coquillier (calcaire) (suite)
Signification paléogéographique
On connaît des calcaires coquilliers dans un grand nombre de formations géologiques, depuis le Paléozoïque jusque dans les terrains les plus récents ; il s’en forme encore actuellement, notamment au voisinage des récifs des mers chaudes à forte teneur en CO3Ca (carbonate de chaux).
Les calcaires coquilliers fossiles sont presque toujours le résultat d’une sédimentation marine, intervenue sous une faible profondeur d’eau ou à courte distance d’un ancien rivage, et ils constituent de ce fait un précieux indicateur pour les reconstitutions paléogéographiques.
Ces calcaires (de même que les grès ou les sables coquilliers) sont souvent la conséquence d’une accumulation d’organismes ayant vécu à quelque distance du lieu de sédimentation et ayant donc subi une certaine altération sous l’effet du brassage par les eaux courantes, parfois même un véritable transport, avec triage, sous l’effet de courants permanents. Cela est particulièrement évident lorsque les coquilles sont brisées, dissociées ou érodées : les calcaires à entroques constituent un exemple typique de tels dépôts organodétritiques ; par contre, les lumachelles sont généralement en rapport avec des amas d’organismes ayant vécu sur place, fixés les uns aux autres en bancs serrés (comme le sont actuellement les bancs d’Huîtres). Les calcaires renfermant en grand nombre des petits Mollusques variés (spécimens jeunes ou espèces petites et fragiles), principalement des Gastropodes ou des petits Bivalves byssifères, sont l’indice d’anciennes prairies d’Algues, où ces organismes trouvaient à la fois leur support et leur nourriture. L’abondance de Mollusques fouisseurs dans un sédiment fin est révélatrice d’anciens fonds meubles vaseux ; les grosses espèces massives, solidement fixées ou à forte adhérence pédieuse, sont au contraire l’indice de fonds anfractueux durs.
Utilisation
Du point de vue économique, les calcaires coquilliers se trouvent exploités pour la fabrication de la chaux dans la mesure où ils sont suffisamment purs. Ils peuvent être localement utilisés pour l’empierrement. Les bancs non gélifs sont recherchés pour la pierre de taille et surtout pour la pierre marbrière, dont les fossiles inclus permettent d’obtenir des effets décoratifs spéciaux.
J.-C. F.
➙ Calcaire.