari, qui prolonge vers l’est dans une certaine mesure le désert du Namib, il ne semble pas pouvoir figurer parmi les vrais déserts. Il est en fait l’équivalent symétrique, à peine appauvri, de la zone sahélienne qui limite le Sahara vers le sud.


Déserts asiatiques

Ils sont nombreux, mais, bien que parfois assez étendus, ils n’ont jamais l’importance du Sahara. Les principaux sont :
1o le désert d’Arabie, formé du Nufūd, du désert de Dahnā et du Rub‘al-Khālī ; il est prolongé vers le nord par le désert de Syrie (Chamiyé, en ar. Badiya al-Cha’m), atténué par places mais qui comporte d’immenses regs absolument dépourvus de toute végétation ;
2o le désert d’Iran, avec le Dacht-i Kevīr et le Dacht-i Lūt ; ces déserts s’étendent vers l’Afghānistān (Dacht-i Mārgo) ;
3o le Grand Désert indien (ou désert de Thar) et le désert de Sind (Pākistān occidental), dans le nord-ouest du continent indien, ce dernier assez atténué en de nombreux points ;
4o les déserts d’Asie moyenne (Karakoum au Turkménistan et Kyzylkoum en Ouzbékistan) ;
5o les déserts d’Asie centrale (Taklamakan, désert de Gobi, et son prolongement méridional dans la boucle du fleuve Jaune, l’Ordos), ces deux derniers groupes considérés comme des déserts froids.


Déserts américains

On distingue, en Amérique du Nord, le Great Basin Desert aux États-Unis et les déserts de Sonora et de Chihuahua au Mexique.

D’une façon générale, ces régions sont nettement plus steppiques (semi-déserts) que désertiques. Le vrai désert n’apparaît qu’en certains points tels que la Death Valley, la Monument Valley...

En Amérique du Sud, une seule région réellement désertique : le désert littoral d’Atacama, au Chili, entre les Andes et le Pacifique. Ce désert, très accentué, apparaît de part et d’autre du tropique et se prolonge vers le nord par le désert de Lurín ; au-delà, il se manifeste encore, atténué, jusqu’au Pérou.