Grande Encyclopédie Larousse 1971-1976Éd. 1971-1976
C

Caprins ou Caprinés (suite)

La précocité sexuelle de l’espèce caprine est grande, puisque les appareils reproducteurs commencent à fonctionner entre trois et cinq mois chez la femelle et entre cinq et six mois chez le mâle. Dès sept mois, la chevrette, à condition d’avoir un développement suffisant (soit un poids de 35 kg), peut être saillie et fécondée ; cependant, les cycles sexuels ne se déroulent que saisonnièrement, de septembre à janvier, ce qui, compte tenu d’une durée de gestation de cent cinquante jours, donne des naissances concentrées en fin d’hiver et au printemps. Cet aspect saisonnier n’est pas sans créer des difficultés, en particulier aux laiteries, qui reçoivent des quantités très importantes de lait de mai à juillet, alors que les livraisons étaient quasi nulles cinq mois auparavant. Aussi essaie-t-on, par des traitements hormonaux appropriés, de provoquer l’apparition des chaleurs beaucoup plus tôt en saison.

La Chèvre est un animal très fécond : le nombre moyen de chevreaux par portée est proche de 1,75. Si les naissances simples sont les plus fréquentes chez les chevrettes, les naissances triples sont courantes chez les adultes (10 p. 100).

La Chèvre est capable d’utiliser des quantités très importantes de fourrages grossiers ; alors que le Bovin ou le Mouton ne consomment guère que 2,5 à 3 kg de matière sèche par 100 kg de poids vif, la Chèvre absorbe presque 6 kg de matière sèche par 100 kg de poids vif. Les besoins de la Chèvre, grosse productrice, sont cependant importants et demandent à être satisfaits quantitativement et qualitativement (apport azoté, de matières minérales, de vitamines en particulier), au risque d’assister à des chutes spectaculaires de production.

Le logement demande à être bien conçu. Si la stabulation entravée convient aux petits troupeaux et aux troupeaux où l’on désire avant tout individualiser chaque animal, la stabulation libre avec salle de traite est préférable dès qu’il s’agit de plus grands troupeaux (plus de 40 Chèvres), où l’on cherche à diminuer les charges de main-d’œuvre.

En France, l’élevage de la Chèvre se rencontre essentiellement dans le Centre (Loir-et-Cher, Cher, Indre, Indre-et-Loire, Saône-et-Loire, Yonne, Loiret), le Centre-Ouest (Deux-Sèvres, Vendée, Charente) et le Sud-Est (Aveyron, Drôme, Isère, Corse, Haute-Loire, Gard, Rhône, Lozère), qui représentent à peu près les trois quarts du cheptel et 90 p. 100 de la production de fromage.

Les trois races exploitées en France appartiennent toutes au type alpin, caractérisé par un profil droit et des oreilles dressées.

La race alpine connaît actuellement une grande extension, et on la rencontre dans toutes les zones d’élevage caprin françaises. Assez homogène dans sa morphologie, cette race présente une certaine variété dans la couleur de la robe, bien que ce soit la variété chamoisée qui soit la plus courante. Le poil est ras, et ces animaux peuvent ou non avoir des cornes.

La race de Saanen, toute blanche, d’assez grande taille, à poil court et généralement sans cornes, se rencontre essentiellement en Alsace et dans le Sud-Est.

La poitevine, au contraire, est localisée dans le Centre et l’Ouest de notre pays. Avec ou sans cornes et à poil long, cette race a une robe brun foncé qui devient fougère morte ou blanche vers les extrémités.

La production du lait de Chèvre, en constant accroissement, dépasse actuellement 4 millions d’hectolitres : les deux tiers de ce volume sont destinés à la fabrication de fromages ; le reste est utilisé pour l’élevage des chevreaux ou réservé à des usages divers. La qualité et la diversité des fromages de Chèvre français sont universellement reconnues. Ces fromages se consomment frais ou affinés et se distinguent par leur forme, leur poids, leur aspect (cendré, à moisissure blanche ou bleue). Il y a lieu de distinguer les « pur Chèvre », qui sont préparés exclusivement avec du lait de Chèvre, et les « mi-Chèvre », qui doivent en contenir au moins 25 p. 100.

Les chevreaux non conservés pour l’élevage sont soit abattus au cours de la première semaine pour récupérer simplement leur peau dans les régions de grosse production, soit engraissés pendant quatre à huit semaines jusqu’à 6-10 kg.

Les peaux de chevreau et de Chèvre sont très estimées sur le marché pour leur finesse, leur résistance et leur élasticité. Les qualités de ces peaux les font rechercher et apprécier en maroquinerie de luxe.

J. B.

➙ Bovidés.

 J. Nattan, la Chèvre et ses produits (la Maison rustique, 1948). / D. Mackenzie, Goat Husbandry (Londres, 1957 ; nouv. éd., 1967).

captage

Opération consistant à assurer le passage du courant électrique du réseau aux moteurs d’un véhicule pendant sa marche.



Principe du captage

L’alimentation en énergie du moteur électrique d’un véhicule est réalisée au moyen de conducteurs disposés parallèlement au chemin emprunté par ce véhicule. L’ensemble de ces conducteurs et des moteurs électriques placés sur l’engin constitue le circuit de traction. Le captage concerne les dispositifs mis en œuvre pour assurer la continuité de ce circuit lorsque le véhicule est en mouvement. Généralement, le courant de traction utilisé est du courant continu ou du courant alternatif monophasé, ce qui limite à deux le nombre de conducteurs nécessaires à l’alimentation des moteurs. La traction électrique n’étant pratiquement utilisée que dans le domaine des véhicules ferroviaires, l’un des conducteurs est constitué par les rails de roulement eux-mêmes. La continuité du circuit de traction ne consiste alors qu’à assurer le captage du courant sur un second conducteur parallèle à la voie. Cependant, le captage peut intéresser deux ou trois conducteurs dans le cas de certains véhicules routiers (trolleybus) ou lorsque l’engin fonctionne à partir d’une alimentation en courant alternatif triphasé.