Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Colorado (suite)

L’agriculture est de plus en plus éclipsée par l’industrie, dont la valeur ajoutée dépasse de loin le revenu agricole. Le Colorado possède un sous-sol particulièrement riche. À partir de 1859, il connut plusieurs booms miniers ; quelques-uns furent éphémères et ne laissèrent pour traces que des « villes fantômes », comme Nevadaville, ou des villes déchues, comme Central City et Black Hawk. Aujourd’hui, on exploite la principale mine mondiale de molybdène (à Climax), et l’État fournit d’importantes quantités d’argent, de plomb, de zinc, un peu d’hydrocarbures et du charbon (de médiocre qualité).

Comme Denver, les autres villes de quelque importance sont situées sur le Piedmont : Colorado Springs (base aérienne, centre touristique ; 140 000 hab.), Pueblo (au centre d’une région de cultures irriguées ; charbon, aciérie ; 120 000 hab.), Greeley et Fort Collins (dans la région irriguée du Nord ; industries alimentaires ; villes de 25 000 hab.).

Une ressource importante du Colorado est le tourisme (560 millions de dollars de recettes). Le tourisme hivernal s’y développe notamment : Steamboat Springs et Aspen sont parmi les capitales américaines du ski.

La région devenue l’État actuel du Colorado, disputée entre les Français de Louisiane et les Espagnols du Mexique, a été acquise par les États-Unis en 1803 (vente de la Louisiane), pour sa partie nord, et en 1848 (guerre américano-mexicaine), pour sa partie sud.

Le Colorado est État depuis 1876. C’est l’un des plus libéraux en matière de politique raciale (les Noirs ne représentent d’ailleurs que 3 p. 100 de sa population).

L’État doit son nom au rio Colorado (environ 2 500 km de longueur), qui y prend sa source. Mais le fleuve, tributaire du golfe de Californie, s’écoule en majeure partie en dehors de l’État, en particulier dans l’Arizona, où il entaille les célèbres cañons. Son cours inférieur est équipé de centrales hydro-électriques, dont la plus importante, Hoover Dam, fournit à elle seule 5 milliards de kWh.

Denver

À part les industries alimentaires, la plupart des entreprises industrielles et commerciales de l’État sont rassemblées à Denver. Au confluent du Cherry Creek et de la Platte du Sud, Denver apparaît d’abord comme un village minier né de la ruée vers l’or en 1859-60 et comme point de départ vers les centres miniers de Leadville, de Climax et de Central City. Ses débuts furent difficiles ; des incendies fréquents, les crues du Cherry Creek, l’hostilité des Indiens retardèrent la croissance urbaine. À partir de 1870, la construction d’une bretelle ferroviaire vers Cheyenne et l’arrivée du Kansas Pacific, puis un nouveau boom minier (argent, or) et enfin les progrès de l’agriculture irriguée donnèrent à Denver une avance comme centre de services et marché agricole. La position centrale (en latitude) dans les Grandes Plaines et au contact de celles-ci avec les montagnes et les plateaux de l’Ouest ainsi que l’absence de villes concurrentes proches lui assurèrent la suprématie dans un vaste rayon.

Denver est le principal centre d’abattage du bétail provenant des Rocheuses centrales et de l’ouest des Grandes Plaines. L’agriculture irriguée, qui donne lieu à des industries alimentaires dans les villes du Piedmont, alimente aussi les minoteries et les sucreries de Denver. Cette ville possède quelques entreprises de construction mécanique. Elle est surtout dotée de services administratifs fédéraux, dont la zone d’action s’étend jusqu’à celles de Dallas, de Saint Louis, de Chicago, de Los Angeles ou de San Francisco. Depuis 1945, elle est devenue un important centre de camionnage. La proximité de bases aériennes (école d’aviation de Colorado Springs, base de commandement du Norad [North American Air Defense]) a provoqué l’essor d’industries spatiales et militaires (fabrication des fusées « Titan »). Enfin, le climat sec, le ciel clair, sur lequel se découpent les sommets enneigés des Rocheuses, l’absence d’industries polluantes sont aujourd’hui des facteurs importants d’attraction.

Le plan de la ville est soumis au quadrillage nord-sud - est-ouest, sauf dans le centre même, où il est recoupé par un damier oblique. Le C. B. D., district des affaires, et Capitol Hill, centre politique, traversés par Broadway (nord-sud), Colfax Avenue (est-ouest) et la 16e rue (oblique), constituent le cœur de la ville. Autour de celle-ci se développent des faubourgs, principalement résidentiels : Englewood (33 400 hab.) et Littleton (14 000 hab.) au sud, Aurora (48 500 hab.) à l’est, Lakewood (19 300 hab.), Wheat Ridge (21 600 hab.) et Arvada (19 200 hab.) à l’ouest et au nord-ouest. À l’ouest et au nord, Golden (7 100 hab.), Boulder (37 700 hab.) et Brighton (7 000 hab.) font partie de la banlieue et appartiennent à l’aire métropolitaine de Denver, qui rassemble 1 223 000 habitants (513 000 hab. pour la ville dans ses limites municipales) ; cet effectif correspond à un accroissement voisin de 30 p. 100 entre 1960 et 1970.

P. B.

P. B. et R. O.

colorimétrie

Science qui permet de définir et de cataloguer une couleur et, éventuellement, ses variations ou ses limites, écarts et tolérances.


Notre œil, appareil très sensible, est capable de percevoir et d’apprécier un grand nombre de couleurs ou de nuances, mais la colorimétrie est destinée à les chiffrer ou à les mesurer en les rapportant à un « observateur de références », personnage fictif qui est censé représenter la moyenne des sujets normaux dans des conditions bien déterminées. La couleur* est essentiellement une sensation et se manifeste par des relations humaines psychologiques ou physiologiques ; la colorimétrie, science physique exacte, étudie uniquement l’équivalence des diverses compositions de lumière qui donnent une même sensation colorée. L’œil de l’observateur de références se transpose en un appareil de zéro dont le rôle n’est plus que de juger d’une identité visuelle.


Caractéristiques d’une couleur

Une couleur est définie par trois grandeurs physiques, qui sont à la base de la colorimétrie et nous précisent de surcroît le vocabulaire :