chromatographie (suite)
La chromatographie sur colonne est un moyen très sensible d’identification, les quantités nécessaires étant de l’ordre du milligramme seulement ; mais la chromatographie de partage sur papier joint à la simplicité une sensibilité plus grande encore : disposant quelques microgrammes du mélange à séparer dans un coin d’une feuille de papier filtre placée verticalement en atmosphère très humide, on profite de la capillarité pour faciliter le déplacement dans la feuille du solvant mobile ; chaque corps est d’autant plus vite entraîné qu’il est moins soluble dans l’eau ; il suffit ensuite de reconnaître, au moyen d’un réactif convenable, chacune des taches obtenues.
La chromatographie en phase gazeuse, récente, connaît un grand développement : le mélange à séparer, formé de liquides volatils, est vaporisé, dilué dans un gaz vecteur et envoyé dans une colonne contenant un liquide convenable immobilisé sur un support inerte ; une séparation s’effectue par partage gaz-liquide, et bientôt le courant de gaz vecteur entraîne à la sortie de la colonne, les uns après les autres, les constituants du mélange. Leur identification, leur dosage même s’effectuent alors par un procédé approprié, par mesure de la variation de conductibilité thermique du gaz, par exemple. Cette méthode est rapide, efficace et sensible ; elle est utilisée aussi bien pour la recherche que dans l’industrie, celle des pétroles, par exemple.
R. D.
E. et M. Lederer, Recent Progress in Chromatography (Amsterdam, 1956). / L. Savidan, la Chromatographie (Dunod, 1958 ; 3e éd., 1970). / J. Tranchant (sous la dir. de), Manuel pratique de chromatographie en phase gazeuse (Masson, 1964 ; 2e éd., 1968). / D. R. Browning et coll., Chromatographie (Masson, 1971).
Melvin Calvin,
chimiste américain (Saint Paul, Minnesota, 1911). Il a utilisé en analyse chimique la chromatographie sur papier et l’autoradiographie des chromatogrammes. Il a précisé le mécanisme de la photosynthèse grâce à l’emploi de gaz carbonique marqué au carbone 14. (Prix Nobel de chimie en 1961.)
Archer John Porter Martin,
biochimiste anglais (Londres 1910). En 1944, il a créé, avec l’Anglais Richard Laurence Millington Synge (Liverpool 1914), la chromatographie sur papier, à l’occasion de la séparation des aminoacides contenus dans les protéines. (Tous deux ont reçu le prix Nobel de chimie en 1952.)